Titre VO : A Serious Man
Un film de Joel Coen , Ethan Coen avec Michael Stuhlbarg , Richard Kind , Fred Melamed , Aaron Wolff , Adam Arkin
Genre : comédie dramatique - Durée : 1h45 - Année de production : 2009
Date de sortie cinéma : 20 Janvier 2010
Distributeur :
1967. Larry Gopnik, professeur de physique dans une petite université du Midwest, vient d'apprendre que sa femme Judith allait le quitter. Elle est tombée amoureuse d'une de ses connaissances, le pontifiant Sy Ableman. Arthur, le frère de Larry, est incapable de travailler et dort sur le canapé. Danny, son fils, a des problèmes de discipline à l'école hébraïque, et sa fille Sarah vole dans son portefeuille car elle a l'intention de se faire refaire le nez. Pendant ce temps, Larry reçoit à la fac des lettres anonymes visant à empêcher sa titularisation, et un étudiant veut le soudoyer pour obtenir son diplôme. Luttant désespérément pour trouver un équilibre, Larry cherche conseil auprès de trois rabbins. Qui l'aidera à faire face à ses malheurs et à devenir un mensch, un homme bien ?
Pourquoi connaît-on les frères Coen ? Une certaine dose de folie maîtrisée et une inventivité brillante. Pour "a Serious Man" nous avons certes une nouvelle fois l'occasion d'être déstabilisés mais pas pour les mêmes raisons.
D'abord on nous avait annoncé qu'enfin Joel et Ethan allaient affronter le sujet de leur "judaïté" de face. Et cela promettait une satire mêlée d'humoir noir du meilleur effet. Mais qu'on ne se trompe pas même s'il faut parfois avoir des références solides en culture juive pour comprendre certaines scènes entièrement, il ne s'agit pas d'un film sur les juifs d'amérique, fut ce même du Minesotta. La religion est certes raillée, mais ce n'est qu'un prétexte pour décrire le désenchantement des vies banales menées par les américains moyens.
Pour soutenir leur propos les réalisateurs mettent en scène un prof de physique qui accumule les problèmes existentiels. Quand sa femme veut le quitter, que son frère squatte à la maison, que ses enfants sont sur la mauvaise pente, et que son intégrité est mise en question à l'université, Larry Gopnik va être amené à se poser de multiples questions sur l'origine de ce marasme. Et ce n'est que pour illustrer la vacuité des réponses qu'il peut obtenir aux dits problèmes que la question des rabbins est évoquée.
Sans jamais traduire la joie, la tendresse ou la causticité de la communauté juive de leur enfance, les frères Coen s'évertuent à nous présenter un version noire et fataliste. Tour à tour on voit des professeurs incompétents, des rabbins perdus ou iconoclastes, et des pratiquants zélés autant qu'ignares. Cette peinture manque de nuances colorées. Mais là n'est pas le propos. Car d'un point de vue sociologique il s'agit tout simplement du témoignage d'une réalité de la dilution de l'identité juive dans la modernité de la culture made in america.
Tout le rythme est extrêmement lent, avec des situations qui pourraient être cocasses mais qu'on prend au sérieux. L'humour noir est très présent mais il ne fait pas jubiler, il reste froid et très peu ludique. Mais même emprunté, l'humour et le rythme sont utilisés à dessein, et cela reste du cinéma de précision. Les décors des années 60 dans le midwest sont respectés à l'objet près. Le mobilier, les couleurs, les costumes, les voitures concourent à plonger le spectateur plus de quarante ans en arrière de façon saisissante.
Le plus drôle finalement reste la sentence du grand penseur et théologien juif Rashi "Accueille ce qui t'arrive avec simplicité". Cette phrase n'est pour nous d'aucun secours, tout comme le sont les rabbins pour Larry Gopnik. Mais elle est caractéristique d'un fait réel, les frères Coen ne sont pas très sérieux et s'amusent avec leurs personnages comme avec leurs spectateurs...
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