Titre VO : Wall Street: Money Never Sleeps
Un film de Oliver Stone avec Michael Douglas , Shia LaBeouf , Josh Brolin , Eli Wallach , Frank Langella
Genre : drame - Durée : 2h11 - Année de production : 2010
Date de sortie cinéma : 29 Septembre 2010
Distributeur :
Wall Street, New York : en plein krach boursier de 2008, un jeune trader Jacob Moore est prêt à tout pour venger son mentor, que d’obscures tractations financières ont poussé au suicide. Il demande de l'aide à Gordon Gekko le meilleur - et le pire – des gourous de la finance, qui vient de sortir de 20 ans de prison pour délit d’initié. Jacob va apprendre à ses dépens, que Gekko reste un maître de la manipulation, et que l’argent ne dort jamais.
Fallait-il vraiment donner une suite à  Wall Street 23 ans après le premier opus qui avait valu à Michael Douglas l'Oscar du meilleur acteur pour son interprétation du parfait salop Gordon Gekko? N'était ce pas du pur opportunisme pour faire tourner la machine à cash de la côte ouest américaine en relatant les malheurs de celle de la côte est? A la vue de ce Wall Street, l'argent ne dort jamais, la réponse parait évidente: Oliver Stone aurait mieux fait de s'abstenir. Il livre là un film assez navrant de platitudes, de raccourcis et d'explications terriblement simplistes sur la crise financière tout en donnant une leçon de morale bien pénible et surtout interminable.
Car en plus de n'avoir aucun intérêt, le film est bien trop long - plus de 2h10. Le scénariste semble ne pas savoir comment conclure habilement l'histoire, multiplie les rebondissements (à chaque fois, on se dit "ouf c'est fini" et en fait, non! Au secours!) et hésite entre cynisme le plus pur et mièvrerie la plus confondante, se vautrant malheureusement dans cette dernière pour un final particulièrement mauvais, plombant définitivement ce nanar de luxe.
Oliver Stone commence le film par 30 minutes très compliquées sur l'univers des brokers et des traders, perdant immédiatement son spectateur dans des subtilités techniques financières bien inutiles. C'est vrai, pourquoi faire simple quand on peut faire compliquer? Ce n'est malheureusement pas pour cela que le film en est plus intelligent - dommage que le réalisateur ne semble pas s'en rendre compte. Après donc avoir embrouillé inutilement les méninges, Stone se concentre sur la bluette mièvre entre un trader - tiraillé entre son ambition, son amour de l'argent et sa bonne conscience reveillée par le suicide de son mentor - et une journaliste indépendante de gauche - un gros mot aux US- qui s'avère être la fille de ... Gordon Gekko!
Vous l'aurez compris, à vouloir tirer plusieurs ficelles à la fois, Stone ne maitrise aucun de ses sujets. Pire encore, sa mise en scène semble être resté scotché aux années 1980 avec des effets bling-bling d'un kitsch rarement vu dans une grosse production américaine. Michael Douglas semble lui fatigué et fait le minimum syndical - et grimace beaucoup, ce qui avec la chirurgie esthétique n'est pas particulièrement appétissant. Même Carey Mulligan, la révélation d'Une éducation, ne semble pas très à l'aise même si elle garde une fraicheur certaine et un sourire timide terriblement craquant. Il paraitrait que la jeune comédienne aurait prolongé l'aventure avec son partenaire, Shia Labeouf. On est vraiment ravis de l'apprendre et on se dit que peut-être le public pour ce Wall Street 2 sera plus les lectrices de magazines people que les lecteurs de la presse financière. Les temps ont définitivement bien changé en 23 ans!
Emmanuel Pujol
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