Scary movie 2

Qu'il est loin le temps où les ZAZ nous faisait mouiller nos pantalons avec leurs Y a-t-il un flic... ou ...un pilote dans l'avion ! Qu'il est loin le temps où la parodie de films à succès faisait les beaux jours de l'humour au cinéma ! Aujourd'hui, tout le monde s'empresse de reprendre la formule des frères Wayans initiée avec Scary Movie pour nous pondre des Meet the spartans, Big movie, Super-hero movie, Ma grand-mère fait du vélo movie,... Que de grandes réussites artistiques qui ne peuvent s'en prendre qu'à elles-mêmes ( à leurs concepteurs) de s'être repu d'une carcasse de cinéma. Baudelaire savait extraire la fleur du mal, la poésie d'une charogne, mais avec en prenant la substantifique moelle des Scary movie, personne n'est parvenu à en sortir autre chose que ce qu'ils sont : de l'excrément.

Scary movie premier du nom avait fait illusion en jusqu'au-boutant le comique trash et le détournement d'un genre ultra-codifié, le slasher, plus généralement le film fantastique. Scary movie 2 en est un décalque réchauffé au micro-ondes, ayant perdu de sa saveur évanescente à la seconde où les apôtres du tout-puissant Dollar ont décidé de remettre le couvert.

Pourtant, Scary movie 2 débute plutôt bien, avec une parodie flattant, dans l'esprit du premier opus, les bas instincts de spectateurs peu regardants. L'exorciste passé au crible, cela donne une Regan pissant 3 litres sur le tapis du salon, un prêtre péto-érotomane, un concours d'écorchures de renard balancées dans la couenne les uns des autres : ça va loin, très loin, très bas aussi, mais voilà, le sphincter a pris l'ascendant sur le cervelet.

Et puis arrive la plus grandes des idées à la con : parodier un film nullissime (ce qui fait le menu défaut de Big Movie, soit dit en passant, par là, l'air de rien) : Hantise, l'infâme remake du chef-d'oeuvre de Robert Wise, La maison du diable. Les plus récalcitrants à la critique facile diront que non, c'est bien le susnommé classique qui est parodié : encore faudrait-il que le jeune public décérébré à qui s'adresse les Wayans connaisse ledit film, encore faudrait-il retrouver une once de ce qui en faisait la qualité, encore faudrait-il que les Wayans eux-mêmes connaissent ce The Haunting. Bon, mais à la rigueur, on peut s'en foutre, tant l'intrigue n'est que prétexte à une poignée de gags d'une seconde chacun, mis en scène avec un sens du timing qui en remontre considérablement à Thomas Langmann. Surtout, et c 'est là le plus gavant, tous ne sont motivés que par un mot d'ordre : le cul. Le noir faux-vrai homo est toujours là à vouloir se taper son copain de chambrée, Cindy se fait toujours chambrer pour ses oeufs aux plats pendant qu'une bimbo siliconée arpente les couloirs en se cognant les loches contre les murs, en arborant un string qui lui remonte au niveau des omoplates. Certains appellent ça de l'humour : oui, certainement chez les primates préhistoriques.

C'est évidemment très mollasson, sans rythme, dénué d'intérêt, d'ambition, motivé par le pognon, le pognon, le pognon. Après ce coup d'éclat, les Wayans ont quitté le navire, conscients ou pas qu'ils venaient de flinguer leur poule aux oeufs d'or. L'arrivée de Zucker, Charlie Sheen ou encore Leslie Nielsen sur les deux opus suivants n'y changeront rien : le mal est fait, la franchise s'est bâtie sur du vent (sur un pet, oserai-je dire), à peine les cnhantres d'un humour passé ont-ils pu changer la déco. Mais la bâtisse est resté la même que celle de ce Scary movie 2 : bête, sale et même pas méchante. Blurp.