Superman returns

Comme prévu, c'est une belle déception en ce qui concerne Superman, une fois de plus. Long sur tous les points, peut-être qu'un jour quelqu'un arrivera à en faire quelque chose de bien.

À voir le résultat, j'en suis à me demander pourquoi Brian Singer a-t-il délaissé le troisième volet des X-Men (massacré par Brett Ratner) pour finalement nous affubler d'un Superman très "me vois-tu, me voilà". Autant y avait-il eu un retour à la source pour "Batman", que pour Superman, elle semble tarie. Il faudra seulement attendre 45 minutes avant qu'il se passe quelque chose. Et que se passe-t-il? Et bien, Superman porte des trucs: ici un avion, là un globe, puis une voiture... Après quelques poses photos pour son "book", il repart afin d'affronter Lex Luthor le "méchant" grotesque à défaut d'être le "méchant" méchant. Le film à tout de même l'intérêt de soulever quelques questions. Pourquoi Loïs Lane monte à bord de "La Gertrude"? Parce que...! À moins d'avoir de la merde dans les yeux, comment font-ils pour ne pas comparer (physiquement) Clark le "Gland" à Superman le "Charmant"? La dernière demi-heure "mélo-dramatique" ferait-elle pleurer un éplucheur d'oignons? Enfin, y aurait-il une malédiction sur la tête de Superman?

Pourtant, on y croyait plus. Après la valse des réalisateurs (Tim Burton), des acteurs (Nicolas Cage) et des scénarios, un nouveau film sur les aventures de Superman semblait être une cause perdue. Heureusement, Bryan Singer, expert en super-héros, est notre sauveur en endossant à la fois le rôle de réalisateur et de co-scénariste. Superman returns n’est ni une suite au SUPERMAN IV, ni un remake et encore moins une préquelle comme BATMAN BEGINS. On pourrait le voir comme étant une suite de SUPERMAN II (version Richard Lester ou Richard Donner ?). Commençons par le plus important : Brandon Routh et Kevin Spacey arrivent t’ils à succéder à Christopher Reeve et Gene Hackman. La tâche était difficile mais ils s’en sortent vraiment bien. On peut même penser qu’ils ont bien regardé les anciens films pour « récupérer » les tics des précédents acteurs. En Clark Kent, Brandon Routh pratique la même gestuelle que Christopher Reeve pour montrer la maladresse du reporter (lunette tombante, sourire en coin, …). De même, Kevin Spacey arrive à apporter suffisamment de folie au personnage de Lex Luthor pour que son jeu soit comparable à celui de Gene Hackman. Concernant, les deux personnages principaux, le résultat est plutôt bon. Le problème du casting vient de Kate Bosworth en Lois Lane et de Sam Huntington en Jimmy Olsen. Pour le second, le personnage étant inexistant, on ne peut pas en vouloir à l’acteur. Par contre pour Lois Lane, c’est le jeu de Kate Bosworth qui est inexistant. Concernant l’histoire, l’affrontement entre Superman et Lex Luthor est relégué au second plan. Bryan Singer a axé son scénario sur la romance entre l’homme d’acier et Lois Lane. Vraiment dommage, car les scènes spectaculaires sont rares. Superman returns n’est pas totalement réussi mais la suite promet d’être terrible.

Ce film est assez fade. L'histoire manque d'originalité. Il a fallu mettre un problème pour donner du piment à l'histoire mais manque de bol même si le film n'aurait parlé que du dileme entre superman et loïs à la fin on aurait réagis pareil. Pour le prochain volet les créateurs devraient vraiment demander l'avis des créateurs de smallville qui eux ont de la suite dans les idées. Mais il y a tout de même un point possitif à ce film. La qualité des effets spéciaux sont superbe.

Après un hell development de près de 20 ans, Bryan Singer abandonne des super-héros pour un autre, bien plus lisse, bien plus consensuel (y a qu'à voir la pub anti-tabac, et la politesse très gentilhomme de Superman). Plus qu'un remake, c'est une suite que ce Superman returns, ce qui permet de gagner en approfondissement psychologique ce qu'il perd en originalité scénaristique. Sur un rythme de sénateur (les scènes d'action sont bien conduites, certes, mais dans l'ensemble on a tendance à attendre la scène suivante à chaque fois), Superman enquille les exploits, et (re)vient au secours du peuple américain (principalement) pour le débarasser de vilains terroristes (Spacey, à qui l'on peut préférer Gene Hackman) : car ne nous trompons pas, dès l'entame, les plans aériens de la ville, la chute d'un avion au coeur de cette ville (le salopiaud, encore un peu et il foutait un match de base-ball en l'air), le 11 septembre n'est pas loin, et tout cela correspond bien sûr à une peur panique sans nom que seul un super-héros peut altérer. Le plus du film reste quand même la dernière partie qui rend Superman humain, et délivre de bons éléments pour une suite à venir.