The Thing

The thing, un remake déguisé en prequel…

Parce que les producteurs du film n’osaient pas (et surtout n’assumaient probablement pas) faire un remake du classique de Carpenter, cette nouvelle mouture de The Thing – qui en reprend le titre original sans sourciller - est officiellement un prequel de la version de 1982. C’est ainsi que les évènements qui vont se succéder dans cette base scientifique en Antarctique vont évidemment conduire au plan du chien courant dans la neige. Mais, en réalité, le film est un remake déguisé qui reprend la trame et la plupart des effets narratifs de maitre John.

Par un effet miroir intéressant, les scénaristes se sont transformés eux-mêmes en « the thing », se réappropriant la structure du film original pour en faire une petite série B gentiment horrifique, multipliant les jump scares efficaces mais faciles au détriment de la paranoïa et de l’angoisse beaucoup mieux distillées dans l’œuvre-étalon.

Pour le débutant Matthis Van Heijningen, jusque là spécialisé dans la réalisation de pubs et qui fait ici preuve d’un savoir faire honorable avec des effets spéciaux à l’ancienne réussis, et ses comédiens (Mary Elisabeth Winstead qui apporte une touche de féminité dans ce monde très masculin, Joel Edgerton en clone de Kurt Russel)  ne déméritant certes pas malgré quelques mimiques trop appuyés (surtout Ulrich Thomsen qui en rajoute dans le froncement de sourcils), il serait plus juste de considérer ce long-métrage comme une entité indépendante, un film de monstre se suffisant à lui-même. Car il tient évidemment très mal la comparaison avec son ainé.

The Thing 2011 était un projet aussi casse-gueule qu’opportuniste. Et sans être la purge craint par beaucoup, le film, divertissement assez lambda, n’apporte rien de neuf ni au genre ni au mythe de cette créature extraterrestre.

Emmanuel Pujol