World Trade Center

Qui ne se souviens pas de ce drame qui a touché la terre entière, et qui a failli déclencher une guerre monumentale ? La morale du film est donc bonne, et permet de donner un hommage à tous ces héros qui ont réussi, ou malheureusement échoué dans leur tentative de sauvetage des personnes coincés dans les deux tours du "World Trade Center". Les décors sont bien sur très biens, mais le film reste monotone, voir plat, sans actions du début à la fin ( mis à part le fait que les tours s'écrasent...). D'accord Oliver Stone respecte son idée de film, mais voir les pompiers chevauchant les débris serait surement plus attrayant que de les voir coincés tout le long justement sous ces débris. Malgré un Nicolas Cage tout à fait remarquable comme très souvent, le film n'est pas à la hauteur maximale et bien loin de la. Mais n'espérons pas de suite, sinon ça serait assez sinistre...

Quel déception ! On ne reconnaît à aucun moment la patte d'Oliver Stone qui nous a habitué à beaucoup mieux que çà. Où est passé son côté subversif ? Pourtant le sujet offre beaucoup de possibilités de ce côté. Le film accumule les points négatifs. Les personnages semblent inexister. Le premier, c’est Nicolas Cage. Et c’est dommage, mais faut dire qu'il passe la moitié du film sous les décombres. Quant aux femmes des deux policiers, elles sont destinées uniquement à faire pleurer dans les chaumières, Maria Bello en tête. Aucun des acteurs n’arrivent vraiment à nous mettre dans la peau de son personnage. Ce qui ne fonctionne pas non plus dans ce film c'est qu'à la base, on prend un fait historique bien réel très (trop ?) récent et que O. Stone le traite comme un simple film catastrophe. De plus, faire un film sur des types qui restent pendant des heures sous les débris des tours, ç'est ennuyeux ! Le film est intéressant les 3 premiers quarts d'heures jusqu'à ce que les policiers se retrouvent piégés. Après, on s’ennuie jusqu’à ce que des personnes essaient de les sortir. On laissera de côté le moment où les deux rescapés sont applaudis sur un fond musical patriotique. Dans son traitement d’un des épisodes les plus traumatisants de ce début de XXIème siècle, World Trade Center est vraiment décevant. Son approche est très différent, mais VOL93 est nettement plus intéressant.

Dès le début, World Trade Center est un peu déroutant : les pompiers (Nicolas Cage, Michael Pena, Armando Riesco et consorts) semblent anémiques. Ils ne réagissent pas vite et semblent peu concernés par l'évènement (le crash de 2 avions dans les Twin Towers - petit rappel pour ceux qui auraient été dans le comas ou qui auraient vécu cachés sous un escalier pendant 6 ans). Si ça se trouve, Oliver Stone s'est bien renseigné et essaie ainsi de nous montrer combien on est impuissant quand on est dépassé par les évènement et le danger. Malheureusement, le spectateur se rend bien vite compte que l'ensemble du film est à l'avenant. Les personnages ne gagnent jamais en profondeur. Le scénario est lent. L'ensemble est soporifique. Médiocre.

Rares sont les bandes-annonces capables de tirer les larmes : Pearl Harbor (musique de La Ligne Rouge) e, fait partie, World Trade Center en fait partie. Rares sont les films capables de prolonger l'impact d'une telle bande-annonce : World Trade Center peut faire office de porte-étendard de ces attentes déçues. A aucun moment, l'émotion ne pointe son nez, à moins d'être Américain peut-être : certains ont parlé de pudeur, pour moi chaque plan suite de la peur de choquer la sensibilité d'un pays encore en deuil - il était peut-être trop tôt pour traiter un tel sujet, pas assez de recul. Après une première 1/2 heure qui place la catastrophe au rang de simple mise en place du drame, on suit sans intérêt l'emprisonnement sous les décombres de 2 policiers que l'on sait d'avance sauvés ; et ce ne sont pas les scènes redondantes des femmes et familles éplorées qui vont redonner un coup de sang à un film au rythme définitivement délaissé par O. Stone. D'ailleurs, on ne peut prendre part à l'inquiétude de ces familles puisque l'on connaît l'issu du drame - on aurait aimé un contraste avec ces autres familles bien moins chanceuses. Le pire reste cependant à venir, avec ce personnage de marine qui reprend du service tel Rambo : sa présence sut les lieux est avérée, mais son équivalent cinématographique ne peut qu'irriter un public international rompu à ce genre de super-héros à visage humain typiquement hollywoodien. La catastrophe, le Christ, le militaire, finalement tout converge vers un même but : la justification de la guerre, savamment expulsée du film dans les panneaux pré-génériques de fin. La guerre sainte menée par l'administration Bush se voit validée, par omission, bizarrement en sautant la case Afghanistan, prenant la direction Irak sans attendre. De la part du réalisateur de Platoon, ça fait mal.

Je m'attendais à un carton mais j'ai été un peu déçu. Même si ce film retrace bien l'histoire de cette catastrophe, il reste un peu semblable à tout ce qui a déjà été fait. Dommage.