Titre VO : Scream 3
Un film de Wes Craven avec David Arquette , Lance Henriksen , Patrick Dempsey , Scott Foley , Liev Schreiber
Genre : épouvante - Durée : 1h54 - Année de production : 2000
Date de sortie cinéma : 19 Avril 2000
Distributeur :
Un nouveau crime commis par le masque ensanglante le tournage du film Stab 3. L'inspecteur Kincaid fait appel à ceux qui ont survécu aux massacres de Woodsboro : la journaliste Gale, l'ancien policier Riley, et Sidney, qui depuis ces événements vit retirée. Le cauchemar peut recommencer; seul le meurtrier possède le vrai scénario...
Puisqu'il faut finir ce qu'on a commencé, Wes Craven s'attèle au dernier volet de sa trilogie avec la passion d'un fonctionnaire à trois jours de la retraite. Plus intéressé par son projet de série A qui pourrait lui valoir la reconnaissance du métier (La Musique de Mon Coeur), le cinéaste met en images un scénario bancal et volontairement avare en scènes chocs, l'humour parodique prenant définitivement le pouvoir sur l'horreur pure. Paradoxalement, même si Scream 3 est sans conteste un beau ratage à côté duquel Scream 2 pourrait passer pour un chef-d'oeuvre, il n'en reste pas moins bien plus intéressant.
Formellement, la mise en scène est en mode automatique, mécanique, incapable d'insuffler un semblant de rythme et d'atmosphère fluide et prenant, la faute à une intrigue foutraque où Williamson glisse des clins d'oeil inutiles et encombrants (Carrie Fisher, en soi rigolote) et mise sur des effets de distanciation gratuits. A l'instar du dernier volet de Spiderman, les auteurs essaient de déconstruire le mythe autour de la tragédie de Woodsboro en confrontant ses acteurs à sa reproduction fictionnelle : Gale Weathers rencontre ainsi un double caricatural qui la place face à ses défauts, Dewey devient un consultant de prestige, et entre les deux mondes, la mort établit un pont où tous sont égaux.
Véritablement chiant quand il s'applique à raconter une histoire dont on se fout comme de l'an 40, le film séduit par son concept qui en fait la suite directe du premier opus : Craven reprend la réflexion amorcée sur le théâtre dans le théâtre, l'illusion de la vie et du cinéma, ce que le n°2 avait laissé en friche (hormis la séquence du théâtre grec, formidable, où les masques tournent autour de Sid comme dans une danse macabre où les effets spéciaux sont artistement désignés). Pour preuve, Stab 2 (la suite de l'adaptation du drame) est en fait un vrai-faux remake, ce qu'était Scream 2 pour Scream 1 ! Tout cela mis bout à bout, on comprend la volonté du réalisateur de Freddy Sort de la Nuit qui, en retournant aux origines de l'art de la représentation, affirme le caractère mensonger du cinéma, et son aspect tragique dans la mesure où la mort - de l'image ? - vient nous rappeler la mort véritable.
Te lest le seul intérêt d'avoir situé l'action du métrage au sein de l'industrie hollywoodienne. Williamson voulait certainement dévoiler l'envers du décor et les dessous peu glorieux de l'usine à rêves (à cauchemar nous dirait Craven) comme un crachat à la face de ses employeurs ; c'était sans compter sur le professionnalisme, même grabataire, d'un maître de l'épouvante qui parvient à transcender les atermoiements cyniques d'un jeune loup opportuniste, avec un discours profond sur la relation art-mort. Un nouveau Boulevard du Crépuscule, maladroit, dérisoire, mais finalement sincère. Sincèrement raté donc, à l'image de ce final grotesque, poussif et répétitif où l'automate Craven reprend le fil d'une histoire que tous avons hâte de voir finir.
Depuis, le cinéaste s'est abîmé dans des métrages insipides mais a eu plus ou moins de bonheur en produisant les remakes de ses propres films. Alors, Wes Craven, mort en enterré avec son art ? On attend - ou pas - Scream 4 - et oui... - pour dresser la pierre tombale ou se féliciter du retour d'un Master of Horror.
Scream 3 est sans doute le moins bon volet de la trilogie. On retrouve un scénario à bout de souffle, similaire à Scream 2 avec le concept du «film dans le film» (Stab). De plus l'intrigue concernant le tueur est toujours la même. Tout ceci est trés répétitif mais le lieu et le milieu ont changé (Hollywood), on en apprend beaucoup sur les personnages (notamment Sydney) et sur l'origine de l'histoire des meurtres. Des rebondissements et un final spectaculaire améliorent le tout ce qui donne un film assez plaisant à voir malgré certains défauts inhérents à de nombreuses trilogies.
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