Titre VO : Saw IV
Un film de Darren Lynn Bousman avec Tobin Bell , Costas Mandylor , Scott Patterson , Lyriq Bent , Justin Louis
Genre : épouvante - Durée : 1h30 - Année de production : 2007
Date de sortie cinéma : 21 Novembre 2007
Distributeur :
Jigsaw continue à traumatiser les vivants les forçant à apprécier la vie en les mettant face à la mort. Dans la continuité de Saw 3, Jeff doit trouver sa fille et s'échapper de l'immeuble dans lequel ils sont confinés et dans lequel ils mouront s'ils restent. Après avoir trouvé une autre vidéo de Jigsaw, Jeff réalise qu'il y a une nouvelle pièce du puzzle qu'il doit comprendre... avant qu'il ne soit trop tard !
Ce quatrième volet des SAW est en effet une horreur. Alors que l'histoire du tueur se précise, on voit qu'il tue pour une histoire passée encore avant l'épisode pour lequel il tuait soit-disant parce qu'il avait une tumeur, et dans SAW 5 ça sera quoi cette fois-ci ? Parce qu'il aura perdu au casino quand il avait vingt ans ? Dans SAW 6 ça sera parce qu'il a eu un 04 en Maths... Arrêtez le carnage s'il vous plaît! De plus, il est interdit au moins de 16 ans alors qu'il est beaucoup plus gore que le précédent qui était interdit au moins de 18 ans... Du n'importe quoi...!
Un miracle s'est produit, hier. Depuis belle lurette, je n'étais pas allé au cinéma, et pour l'occasion, je m'étais dit : allons voir un chef-d'oeuvre. L'heureux élu ? Saw, quatrième du nom.
En grand amateur de gore qui tâche, la franchise Saw ne peut qu'émouvoir la bête sanguinaire qui sommeille en moi. Si ce dernier opus en date l'a bien abreuvée en viscères détaillées, en démembrements, en sang qui gicle, il a surtout agressé le cinéphile gardien d'une certaine éthique et avide d'un minimum de qualité.
Saw 4, c'est avant tout Sot 4 : un magma de bêtise, de rien, qui éclabousse(man) lors du climax tant attendu de tous les Saw, le double twist final, du grand n'importe quoi qui montre à quel point les auteurs s'en contre-foutent d'essayer de faire original et de glisser un semblant de cohérence.
L'homme-bouse se repose sur ses acquis, pire, les lisse complètement, ce qui tranquilise l'oeil (moins d'épilepsie fragmentaire), mais en dit long sur l'ambition de la production : se remplir les poches.
A part les séquences mortifères, où vas-y que je te tourne autour des personnages en balançant des images flash qui détruiront la cornée d'un aveugle, on a droit à ce qu'on va appeler une enqûete policière largement inspirée des séries TV type New York unité spéciale et tout le toutim de Dick Wolf. Le problème, c'est que ces séries, c'est bien à la télé, mais au cinéma, on attend autre chose que des scènes basiques mal photographiées, jouées avec autant de conviction qu'en mettrait un acteur de porno.
Et c'est bien là ou cela en devient choquant, outre cette morale putride et putassière à souhait, qui fait de Jigsaw une sorte d'ange exterminateur à la solde de Dieu (le Christ a payé pour tous les péchés des hommes, à leur tour de payer chacun pour eux-mêmes - un chapitre à rajouter au Nouveau Testament), l'impression générale reste que Bousman et ses complices ne mettent l'accent que sur l'aspect gore, en se contrefoutant totalement de la dignité humaine - et ce n'est pas l'explication du trauma du tueur au puzzle qui changera la donne. Ce qui fait de ce Saw une espèce de nouveau Face à la Mort (sujet à polémique sur notre forum), catalogue d'exactions certes fictives, mais qui renvoie à une idéologie pas reluisante qui fait de l'homme un vulgaire morceau de barbaque. Derrière ces corps violentés, ouverts, pas un soupçon d'âme, rien que du sang et des viscères.
Derrière Saw 4, pas d'âme non plus. Il est à l'image de son ouverture : pas original, vulgairement choc, et définitivement vain...
La saga Saw, c'est un peu comme le Beaujolais nouveau : ça revient tous les ans aux alentours du mois de novembre, et on a beau savoir que c'est parfaitement dégueulasse, on y porte quand même les lèvres. Pour constater que c'est encore pire que l'année précédente. Que je mange mon chapeau si Saw V parvient à être plus mauvais que ce quatrième opus parfaitement nul. Soyons clairs : les deux précédents épisodes (mettons de côté le premier, pas ultime mais assez ludique à condition de ne pas le considérer comme le premier d'une looooongue série) étaient nuls, mais foncièrement amusants. On se disait «naaaaan? mais où vont-ils chercher tout ça?», le «ça» désignant à la fois cette mise en scène toujours plus chiatique, ces acteurs toujours plus médiocres et ces scènes prétendument choc qui feraient peut-être rougir ma grand-mère mais sûrement pas Nacho Cerda ou Ruggero Deodato. Là , rien de tout ça. Juste un insondable ennui dû au fait que les nouveaux auteurs ont souhaité remettre un peu de (ouvrez les guillemets avec d'énormes pincettes) crédibilité et d'humanité dans les aventures sans doute jugées trop mécaniques d'un Jigsaw sans faille. Ainsi donc, après douze mille flash-backs (et flash-backs dans le flash-backs, et flash-forwards dans le... etc.), on aura appris que le vilain tueur est en fait un homme blessé, et on se sera tapé des caisses d'états d'âme et de réflexions bas de plafond. Le voyeur qui sommeille en nous se réveille alors et demande sa part d'exactions débiles, de sang qui gicle, d'yeux qui éclatent... Et Darren Lynn Bousman (quel joli nom), après une scène d'ouverture inutile mais pleine de viscères, de lui offrir de mini-doses même pas rigolotes, et qui ne satisferont même pas l'amateur très premier degré d'horreur qui tache. Non, décidément, ce Saw IV est une coquille encore plus vide que les précédentes, qui n'éveille aucun plaisir coupable ni envie de rire aux éclats. Même l'envie d'aller voir le prochain rien que pour se marrer, comme on va goûter au Beaujolais rien que pour être bourré et avoir les gencives toutes noires, a totalement disparu. Si c'est pas le signe d'un gros ratage...
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