Titre VO : Q
Un film de Laurent Bouhnik avec Gowan Didi , Johnny Amaro , Johan Libéreau , Jean-Francois Gallotte , Brice Fournier
Genre : Comédie dramatique - Durée : 1h47 - Année de production : 2011
Date de sortie cinéma : 14 Septembre 2011
Distributeur :
La vie de plusieurs personnes va être bouleversée par leur rencontre avec Cécile, objet de désir mais libre de choisir. Provocatrice et extravertie, Cécile assume une vie sexuelle libérée qui, transgressant les normes sociales et brisant les tabous, pousse chacun à se dévoiler.En quête de vérité, Cécile utilise son pouvoir de séduction pour atteindre l'authenticité de chacun. Q prend alors tout son sens, il s'agit à travers le langage du corps et des sentiments, d'un tableau de la jeunesse en France, qui s'interroge sur ses relations intimes. C'est aussi un appel à la liberté des consciences refusant le conformisme et la superficialité d'aujourd'hui
Vous n’êtes pas abonné à Canal + et vous le déplorez tous les premiers samedis soirs du mois ? Vous en avez assez du gonzo en streaming sur Internet ? Vous avez plutôt envie d’un film « traditionnel » avec des scènes de sexe non simulées dedans (même si vous vous rappelez que Baise-Moi ne fut pas une partie de plaisir !) ? Alors Laurent Bouhnik a pensé à vous avec ce Q. Le réalisateur à la carrière assez étrange – un premier film coup de poing dans le milieu carcéral, Zonzon, une sage adaptation d’un roman de Stephan Zweig, 24 heures dans la vie d’une femme et pas grand-chose d’autres en 13 ans de carrière – revient donc avec un film culottée où il est question de sexe bien sûr mais aussi de sentiments, le tout avec une certaine ambition philosophique.
Et le résultant est, hélas, assez consternant : provocation gratuite avec les fameuses scènes de sexe non simulées qui n’apportent strictement rien à l’intrigue et qui ne font que confirmer que la chair peut être désespérément triste, dialogues confondants à la fois de prétention et de naïveté servis par des acteurs ânonnant leur texte (seule la débutante Deborah Révy est plutôt intéressante, prouvant au passage qu’elle n’a pas froid aux yeux… et ailleurs), dispositif artificiel (scènes dans un vestiaire féminin filmées à hauteur de vagins – sic), esthétique cheap digne des téléfilms érotiques diffusés sur la TNT avec tentatives arty paraissant soudain complètement incongrus (quelques beaux plans perdus ici et là avec notamment quelques jeux sur les couleurs),…
Il faut dire aussi qu’ouvrir un film sur l’Amour (sans tabous et incluant donc une part inhérente et indispensable de sexualité) en le dédiant à Cyril Collard pour sembler étrange pour ne pas dire provocateur à certains. Car même si ce militant des années 80 a fait beaucoup pour la lutte contre le Sida, il a aussi volontairement eu des relations sexuelles non protégées alors qu’il se savait contaminer par ce foutu virus. Quant au discours féministe prôné tout au long du film, il est certes plus que respectable mais il est asséné avec un tel manque de finesse qu’il en devient tout aussi pesant.
Pour du Q dans un film traditionnel, il faudra donc repasser. Pour le reste, si vous êtes désespérément en manque, je suis sûr que vous savez où vous pouvez trouver votre bonheur (ou tout du moins votre soulagement – chacun son point de vue !)
Emmanuel Pujol
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