Titre VO : Super 8
Un film de J.J. Abrams avec Kyle Chandler , Joel Courtney , Riley Griffiths , Ryan Lee , Gabriel Basso
Genre : Science fiction - Durée : 1h50 - Année de production : 2011
Date de sortie cinéma : 03 Août 2011
Distributeur :
Eté 1979, une petite ville de l'Ohio. Alors qu'ils tournent un film en super 8, un groupe d'adolescents est témoin d'une spectaculaire catastrophe ferroviaire. Ils ne tardent pas à comprendre qu'il ne s'agit pas d'un accident. Peu après, des disparitions étonnantes et des événements inexplicables se produisent en ville, et la police tente de découvrir la vérité Une vérité qu'aucun d'entre eux n'aurait pu imaginer.
Pour son troisième long-métrage, JJ Abrams signe un film en forme de Madeleine de Proust pour tous les nostalgiques de la période enchantée des films d’aventures signés Amblin Production. Limite immédiate de son film : c’est un hommage à son producteur (à peine démiurge sur le coup) Steven Spielberg, un film finalement très lisse et qui répond à un cahier des charges précis car bien trop respectueux de ses ainés pour proposer quoi que ce soit de neuf ou d’ambitieux.
Super 8, c’est donc l’histoire d’une bande de gamins qui, en 1979, lors d’un tournage d’un film d’horreur amateur en … Super 8 va assister à une catastrophe ferroviaire (là , les effets spéciaux numériques d’aujourd’hui en mettent certes plein les yeux mais il n’y a plus la magie des effets artisanaux d’il y a quelques années) aux conséquences imprévues et fantastiques. La mise en place de l’histoire avec trauma familial est assez efficace même si les personnages sont excessivement caractérisées (l’ombre de Spielberg, sa naïveté confondante et ses obsessions habituelles planent sur tout le film) mais le bât commence à sérieusement blesser avec le fameux accident de train. JJ Abrams instille là une part plus personnelle avec son goût pour le mystérieux et pour l’indicible puisque le réalisateur ne se décidera à lever le voile sur l’énigmatique cargaison du convoi que tardivement (même si le suspense est assez limité, le spectateur devinant rapidement de quoi il retourne). Le scénario tourne au film-catastrophe et les personnages déjà pas bien épais perdent toute consistance – avec dialogues moralisateurs (« La drogue, c’est mal » - sic !) et morale bien pensante (ah, l’ado qui devient un homme en laissant s’échapper le médaillon avec la photo de sa chère maman morte. Bouleversant ? Non ! Juste gnan-gnan avec musique dégoulinante en sus).
A force de citer (parfois presque plan pour plan) E.T., Rencontres du 3eme Type ou Les Goonies, Abrams en oublie totalement la maitrise et l’équilibre de son film qui ne devient qu’une somme assommante de clins d’oeils ultra-appuyés. Malheureusement, il n’oublie pas un effet qu’il affectionne particulièrement et qu’il utilise tellement à outrance que ça en devient (presque) rigolo : le lens flare dont il use et abuse… Etonnamment, les acteurs ne s’en tirent pas trop mal surtout quand on sait quelles plaies peuvent êtres les comédiens adolescents américains. Mais ici Elle Fanning (Somewehere), Gabriel Basso (The Big C) et plusieurs jeunes débutants assurent avec aisance et signent même le meilleur moment du film, son générique de fin ! Car, enfin, après 1h50 de fausse candeur pour adultes en mal de leur enfance, Super 8 dévoile son atout majeur : le film amateur réalisée par ces jeunes passionnés de cinéma (là , JJ Abrams fait carrément référence à lui-même et à sa bande de potes quand ils tournaient en Super 8 au début des années 80 - on n’est jamais mieux servi que par soi-même!). Et, vrai atout de ce court-métrage et meilleure idée du film, il a été véritablement écrit, improvisé et monté par ses comédiens débutants. Enfin un peu de fraicheur, il était temps…
L’art de la copie est un travail de faussaire. Et c’est un peu ce qu’est ce roublard de JJ Abrams qui loin de proposer un film original recycle (voire même carrément pompe) tout un pan de la culture populaire cinématographique de la fin des années 70 et du début des années 80. A l’arrivée, Super 8, c’est du Canada Dry éventé, un film qui fait pschitt, un divertissement certes très efficace en surface (quelle poudre aux yeux) mais qui dans le fond n’apporte strictement rien si ce n’est des émotions frelatées et une impression pénible ressentie devant le travail d’un cancre malin (Abrams) qui copie assez platement le maitre (Spielberg). Allez, au lieu d’être cynique, je vais me remater les Goonies, moi, histoire de me rappeler vraiment ce qu’était le cinéma US pop corn au début des années 80.
Emmanuel Pujol
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Un croisement entre E.T. et Les Goonies. Un savant mélange d'aventure, d'action, d'effets spéciaux, avec une touche d'émotion. Un super divertissement.
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