Titre VO : Saw V
Un film de David Hackl avec Tobin Bell , Costas Mandylor , Scott Patterson , Mark Rolston , Carlo Rota
Genre : épouvante - Durée : 1h30 - Année de production : 2008
Date de sortie cinéma : 05 Novembre 2008
Distributeur :
Dans ce nouveau volet de la saga Saw, il semble que Hoffman soit le seul héritier du pouvoir du Tueur au puzzle. Mais lorsque son secret risque d'être découvert, il n'a pas le droit à l'erreur et doit éliminer chaque menace. Les pièges vont se multiplier pour se refermer, inexorablement, en déclenchant autant de frissons que de cas de conscience...
Il y a des franchises comme ça où on se dit qu'on s'est fait avoir une fois mais plus jamais. Et malgré tout, on y retourne. Bêtement. En sachant pertinemment que cette nouvelle suite sera une purge. Avec Saw, la théorie s'exacerbe : après un Saw 3 qui relevait le niveau en jusqu'au-boutisant le gore, Saw 4 tirait à nouveau la saga vers le bas. Bien que triste et terne au vu du film initial de James Wan, les tortures sanguinolentes parvenaient in extremis à procurer un minimum d'intérêt pour qui goûte la chair fraiche explosée. Saw 5 ne bénéficie même pas de ce traitement qui a fait la renommée de la franchise, et confirme à quel point les producteurs n'en ont rien à cirer de la qualité de leurs films. Ils engrangent en se reposant sur un capital, au détriment de la bourse des spectateurs.
Puisque Saw, c'est avant tout des tortures, des pièges, et des hommes-pantins destinés à l'équarrissage, parlons-en : ici, à part dans le prologue, rien de neuf à notifier, le machiavélisme et l'ingéniosité de Jigsaw s'étant a fortiori éteint avec sa mort. A chaque étape, une victime est éliminée avec la conviction d'une mamie faisant son tricot. Rien de choquant, rien de particulièrement dégoûtant, on s'ennuie ferme à observer le policier néophyte prendre la relève au lieu de la retraite. D'ailleurs, le tueur au puzzle juge son nouvel élève comme un bien piètre imitateur. Et c'est bien de cela qu'il va s'agir : de singeries.
David Hackl s'évertue à recréer le style de ses prédécesseurs, le cul entre la chaise classique de James Wan et celle hystérique de Darren Lynn Bousman. Bizarrement, alors qu'il a été réalisateur 2e équipe et décorateur sur les précédents Saw, ses lumières, ses décors, sa mise en scène tout simplement, sont à des lieues du travail de Bousman qu'on regretterait presque. La laideur est érigée en principe absolu, l'absence d'inventivité règle le pas d'un scénario voué à la redite (un nombre de flash-backs incalculables montés avec des images de Saw 3 & 4 - sur 1h30, ça sent clairement l'arnaque), et la nullité finit de perfuser un métrage en totale anémie cinématographique.
Hackl a peut-être voulu rediriger la franchise, en expurgeant de son film une violence trop (ac)crue, vers le thriller policier à la James Wan. Las, l'intrigue, sans suspense, sans problématique, sans climax (on n'aura même pas droit au twist habituel, aussi fumeux soit-il)n'est pas digne de figurer dans la série Derrick, où les acteurs sont autrement bons. Ce que l'on a toujours reproché à Saw, à savoir l'exploitation honteuse de la souffrance, fait cruellement défaut. Allez, Jigsaw est mort, laissons-le en paix, ne lui faisons pas l'offense d'un Saw 6 qui entérinera de façon définitive la catabase de la saga aux confins du ridicule.
Ou alors passons directement à Saw 7... ah non, Jigsaw qui zozotte, ça le fait pas...
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