Titre VO : Win Win
Un film de Thomas McCarthy avec Paul Giamatti , Bobby Cannavale , Jeffrey Tambor , Burt Young , Alex Shaffer
Genre : Comédie - Durée : 1h46 - Année de production : 2011
Date de sortie cinéma : 31 Août 2011
Distributeur :
Un adolescent en fugue va bouleverser la vie d'une famille de la classe moyenne américaine ainsi que le destin de l'équipe de catch du lycée.
C’est un euphémisme de dire que le nouveau film de Thomas McCarthy était particulièrement attendu après la petite pépite d’émotion et de justesse qu’était The Visitor. Et même si Les Winners n’est pas un mauvais film, il souffre de la comparaison par rapport au précédent opus du réalisateur. Et ce pour plusieurs raisons…
Mike Flaherty est un petit avocat d’une petite ville américaine qui, faute de clients, commence à s’inquiéter de sa situation financière. Il a une femme, une fille et il entraine l’équipe de lutte (pourquoi ce sport, rare au cinéma ? Parce que McCarthy le pratiquait jeune, tout simplement) du lycée local qui enchaine défaite après défaite. Il a donc tout du brave loser. Mais un jour il pense avoir trouvé une solution « win-win » (le titre original du film) à ses ennuis pécuniaires. Las, le miracle va évidemment se transformer en une succession de complications qui vont donner une leçon de vie au bon Mike.
Rien que le pitch sent la formule à plein nez. Et c’est bien la parfaite petite bible du film indépendant US que va (bien trop) sagement réciter Thomas McCarthy pour son troisième long-métrage. Malgré un regard d’une bienveillance aussi rare que reposante sur des personnages évidemment attachants (parce qu’intrinsèquement gentils) de la classe moyenne, héros ordinaires de l’Amérique profonde, victimes innocentes d’une crise financière qui les dépasse, malgré une bonne volonté évidente de construire des situations décalées, malgré une humanité et une humilité jamais prises à défaut, The Winners reste anecdotique et souffre d’un sujet bien moins fort que celui de The Visitor. Cette tragi-comédie jamais franchement drôle et à l’émotion trop artificielle manque de réelle consistance à l’image de ces personnages enfermés dans leurs stéréotypes, répondant avant tout à une utilité scénaristique mais ne semblant jamais réellement incarnés.
Pourtant, à l’image d’un Richard Jenkins au même visage droopesque et au sourire tout aussi las, Paul Giamatti livre une copie très propre. Face à lui, le débutant Alex Shaffer, repéré pour ses qualités de lutteur, ne se démonte pas et lui tient la dragée haute. Le reste du casting est à l’avenant, très professionnel (celui qui agace le plus est sans doute Bobby Cannavale qui force lourdement sur le trait comique). Mais, et c’est à l’image du film, tout cela est bien lisse et la naïveté du propos interpelle.
Loin d’être une loose complète, plutôt sympathique même, ces Winners sont toutefois trop caricatural pour gagner véritablement le cœur des spectateurs.
Emmanuel Pujol
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