Titre VO : Wolf Creek
Un film de Greg McLean avec John Jarratt , Nathan Phillips , Gordon Poole , Guy O'Donnell , Phil Stevenson
Genre : thriller - Durée : 1h35 - Année de production : 2005
Date de sortie cinéma : 09 Août 2006
Distributeur :
Trois jeunes randonneurs partent pour trois semaines de trekking dans le désert australien. Ils en profitent pour aller admirer Wolf Creek, un cratère causé par un météorite vieux de plusieurs milliers d'années. Cette nuit-là , ils retrouvent leur voiture en panne. Lorsque un autochtone leur propose de l'aide, ils se croient sauvés. Pourtant, le vrai cauchemar commence.
Wolf Creek, sponsorisé par l'Agence Nationale du Tourisme Australien : ses paysages somptueux, son atmosphère et son climat particuliers, sa population accueillante, ses serial killers. Catalogué Survival à cause de ce dernier point, Wolf Creek, pour beaucoup, souffre de la comparaison avec d'illustres prédécesseurs et d'obscures bandes ayant érigé la torture sanguinolente au rang d'art majeur, hissées au sommet du box-office grâce à de faux geeks sur le tard. Bonne nouvelle pour eux, Wolf Creek n'est pas un survival, du moins pas coulé dans le moule usé de ces productions industrielles.
Premier chef d'accusation : dans Wolf Creek, il ne se passe rien. C'est vrai, pendant une heure, on suit un trio de personnages qui font la fête, se réveille sur une plage, se baigne tout nu dans la mer, achète une voiture, roule sur du bitume brûlant, font un feu de camp devant une caravane, prennent de l'essence, rencontrent des bouseux patibulaires la bave aux lèvres devant les deux demoiselles (pas spécialement belles, assez rare dans ce genre pour être signalé), admire le paysage, visite un cratère spectaculaire, et vain si l'on reste dans cet état d'esprit qui consiste à attendre plus que de raison un carnage sans nom. Ainsi résumée la première partie, oui, Wolf Creek, c'est du RIEN.
Sauf que non. Car Greg McLean (dont le très attendu Rogue, applaudi dans les festivals, sortira probablement chez nous directement en DVD) crée avant tout une atmosphère pesante qui distille une inquiétante étrangeté préférée au glauque sexuel et/ou sanglant des Saw ou Hostel. D'entrée, l'impression de quitter un Paradis perdu où l'humanité cohabite en parfaite harmonie se fait ressentir : une douce mais angoissante (l'angoisse étant une peur sans motif) nostalgie empoigne le spectateur, à travers des images à la poésie surprenante (on croirait que Malick est venu faire quelques prises de vue) associées à une musique expérimentale qui confine au bruitage - sons métalliques, disharmonieux, et mélancoliques (à l'instar de la partition de Goldsmith sur La Planète des Singes). S'y dégage petit à petit une impression - encore ce mot, mais cette partie n'est faite que de ressentis - de quitter un monde connu, pour entrer dans un autre, inconnu, extra-terrestre, dans son sens le plus strict, le cratère rappelant inévitablement un décor lunaire, appuyé par des images de paysages suivant le même profil.
Quitter le monde, c'est en quelques sorte quitter l'Homme : du groupe de jeunes du début, l'on passe à un quartet de péquenots dont les seules paroles sont dictées par leur instinct animal sexuel, puis à un crocodile dundee qui incarnera la sentence de Hobbes, l'homme est un loup pour l'homme. En isolant l'individu, McLean fait ressortir sa part bestiale, innée, primitive. C'est ce moment que choisit le réalisateur pour ouvrir les festivités - hostilités.
