Titre VO : Scream 4
Un film de Wes Craven avec David Arquette , Acteur(s) de doublage , Adam Brody , Rory Culkin , Erik Knudsen
Genre : Epouvante - Durée : 1h50 - Année de production : 2011
Date de sortie cinéma : 13 Avril 2011
Distributeur :
10 ans se sont écoulés depuis les terribles meurtres commis par Ghostface. Sydney Prescott est parvenue à tourner la page mais c'est tout de même avec appréhension qu'elle retourne à Woodsboro pour le lancement de son premier roman. Ses retrouvailles avec sa cousine Jill ainsi qu'avec le duo de choc Dewey et Gale seront de courtes durées : Ghostface est de retour mais cette fois-ci les règles vont changer.
15 ans après l'original qui avait redonné un coup de jeune à un genre passé de mode, le slasher, 11 ans après Scream 3 qui avait enterré la trilogie, voici que déboule sur nos écrans Scream 4. Et l'introduction assez jouissive qui se fout joyeusement et ouvertement de la mode actuelle américaine des films d'horreur se divisant en deux catégories: le torture porn à la Saw et Hostel et le petit budget et faux documentaire type Paranormal Activity! Ces 15 premières minutes – à la structure inutile à décrire pour ne pas gâcher l'effet de surprise - se moque aussi de la première trilogie Scream déclinée dans le film en une franchise interminable intitulée Stab (les étudiants de Woodsboro organise même tous les ans un rituel Stabathon, une nuit entière à mater ces 7 nanars). Mais passée cette première bobine bien maline, l'ami Craven a la mauvaise idée de resservir un remake très paresseux (par moment presque plan pour plan) de son film de 1996. Mais qu'est ce qui cloche donc?
Premier point, la campagne marketing de Scream 4 promettait à ses spectateurs d'avoir « de nouveau peur au cinéma ». Pour cet aspect-là , autant vous prévenir tout de suite, c'est complètement raté, le 4eme épisode de la saga de Wes Craven ne fait strictement jamais peur. A la rigueur, les spectateurs les plus novices en la matière pourront sursauter deux ou trois fois mais c'est tout! Par contre, et contrairement à la trilogie initiale, il y a ici beaucoup de sang déversé et quelques boyaux éviscérés, c'est déjà ça pour les fans de gore.
L'autre slogan phare était « Nouvelle décennie, nouvelles règles ». Là encore, force est de constater que c'est loupé, le film se présentant comme ses prédécesseurs comme un gigantesque whodunnit multipliant à outrance les fausses pistes pour mieux finir par supprimer un à un les suspects potentiels (- « Oh c'est surement lui, le tueur » - « ah ben non il est mort » - « alors c'est lui c'est sur il est louche » - « Flute alors il vient aussi de se faire poignarder » etc etc). Toutefois, le film propose une réflexion certes pas très poussée mais pas complètement con sur les nouvelles technologies et notre société égomaniaque où – et c'est sans doute la meilleure réplique du film – « l'important n'est pas d'avoir des amis mais des fans » et où le quart d'heure de célébrité promis par Warhol n'est même plus un accomplissement mais une nécessité vitale voire une obsession monomaniaque. Malheureusement, cet aspect nouvelles technologies n'est pas du tout assez exploité par Wes Craven dans sa façon de filmer, son film fleure bon les années '90, aucun dispositif de mise en scène innovant ne venant appuyer le propos.
Côté casting, ca fleure bon l'opportunisme pour attirer les ados en masse. Car, même si l'on retrouve les acteurs de la première trilogie – incroyablement bouffis et botoxés, Courteney Cox en est l'exemple le plus frappant et le plus triste -, Wes Craven est à nouveau allé recruter en force dans les séries « djeuns » du moment (Jericho, Friday Night Lights, Veronica Mars, True Blood, 90210 Beverly Hills New Gen, Heroes, Community, Newport Beach,...) des acteurs loin d'être tous convaincants – c'est un euphémisme. Parmi eux, Rory Culkin qui confirme que la fratrie Culkin est presque aussi flippante que les frères Bogdanoff - on dirait des clones!
Enfin, pour le peu que l'on puisse en dire sans trop en dévoiler, le dénouement laisse cruellement sur sa fin. Car si le scénariste Kevin Williamson nous fait espérer un instant une fin bien couillue et originale, le film déroule sur ses dix dernières minutes une ultime pirouette des plus convenues et des plus banales. Dommage car le film aurait laissé une toute impression sans ce dernier rebondissement!
Au final, Scream 4 ressemble en fait plus à ce que pourrait être un Scary Movie réussi qu'à un véritable film d'horreur. Jamais flippant mais souvent drôle, il se laisse regarder sans déplaisir avec un petit goût de nostalgie de notre adolescence quand on s'amusait à faire peur aux copains sur leur fixe (leur QUOI?) en susurrant avec la voix la plus grave possible «What's your favorite scary movie? »
Emmanuel Pujol
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