Titre VO : Victor
Un film de Thomas Gilou avec Pierre Richard , Lambert Wilson , Antoine Duléry , Mohamed Hicham , Raphaël Bongiorno
Genre : comédie - Durée : 1h35 - Année de production : 2009
Date de sortie cinéma : 07 Octobre 2009
Distributeur :
Alice, jeune stagiaire dans un magazine people, se prend d'affection pour son voisin de palier, Victor, charmant vieillard érudit abandonné de tous et sur le point d'être expulsé de son logement. Elle va bientôt trouver une solution à son problème : organiser un concours au sein de son journal dont le gain sera l'adoption de Victor. A l'issue du casting, c'est la famille Saillard qui gagne le droit de l'accueillir. Mais l'arrivée du sémillant octogénaire, censée apporter joie et bonne humeur, tourne rapidement à l'aigre. Les failles de chacun éclatent au grand jour et bouleversent le cadre d'une famille qui semblait pourtant bien sous tout rapport...
Victor, c’est le retour au premier plan du Pierrot lunaire du cinéma français, du maladroit congénital et terriblement touchant, j’ai nommé Pierre Richard. Il campe ici un vieux monsieur menacé d’expulsion et qui, par la grâce d’un concours d’un journal people, va se voir adopter par une famille d’accueil parisienne dont la mère est une nutritionniste über-bio. Sur le papier, le pitch est plutôt prometteur avec plusieurs thèmes au potentiel comique non négligeable. D’autant plus que, la vérité si je mens, le réalisateur Thomas Gilou a déjà su faire rire avec ses comédies communautaires et Lisa Azuelos, la scénariste, vient de cartonner avec Lol.
Au lieu de quoi, on se retrouve avec un produit calibré pour un prime-time de TF1, un téléfilm pas drôle, vulgaire et insipide. A force de vouloir multiplier des intrigues secondaires d’un classicisme éprouvé et d’un intérêt tout relatif, le film s’essouffle rapidement et manque gravement de rythme, élément pourtant essentiel pour une comédie.
Évidemment, le film fera probablement son million de spectateurs, parfaitement calibré qu’il est pour les multiplexes et distribué comme un produit de grande consommation. Triste ? Oui. Désolant même au regard de nombreux films confidentiels bien plus ambitieux, drôles et fins que cette farce lourdingue. Comme le dit bien le « message » du film, méfiez-vous des apparences (c’est marrant, c’est le même conseil que dans Secret Story) : Victor, en plus d’être un grand-père d’adoption de rêve, se révélera être un manipulateur mythomane ; la fidélité de la bourgeoise frigide sera mise à rude épreuve et les belles illusions d’une stagiaire/oie blanche totalement mises en pièces. Sans oublier beaucoup de cynisme à bon compte qui excusera les manipulations de chacun parce qu’apparemment tout le monde y trouvera son compte … Les clichés s’enchainent (ah la femme de ménage a forcément l’accent portugais prononcé, comme c’est original et drôle !), l’ennui gagne jusqu’à un final hallucinant d’invraisemblance. N’en jetez plus !
Le casting n’est pas non plus particulièrement mis en valeur : Lambert Wilson cabotine à outrance en rédacteur en chef macho, Antoine Duléry est transformé en français moyen et chic type par la grâce d’une paire de lunettes rondes (de l’importance d’un accessoire !), Sara Forestier verse trop dans le registre naïf limite niais de son personnage. En fin de compte, la plus convaincante, c’est Clémentine Célarié - étonnamment la plus sobre de tous…
Victor ? Un sous-Boudu qui ne vaut que pour le plaisir de revoir Pierre Richard en tête d’affiche…
Emmanuel Pujol
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