Titre VO : Transformers: Dark of the Moon
Un film de Michael Bay avec Shia LaBeouf , Patrick Dempsey , Josh Duhamel , Tyrese Gibson , John Turturro
Genre : Science fiction - Durée : 2h35 - Année de production : 2011
Date de sortie cinéma : 29 Juin 2011
Distributeur :
Un événement mystérieux lié à notre passé éclate au grand jour. C'est la guerre qui menace aujourd'hui notre Terre; une guerre d'une telle ampleur que l'aide des Transformers pourrait, cette fois, ne pas suffire à nous sauver.
Michael Bay est un grand enfant dont les caprices coutent cher, 400 millions de dollars pour être précis pour ce troisième opus de la lutte entre les gentils Autobots et les vilains Decepticons – le premier à bénéficier de la 3D, un gadget dont il paraissait évident que le bourrin ricain allait finir par s’emparer. Quoiqu’étant donné son style avec une prédilection pour un montage ultra-cut de plans n’excédant que rarement 5 secondes, on pouvait légitimement s’inquiéter du résultat. Mais miracle de la technologie, la 3D, la même que celle utilisée par James Cameron pour Avatar, a cette vertu de légèrement rallonger les plans de l’ami Bay et d’éviter une mort certaine à tous les elliptiques et les cardiaques qui se seraient égarés dans une salle projetant cette face cachée de la Lune (personnellement, en bon macho primaire, je préfère la face cachée de la nouvelle potiche de service, Rosie Huntington-Whiteley, madame Jason Statham à la ville, qui remplace Megan Fox après que cette dernière ait comparé Bay à Hitler). Et ce n’est pas un détail que de préciser que le film est donc plutôt lisible quand on sait que l’on va être enfermé avec les Transformers pendant 2h37…
Oui, oui, vous avez bien lu. Pour un blockbuster, c’est juste interminable. Et ce qui pose problème, ce n’est pas le déluge d’action ininterrompu pendant plus d’une heure à la fin du film mais toutes les bobines explicatives qui précèdent le déluge furieux de feu et d’acier qui va s’abattre sur Chicago. Lourde, lente et interminable, l’introduction s’étire sans fin, entre humour lourd et justification à deux balles. Tout ce que vous avez besoin de savoir – et c’est d’ailleurs plutôt malin – c’est que si les Américains ont lancé la course à la Lune, c’est parce qu’un vaisseau extra-terrestre s’y était écrasé avec son chargement classé secret défense et décisif dans la guerre sans merci que se livraient les Transformers.
Il est aussi amusant (ou consternant, au choix) de constater que les robots crées de toutes pièces sur ordinateur ont plus de charisme et sont de meilleurs comédiens que les acteurs de chair et de sang. C’est ainsi que John Turturro et Frances McDormand, deux fidèles des Frères Coen, se livrent à un concours indigne de leur talent pour savoir lequel des deux cabotinera le plus. John Malkovich fait une apparition pour le moins inutile. Quant à Shia Labeouf, toujours aussi tête à claque et de plus en plus en voie de « Tom Cruiseation », fait ce qu’il peut avec son personnage de faire-valoir qui, quelle prise de position politique incroyable, a du mal à trouver un premier boulot alors qu’il a quand même sauvé le monde deux fois – si ça, ce n’est pas une preuve que le monde marche sur la tête !
Mais si on arrive à dépasser le discours ultra-simpliste de Michael Bay qui se résume à un patriotisme exacerbé et une tendance non-négligeable au sexisme le plus primaire, il faut bien avouer que Transformers 3 remplit de façon assez efficace le cahier des charges du blocbkuster bourrin et con-con qu’il entend être. Certes, on ressort de la projection avec l’impression d’avoir fait des dizaines de tour de grand huit sans possibilité de reprendre son souffle et la tête en vrac comme si on était resté trop longtemps dans le tambour d’une machine à laver réglée sur la vitesse maximale. Il n’empêche, on éprouve un certain plaisir coupable devant ce spectacle de destruction massive particulièrement stupide mais en partie jouissif. Parce que Michael Bay fait ce que l’on a toujours rêvé de faire, enfant : sauver le monde tout en cassant ses jouets avec pertes et fracas. Nous, on se faisait sévèrement enguirlander par nos parents, lui il se fait encourager par des producteurs pour qui bourrin ne rime décidément pas avec chagrin tant cette franchise s’est avérée rentable.
Emmanuel Pujol
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