Deuxième chef d'accusation : le survival est bien mou. Oui, encore une fois, question torture (oh le jeu de mots !), on a vu mieux ailleurs. Mais y a-t-il une quelconque envie de McLean de s'adonner à la provocation facile, à la débauche de viscères répandues sur le sol ? Encore une fois, non. L'impact, pour le spectateur comme pour les personnages, est plus mental que physique, et à l'instar d'un Massacre à la tronçonneuse (l'original, s'entend) jouissant d'une réputation peu flatteuse et erronée de film gore, Wolf Creek maintient sa ligne de conduite en suggérant plutôt qu'en montrant : un coup de poignard dans la colonne vertébrale ? on ne verra que le visage de la victime et un plan sombre du couteau qui tourne (avec, référence subtile, un crochet de boucher suspendu au-dessus de la fille) ; le gars crucifié donné en pâture à des chiens affamés ? Il parviendra à se libérer, et l'on ne verra que le cadavre d'une précédente victime ayant souffert ce calvaire. Tout le spectaculaire est comme anéanti par la volonté de McLean de délivrer autre chose au spectateur que de la barbaque comme on jetterait un rosbeef à un dobermann. La façon dont est éliminée la dernière fille est en cela très révélatrice, puisqu'alors que l'on attend un final explosif, débordant de sang, McLean appuie sur l'intensité mentale au détriment des attentes du spectateur rompu à ce genre de spectacles.
Alors Wolf Creek est-il un survival ? oui et non, et à vrai dire, on s'en fout. Parce que ce qui importe, ce sont la force des images (les gouttes d'eau à la pure transparence minérale ; la toile d'araignée hautement symbolique qui renvoie également à La Nuit du Chasseur ; la transition par une référence intelligemment utilisée au Chien Andalou placée entre les deux parties du film - le fameux rasoir qui fend l'oeil, comme un nuage fend le soleil), la force du propos (la dernière image, d'une force !, qui se permet de retourner complètement l'image romantique du lonesome cowboy), et l'impression - encore ! - d'avoir vu un sacré film. Ce n'est d'ailleurs pas qu'une impression.
Bien que les personnages ne soient (pour une fois) pas niais, l’exploitation du filon ne renouvelle malheureusement pas le genre. Il y a de quoi faire une suite, si on veut rester dans le négligeable. Apparemment tiré d’un fait réel, ça en dit long sur la différence entre l’homme et l’animal, le prédateur et la proie. Les scènes du « chasseur » pour parvenir à ses fins sont vraiment trop… faciles. J’ai vu beaucoup mieux, mais bien pire aussi…
Disons le tout de suite : Wolf Creek ne remplit pas ses promesses. Comme tous les films de ce genre des années 70, celui ci est aussi basé sur des faits réels pour nous donner encore plus la frousse. Et c’est vrai que de ce côté là , on est vraiment proche de la réalité. Le killer n’est pas un gars qui a subi des radiations ou qui a muté dans un tunnel, mais un mec à l’aspect de « monsieur tout le monde », un Crocodile Dundee qui a trop souffert de l’isolement. Alors qu’est ce qu’il manque à ce film. En fait, il se passe pas grand chose pendant presque une heure. A part une scène dans le bar d’une station essence, où l’on rencontre une bande de type crasseux à la libido effervescente dès qu’ils rencontrent les deux nanas du films. Cette scène donne une bonne impression malsaine et on se demande si le film bascule ici. Mais non, pas encore. Dommage ! Le dernier tiers du film, on le passe donc avec notre killer. Mais voilà , même avec lui, c’est assez mou. Un peu de suspens, deux – trois scènes de tortures (mentales), voilà tout. Il y a quand même cette course-poursuite haletante filmé façon Mad Max. Donc, au final, c’est assez moyen. Un rythme un peu plus soutenu et quelques scènes plus brutales auraient été les bienvenus. Le vrai intérêt de ce film est qu’il a été tourné dans le désert Australien. Tout comme pour le Texas ou le désert US, ce film n’est pas une carte postale pour Wolf Creek, un cratère qui a été causé par la chute d’une météorite. Il reste donc une place à prendre sur le podium après « la colline à des yeux », version Aja, et « the descent ».
film extra peu d'acteur mais beaucoup de suspense a mon gout a voir absolument
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