Titre VO : Jack Goes Boating
Un film de Philip Seymour Hoffman avec Philip Seymour Hoffman , John Ortiz , Harry L. Seddon , Ricky Garcia , Naeem Uzimann
Genre : Comédie - Durée : 1h31 - Année de production : 2010
Date de sortie cinéma : 29 Décembre 2010
Distributeur :
Jack est un chauffeur de limousine attachant et socialement un peu inadapté. Il passe le plus clair de son temps avec son ami Clyde et sa femme Lucy. Grace à eux, il rencontre la fragile et maladroite Connie et en tombe amoureux.Afin de la séduire, Jack apprend à cuisiner avec ténacité, se prend à rêver d'une nouvelle carrière et va même jusqu'à apprendre à nager. Jack veut absolument tenir la promesse qu'il a faite à Connie lors de leur rencontre : une ballade en bateau à Central Park !Mais alors que le couple de Jack et Connie tente de dépasser leurs inhibitions sans renoncer à leur idéal, celui de Clyde et Lucy commence, lui, à s'effriter...
Curiosité, c’était le sentiment qui dominait quand Philip Seymour Hoffman, l’un des meilleurs acteurs de sa génération, avait annoncé son intention de passer derrière la caméra. Elle avait laissé place à un certain scepticisme quand on a appris que Jack goes boating (le titre v.o. bien plus parlant que le fadasse et rabâché Rendez-vous l’été prochain) serait une comédie romantique. Et c’est la déception qui prime quand on voit le résultat.
Car même si le premier film en tant que réalisateur de Philip Seymour Hoffman n’est de loin pas nul, il souffre de toutes les maladresses inhérentes à un coup d’essai : film indépendant accumulant les clichés du genre : bande son pop rock mélancolique (très sympa au demeurant mais tellement attendu avec Cat Power, Goldfrapp ou encore Evan Lurie), ton doux-amer, histoires d’amour décalées, tentative d’effets visuels un peu cheap (la superposition des gestes répétés mécaniquement par le personnage principal en cuisine et à la piscine) avec, en prime, une mise en scène statique bien trop théâtral – au cas où l’on aurait oublié, l’acteur est aussi un habitué des planches et le film est lui-même adapté d’une pièce de théâtre, exercice périlleux...
Cette trajectoire inverse de deux couples, l’un en bout de course, usée par le quotidien et l’autre naissant, fragile entre Jack, chauffeur de limousine – blanc se rêvant rasta - balourd et socialement mal à l’aise et Connie, à fleur de peau est d’un classicisme embarrassant. Non pas que l’air de déjà -vu soit forcément problématique, non. Mais au moins aurait-il fallu que le film propose quelques idées un peu neuves ou une vision un peu originale pour atténuer cette impression. Malheureusement, il déroule son scénario avec autant d’application que de paresse. Et au final, c’est un ennui poli qui gagne le spectateur qui se désintéresse progressivement des efforts de Jack à apprendre à cuisiner et à nager (!!!). La dernière scène, entre crises d’hystérie, de ménage et de rire résume finalement assez bien tout le film : plutôt plaisant mais terriblement bancal et surtout affreusement anecdotique. Rendez-vous l’été prochain est l’archétype du film indépendant se voulant humble et filmé à hauteur d’hommes et femmes ordinaires englués dans le train-train de monsieur tout-le-monde.
Le vrai point fort du film, c’est dans la direction d’acteurs qu’il faut le chercher. Philip Seymour Hoffman a particulièrement soigné cet aspect là  : de John Ortiz (sorte de Pascal Legitimus latino-américain !) à Amy Ryan en passant par le réalisateur qui s’est octroyé le premier rôle, celui de Jack, chaque acteur incarne parfaitement sa partition et permet de donner au film une petite musique charmante. Après les émotifs anonymes français, voici donc les maladroits congénitaux new-yorkais. Pourquoi pas…pour passer l’hiver au chaud et se donner rendez-vous l’été prochain au bord de l’eau !
Emmanuel Pujol
Â
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