Titre VO : Rocky V
Un film de John G. Avildsen avec Sylvester Stallone , Burt Young , Sage Stallone , Burgess Meredith , Richard Gant
Genre : comédie dramatique - Durée : 1h44 - Année de production : 1990
Date de sortie cinéma : 19 Décembre 1990
Apres quinze annees de ring, Rocky se voit contraint d'arreter sa carriere pour raison de sante. Involontairement ruine par son beau-frere, Rocky retourne dans son quartier d'origine. Il rencontre un jeune espoir, Tommy Gunn, qu'il accepte d'entrainer. Mais ce dernier est manipule par un organisateur de combats peu scrupuleux...
Rocky V n'est pas le navet que beaucoup ont voulu décrire. Et je m'en vais vous le prouver tout à l'heure. Après un quatrième opus qui avait laissé libre au cours à la caricature, digne d'un spectacle de catch américain avec ses héros formatés et bien reconnaissables (le gentil boxeur italo-américain infatigable contre l'ogre soviétique bodybuildé), l'acte V revient clairement aux sources. Notre cher Stallone, qui veut changer son image essaie de jouer dans le registre dramatique avec cette vision de la déchéance du héros. Du coup on voit Rocky à la retraite, miné par les problèmes de santé et même complètement ruiné. Obligé de retourner dans un sombre coin de la banlieue de Philadelphie, sa seule chance de rédemption s'appelle Tommy Gunn, un jeune boxeur qui rêve de carrière pro. Ce n'est d'ailleurs que dans cette banlieue que Rocky retrouve sa dimension dramatique et populaire. Exit donc l'action à outrance et les longues séquences d'entrainement et de match. Retour remarqué du réalisateur de Rocky I, John Avildsen, avec la musique de Bill Conti en toile de fond. Les prétextes aux retours nostalgiques vers les images du premier film sont d'ailleurs nombreuses. Outre ce retour aux sources, Rocky V aborde de nombreux thèmes qui peuvent toucher les spectateurs comme la difficulté de la reconversion, le sort et l'état des boxeurs en fin de carrière. On y dénonce aussi les médias qui broient les légendes aussi vite qu'elles les adulent, et les super promoteurs qui exploitent les nouveaux talents comme de la viande en y rajoutant du marketing (comment ne pas reconnaître Don King en George Washington Duke). Le combat final ressemble d'ailleurs à une transfiguration de l'opposition du noble art au show commercial. Les personnages secondaires sont plus fouillés aussi dans ce cinquième film. Adrienne (Talia Shire) se fait de nouveau un rempart contre les tentations et on se reprend à haïr profondément cette empêcheuse de boxer en rond. Le beau-frère Paulie (Burt Young) est tout d'un coup un boulet encore plus pesant, et la relation père-fils est également travaillée en profondeur pour la première fois (avec au passage Sage le propre fils de Sly). On y voit un Rocky maladroit socialement, et qui va jusqu'à confondre l'importance de son fils de sang avec celle de son fils de vestiaire, Tommy Gunn. Une jolie fable pour le public américain puritain prompt à considérer l'importance de la famille sur les frivolités de la célébrité. Paradoxalement le fait de voir Rocky hors du ring est à la fois ce qui a fait que les recettes commerciales ont été basses, et en même temps ce qui a donné du relief a la série. La saga illustre bien la vie d'un homme et pas seulement celle d'un boxeur. Rocky, ne l'oublions pas, doit avant tout son succès à l'expression qu'il est du rêve américain qui fait d'un misérable une étoile. Et le nouveau champion, qui n'a pas le même "cœur" n'est qu'une antithèse qui ne fait que renforcer par contraste la stature de l'étalon. En conclusion le film est tout à fait touchant et digne d'être vu. Il préfigure même de la réussite d'un dernier opus en fournissant une très bonne transition. Stallone est plutôt à son avantage en tant qu'acteur, ce qui ne fut pas le cas avec le nanaresque Copland.
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