Y a-t-il un flic pour sauver le président ?

Better. Stronger. Faster. C'est comme ça qu'est présenté L'homme qui valait 3 milliards dans son générique. C'est comme ça également qu'on pourrait qualifier la note d'intention de toute suite hollywoodienne, loi à laquelle ne déroge pas Naked gun 2 1/2, traduit idiotement par Y a-t-il un flic pour sauver le Président (alors que le complot ne concerne aucunement Bush Sr.) : si ...La Reine a immanquablement vieilli, ...Le Président continue encore aujourd'hui de produire chez ses spectateurs des esclaffements abrutis et régressifs doucement jouissifs.

Incroyablement rythmé, le film commence sur les chapeaux de roue en présentant son enjeu dramatique et sa tonalité festive via un festival de bourdes de l'inénarrable Lieutenant Frank Drebin ayant pour victime la malheureuse Barbara Bush. Alors que le précédent opus se contentait d'accumuler les gags pour le seul plaisir du gag, celui-ci se paie le luxe d'une virulence rigolarde à l'encontre de la Maison Blanche et de sa politique, tout en défendant - à sa manière et vite fait bien fait - l'écologie. Un plus remarquable, même si on n'est pas venu pour écouter le Hulot local, mais bien pour assister à la maladresse proverbiale de Drebin.

Et pour le coup, Leslie Nielsen nous sort le grand jeu, bien aidé par une réalisation inspirée (quoique toujours un chouias en retrait), prompte à faire surgir la parodie (Ghost) et le non-sens (la 3e main de Jane) en surprenant presque à chaque coup le spectateur. Au comique visuel s'ajoute un sens de la réplique irrésistible, dont les ZAZ se sont fait une spécialité, marquant toute une génération de trublions, au premier rang de laquelle les Nuls (ne serait-ce que pour la scène d'amour illustrée par des stock-shots...suggestifs).

On passe 1H20 écroulé dans son canapé, tapant comme un sourd sur son accoudoir à chaque nouvelle salve comique, sourire aux lèvres, buddweiser itou. A peine ressent-on une lassitude toute relative en fin de métrage, due en grande partie à la nécessité de boucler une intrigue qui, finalement, nous passe largement au-dessus. Y a-t-il un flic pour sauver le Président est le dernier bon film des ZAZ, leur baisser de rideau. De quoi rendre un hommage sincère à un humour dont - presque - personne n'a su se montrer digne depuis. Les ZAZ, c'était GLOP-GLOP, c'était WIZZ !!