The Square

The Square, un bon film noir tiré au cordeau

Le postulat de départ de The Square est on ne peut plus simple : une jeune femme découvre un sac de billets chez elle, fruit du dernier larcin de son mari, et propose à son amant, un chef de chantier plus âgé qu’elle, de voler l’argent et de fuir ensemble. Evidemment, rien ne se passera comme prévu, le film illustrant à merveille les effets de la fameuse loi de Murphy (aussi connu sous le nom de loi de l’emmerdement maximum). Inutile d’en dévoiler plus si ce n’est que les mésaventures du héros, certains personnages à l’intelligence limitée et l’humour très noir n’est pas sans rappeler un certain Sang pour Sang, première œuvre de… Joel et Ethan Coen. Il y a pire pour une fratrie que de marcher dans de telles traces.

Mais pour réussir à rendre crédible et sympathique ses personnages principaux, encore fallait il réussir son casting. Là aussi le pari est relevé en composant pour le couple d’anti-héros un mélange d’expérience (David Roberts, éternel second rôle de grosses productions, à la présence physique dense et au jeu sobre) et de jeunesse (la ravissante Claire Van Der Boom pour sa première apparition au cinéma). Ils sont accompagnés par des seconds rôles forts en gueule à l’image d’Anthony Hayes au physique d’ours mal léché avec une coupe digne d’un footballeur allemand des années 80 (la seyante et si sexy coupe mulet)

Et pour ne rien gâcher, la bande son pop rock tout droit sorti du bush et signé Ben Lee est un petit bijou. Si on résume rapidement, The Square est un polar noir bien écrit, bien réalisé et bien joué, le petit film indépendant sympathique, efficace et surprenant de ce début 2009. Il entraîne sans ménagement son spectateur dans un cercle vicieux, de malentendus en catastrophes, et le laisse sonné et rincé au générique de fin. Laissez vous prendre au piège, The Square en vaut la chandelle.

Emmanuel Pujol