Titre VO : Face/Off
Un film de John Woo avec John Travolta , Nicolas Cage , Alessandro Nivola , Nick Cassavetes , Harve Presnell
Genre : thriller - Durée : 2h19 - Année de production : 1997
Date de sortie cinéma : 10 Septembre 1997
Distributeur :
Directeur d'une unité anti-terroriste, Sean Archer recherche Castor Troy, un criminel responsable de la mort de son fils six ans plus tôt. Il parvient à l'arrêter mais apprend que Troy a caché une bombe au Palais des Congrès de Los Angeles. Seul le frère de Troy peut la désamorcer et, pour l'approcher, Archer se fait greffer le visage de Troy.
Avec des acteurs tels que Nicolas Cage et John Travolta, John Woo ne pouvait pas se tromper et n'avait pas d'autres solutions que de nous sortir une tuerie. De cette solution est née : "Volte Face". L'idée est fortement originale, quelle horreur, quoi de pire, que de se retrouver avec le visage de son pire ennemi devant la glace tout les matins en se levant ? Avoir comme identité celui qui a tué le fruit d'un amour infini, son propre enfant. Evidemment, l'histoire tourne au vinaigre pour le gentil, et l'histoire se retrouve vraiment très bien ficelé du début à la fin. Comme quoi, avoir des acteurs expérimentés ça aide, mais ça peut aussi donner la touche manquante à un film qui passera de bon à excellent. Félicitation John Woo !
Volte face est le meilleur film que John Woo a réalisé. Super original et prenant, avec deux grands acteurs au top de leur forme. Le scénario est en béton et les scènes d'action sont nombreuse et à couper le soufle. Un grand film d'action!
Inutile de revenir sur la palanquée de tics et de symboles dont John Woo a fait sa marque de fabrique et qui abondent dans ce «Volte-Face». Histoire de trancher avec les critiques précédentes, nous allons partir d'un postulat «à la Magritte» : ceci n'est pas un film d'action. Certes, ça pète de partout, ça canarde à tout va, on fait exploser des voitures, un avion, une prison d'Etat, un appartement huppé, il ne manque qu'une boulangerie-pâtisserie française et un sanctuaire tibétain et on avait fait le tour de ce qui peut se démonter à grands renforts de flammes et d'impacts de balles. Et pourtant, ce n'est pas un film d'action. Voyons plutôt «Volte-Face» comme une comédie gentiment perverse, malgré une fin dont la lourdeur de la morale nous rappelle les pires heures de nos messes de minuit en famille. Le charme du film, c'est la façon dont deux acteurs qui posent les attitudes, le caractère et la gestuelle de leur personnage pendant les 20 premières minutes vont parvenir à échanger leurs rôles. Comment John Travolta va-t-il faire du Nicolas Cage, et réciproquement ? Ce petit regard en coin chez Castor Troy, Archer va-t-il pouvoir le récupérer sans que ça fasse grossier ? La moue de docker neurasthénique d'Archer collera-t-elle au personnage de Troy ? Bingo ! A ce petit jeu, on voit un super flic psychorigide devenir un mari libidineux, un père de famille limite incestueux et un policier show-off. C'est Travolta qui se récupère la partie la plus amusante, il le sait mais n'en abuse pas. Le film devient donc un prétexte à cabotinage taille XXL, et un joli exercice de comédie qu'on peut imaginer (au moins un peu) intentionnel. Sinon, que penser du postulat ridicule de l'échange de visages, des twists surréalistes, du grand n'importe quoi des fusillades et de cette fameuse scène de ski nautique tracté par des chaînes ? Alors, prenons le parti d'en rire et de donner à Volte-Face une note de divertissement haut de gamme (qu'il est, malgré le poids des ans) : ceci n'est pas un film d'action. Ceci n'est pas une pipe non plus.
John Woo est un réalisateur surcôté. Depuis qu'il a quitté son Asie natale, il a perdu son inspiration et son brio pour se contenter de plaquer ses obsessions (les colombes, les petits Jesus et le combat éternel, manichéen et basique du bien contre le mal) et ses tics (notamment ses ralentis insupportables) sur des pellicules hollywoodiennes au scénario fade et à l'esthétisme kitsch. Toutefois, Volte Face est son seul projet US à surnager de cette médiocrité ambiante. Pourquoi? Grâce à deux acteurs au top de leur forme et de leur talent, j'ai nommé Nicolas Cage en psychopathe jouisseur et John Travolta en super flic traumatisé par la mort de son fils. Ces deux là semblent s'amuser follement à s'échanger leurs visages et à jouer sur une palette assez élargie d'expressions et de sentiments. Sinon, le reste est tout de même assez classique pour un film d'action: un scénario cousu de fil blanc qui ne recele pas de vraies surprises, 5 scènes chocs avec canardage en règle, sang qui gicle et balles qui ne touchent jamais les deux personnages principaux(dans l'ordre: dans un aéroport, dans une prison, dans un loft, dans une église et pour finir dans un bateau... Que de poncifs...) et une fin dégoulinante de bons sentiments que Woo aurait pu (du?) nous éviter. Bref, rien de nouveau sous le soleil de la violence et de l'adrénaline.
Volte-Face est un film excellent tant qu'on y pense en tant que film de John Woo, c'est-à -dire si l'on s'attache aux thèmes (dualité, bien-mal, ...) et aux symboles (colombes, église, miroir,...) présents. Le traitement de l'histoire est plus intéressant que celui de l'image, somme toute assez banal compte tenu des antécédents de Woo. Les chorégraphies de gunfights n'arrivent pas à percer, et les scènes d'action ont parfois l'air de sortir d'un Michael Bay. Cela dit, elles sont assez peu nombreuses pour léser véritablement le film.
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