Van Helsing

Réunir quelques-uns des Universal monsters au sein d'un même film, le concept relève de la gageure, d'autant plus si l'on regarde le gouffre catastrophique qu'a représenté La Ligue des Gentlemen extraordinaires (sur le papier, un projet parmi les plus excitants du ciné fantastique du XXIe siècle). Chose étonnante mais devenue une habitude hollywoodienne, Van Helsing et les Gentlemen sortent à quelques semaines d'intervalles (comme à l'époque Armageddon et Deep impact, les exemples fleurissent comme le pissenlit au bord de l'autoroute), mais au finish, Van Helsing écrase son concurrent sans être toutefois un chef-d'oeuvre immémorial.

La différence se fait sur un point essentiel : Stephen Sommers convoque la créature de Frankenstein, Dracula, et le temps de la présentation du personnage de Van Helsing, le docteur Jekyll - en l'occurrence Mister Hyde. Et c'est tout. Pas de quoi se plaindre pour autant, tant les icônes fantastiques remplissent largement une intrigue qui rend hommage, aussi bien visuellement que thématiquement, aux métrages de James Whale et Tod Browning (voir l'intro que n'aurait pas reniée Tim Burton), et qui en fait le moteur de l'intrigue, là où dans La Ligue..., chaque protagoniste mythique ne devait sa présence qu'à une sélection hasardeuse de prestige.

Sommers, en plus de cette ligne de conduite, livre un spectacle sans temps morts, aux multiples climax, si bien que les temps faibles peuvent se compter sur les doigts de la main. Généreux comme pas deux, Van Helsing souffre cependant d'un manque de souffle évident, la faute à une mise en scène maladroite et anonyme, peu aidée par des effets spéciaux approximatifs et résolument anti-réalistes (pour ne pas effrayer le jeune public ?). Reste un final surprenant, tragique, qui parvient -enfin- à donner un supplément d'âme qui nous arracherait presque une larme.

Quant au casting, Hugh Jackman joue le même type bourru et charismatique que dans les X-men (sans les griffes et les favoris de 3m de long), Kate Beckinsale affine son personnage de Selen (underworld) et Richard Roxburgh campe un vampire singulier mais assez fade. On se repose sur des acquis commerciaux pas dérangeants, en aucun cas emballants.

Van Helsing s'avère donc idéal pour une soirée détente, où l'amateur verra sa cinéphilie flattée, ses exigences déçues. On rêve de ce qu'aurait pu proposer Tim Burton, il faut se contenter d'un film spectaculaire certes, mais inabouti.

L'histoire est un peu déjà vue, il faut tuer Dracula qui sème la terreur partout, mais ce film fait un peu film d'époque mais avec de la technologie en plus (armes super sofistiquées), si vous aimez les vampires, loups garou où encore le monstre de Frankenstein allez y vite cela vous plaira.

Un scénario travaillé, des acteurs convaincants et charismatiques de bout en bout du film, des SFX totalement déments et de qualité irréprochable, volià tout ce que cette grosse production américaine ne propose pas malheureusement car le métrage aurait pu être tout autre. Bref, ça fait beaucoup de bruit, ça tire à tout va et il y a quand même une bande originale tout à fait correcte et quelques plans magnifiquement photographiés. C'est dommage car Van Helsing constitue un personnage relativement fascinant dont le traitement est on ne peut plus bâclé pas une grosse machine hollywoodienne qui tourne manifestement à vide durant 120 minutes.