This Is Spinal Tap

Rock n' rooooll !!! Vous avez ressorti votre futal en cuir clouté ou votre spantex zébré ? Vous connaissez par coeur tout le répertoire de Statu Quo et avez une réplique miniature de chaque musicien de Kiss dans votre salon ? Quand on vous parlait de «plan Marshall» à l'école, vous imaginiez un lâcher d'amplis au-dessus de Berlin ? Pas de doute, David St Hubbins et Nigel Tuffnel sont vos amis ! Spinal Täp, le groupe phare des années 70, qui en ce début d'années 80 voit sa tournée américaine se transformer peu à peu en collection de galères, le genre à chercher le marabout qui vous en veut : décors de scènes foireux, copine de leader envahissante, annulations de concerts, coulisses bordéliques et implosions de batteur en perspective ! «This is Spinal Täp», ou un «rockumentaire» qui est aussi un «documenteur» : Rob Reiner (Marty Di Bergi si on en croit le générique du film) réalisera plus tard «Stand by me» et «Quand Harry rencontre Sally». Le rythme est lent, indolent, et on ne va pas vous mentir, il faut aimer le rock et le hard-rock pour bien apprécier le film... Car tous les clichés y sont ! Le manager fracasse des télés à coups de batte de cricket, la pochette trop provocante devient un «black album», le groupe se sépare, fait de l'acid-jazz à Disneyland (!) avant de faire une reformation au Japon, tout y est. C'est réellement drôle, toujours presque crédible sans jamais l'être tout à fait et la bande musicale est du tonnerre de Zeus. Alors certes, 1H20 filmées à pas de loups, ça laisse légèrement sur sa faim (surtout que ça ne va pas bien vite dans l'intervalle, et qu'il y a quelques longueurs). Ca tombe bien, le coffret DVD (en forme d'ampli, «up to 11» !) regorge de bonus stupides et de gags crétins qui prolongeront le plaisir du film. On a droit au concert de re-reformation de 1992 (le duo avec Cher est surréaliste), des clips à s'en décrocher la mâchoire, deux CD plein à craquer de musique Täpienne de qualité (aux titres évocateurs : «Bitch school», «Christmas with the devil»...) et d'autres objets filmiques non identifiés encore. Alors, enfilez ce moule-burnes en cuir rouge et ce perfecto à patchs que je vois dans l'armoire, et allez vous procurer le barda. Un beau matin, vous risqueriez même de chantonner «Sex farm» sous la douche... On parie ?