Titre VO : Scream
Un film de Wes Craven avec David Arquette , Skeet Ulrich , Matthew Lillard , Liev Schreiber , Wes Craven
Genre : épouvante - Durée : 1h50 - Année de production : 1996
Date de sortie cinéma : 16 Juillet 1997
Distributeur :
Un serial killer brillant terrorise la petite ville tranquille où vit Sidney, et notamment son amie de lycée, Casey. Avec la froide détermination d'un prédateur, le tueur utilise son amour des films d'horreur pour semer la panique, piéger ses victimes et déjouer la police. Personne n'est à l'abri, mais tout le monde est suspect...
Excellent film qui a remis le slasher au goût du jour. Un films culte que ses suites n'ont pas réussi à égaler. La réussite est d'autant plus grande car il arrive à mêler horreur et comédie avec une facilité déconcertante. En plus de cela, il parvient même à jouer avec nos nerfs, en jouant avec les codes des films d'horreurs habituels, et le fait que les personnages principaux sont tous fans de ce genre d'oeuvre. Ces originalités font qu'on se fait facilement mener en bateau, de l'introduction anthologique jusqu'au final dantesque.
Les acteurs jouent parfaitement leurs rôles: Neve Campbell, craquante à souhait, nous est attachante dès le début; Courtney Cox est parfaite en journaliste odieuse; et David Arquette excelle dans le rôle du jeune flic. N'oublions pas les seconds rôles: Skeet Ulrich, tout en subtilité dans le rôle du prince charmant; Jamie Kennedy, assez drôle en gros fana de slasher, et Matthew Lillard fait des étincelles avec son rôle d'hystérique lourdingue. En bref, Scream s'est aisément hissé au rang des meilleurs films d'épouvante, et il y a de quoi. Il résiste très bien à l'épreuve du temps.
Si aujourd'hui nous sommes abreuvés de franchises, de remakes des classiques de l'horreur eighties, c'est en grande partie à cause de Scream, le dernier bon film efficace de Wes Craven (il faut quand même revenir au siècle dernier !). Mais si Scream existe, c'est aussi parce qu'il se pose en synthèse des sagas horrifiques où un boogeyman oeuvrait au milieu d'adolescents crétins et (trop) libérés. D'où une profonde dichotomie entre l'oeuvre visuelle (modernisant les vieux clichés) et un discours cynique qui est à mettre au crédit d'un scénariste opportuniste qui, au lieu de rendre l'hommage que le genre méritait (à l'instar de Braindead, de Peter Jackson, pour le gore), l'enterre pour plusieurs années.
Pourtant, l'entrée en matière est un modèle d'efficacité, et ses multiples parodies assoient le statut culte de la séquence : la présence de Drew Barrrymore, d'abord, guest-star qe l'on attend en héroïne et qu ifinit les tripes à l'air pendue à un arbre dès le premier quart d'heure, convoquant ici le spectre hitchcockien de la mort de Janet Leigh dans Psychose. La mise en scène ensuite fait monter la tension avec des effets d'une simplicité proverbiale, entre le pop corn en cuisson et le téléphone inarrêtable. On retrouve un leitmotiv du cinéma de Craven, la mort qui fait irruption dans un quotidien qui tourne au cauchemar : raccrocher le téléphone, et c'est mourir. Dernière trouvaille et non des moindres, le costume du tueur s'inspire du tableau de Münch, Le Cri, un choix judicieux puisque la Mort devient un prolongement artistique (idée un peu douteuse, certes) à la toile et à ses interprétations.
Dès lors que la tête d'affiche présumée est éliminée, Wes Craven peut peindre sa galerie de personnages incarnés par des "débutants", en tous cas des inconnus ou presque. Même si le cinéaste n'évite pas la caricature et les archétypes du genre, le spectateur se trouve confronté à une pléiade de suspects potentiels ayant chacun leur part d'ombre et une motivation au meurtre que Willimason n'omet jamais. La seule victime au -dessus de tout soupçon reste Sidney, vierge renfermée qui prend les traits de Neve Campbell, intronisée Scream-Queen deux décennies après Jamie Lee Curtis. Mais Craven s'ingénie à détourner ses stéréotypes narratifs en allant à l'encontre des règles conservatrices du slasher (citées intra-film via le cinéphile de service, personnage qui lui permet de la distanciation sans avoir l'air d'y toucher). N'importe qui peut mourir à tout moment, jusqu'au proviseur qui fait les frais de la gratuité des choix du tueur. Encore un moyen de semer le trouble dans l'esprit du public dont les repères référentiels volent en éclat petit à petit.
Scream fait donc apparemment souffler un vent de fraîcheur sur le slasher poussiéreux qu'il cite (Halloween en premier lieu), une fraîcheur dédouanée au creux de l'intrigue cela dit, par la volonté de s'appuyer ouvertement et fermement, mais avec distance et même ironie, sur le genre. En fait, l'auteur de La Dernière Maison Sur la Gauche travaille une thématique essentielle à son cinéma, la mise en abîme, le théâtre dans le théâtre. En admirateur de Shakespeare, Craven joue avec les masques, au sens propre et figuré, met en scène des personnages se mettant en scène (le meurtre de Billy post-coït), placent dans leur bouche des répliques "cinématographiques" ("je reviens tout de suite"), pour inviter le spectateur à réfléchir sur la circulation artistique et l'appréhension du genre en tant que tel. Néanmoins l'humour noir compose un frein à cette réflexion, au point de n'y voir que le cynisme irrespectueux d'un vieux briscard crachant dans la soupe.
Wes Craven avait déjà tenté, et réussi, une médiation sur l'art du mensonge qu'est le cinéma par nature : avec Freddy sort de la Nuit , il confrontait la "réalité" à la fiction et questionnait en profondeur le pouvoir de l'image et de l'imagination. Deux ans plus tard, toute sa bonne volonté à créer un slasher pur jus soutenu par une mise en scène très graphique se trouve abattue par un mercenaire de l'horreur, Kevin Williamson, scénariste qui précipite la chute d'un genre populaire autant que celle d'un de ses plus fidèles représentants. Triste.
Scream est LE film d'horreur des ces dix dernières années. Wes Craven impose son propre style dans ce film qui révolutionna le genre. Tout les ingrédients sont réunis pour passer un bon moment : suspense, humour décalé, scènes gores ainsi qu'une maitrise habile du scénario. Jusqu'au dernier moment tout le monde parait suspect, ce qui provoque une réèlle angoisse chez le spectateur. De plus les acteurs sont géniaux, Neve Campbell en tête. Le film est truffé d'allusions à d'autres films d'horreur connus, ce qui peut être sympa pour les amateurs du genre. Même la musique du film de Marco Beltrami est envoûtante et donne encore plus d'ampleur au film. Au final on peut simplement résumer ce film comme étant un grand classique de l'horreur. Incontournable
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