Titre VO : Till det som är vackert
Un film avec Samuel Froler , Martin Wallström , Joséphine Bauer , Kim Lantz , Magnus Lindberg
Genre : Drame - Durée : 1h38 - Année de production : 2009
Date de sortie cinéma : 28 Septembre 2011
Distributeur :
Katarina a 20 ans et habite une sombre banlieue de Göteborg. Elle n'a pas terminé sa scolarité et redoute de finir comme sa mère. Un jour, elle tombe par hasard sur une vidéo YouTube avec une musique de Mozart et tombe immédiatement sous le charme de ce morceau. Elle parvient à se faire engager comme réceptionniste à la salle de concert de la ville. Adam, le chef d'orchestre, la remarque et, bien que celui-ci soit marié, ils entament une relation. Au début, Katarina est au septième ciel, mais elle réalise bien vite qu'elle est non seulement en train de mettre en jeu son ancienne vie, mais aussi la nouvelle identité qu'elle s'est forgée de toutes pièces. Elle se retrouve alors emportée dans une spirale de mensonges et d'imposture
Voilà un film qui va passer injustement inaperçu. Bien sur, un film suédois d’une réalisatrice débutante (Lisa Langseth) avec des acteurs inconnus, cela peut faire aux distributeurs et aux exploitants qui pensent – souvent à tort – que le public ne veut que du divertissement facile (les succès, cette année, d’Incendies et d’Une Séparation prouvent pourtant le contraire !). Et pourtant, souvenez-vous, en 2006, Europacorp avait bien distribué un film allemand sur une pianiste virtuose découverte en prison sur environ 80 copies ! Pure n’aura pas cette chance car, malgré un potentiel grand public indéniable (un drame social traité sous forme de thriller), ASC Distribution le sort en catimini et il vous faudra habiter Paris (diffusé à l’Espace Saint Michel, au MK2 Beaubourg et au Lincoln, des salles d’art et d’essai qui donnent leur chance à des films hélas montrés nulle part ailleurs) ou Nantes (au Concorde, une petite salle de quartier indépendante) cette semaine pour le découvrir – parenthèse refermée !
Lisa Langseth reprend une pièce de théâtre, L’ Aimé, qu’elle avait déjà mis en scène en la repensant totalement pour lui donner un aspect véritablement cinématographique. Car, si la pièce est un monologue des pensées du personnage principal, Katarina, le film, lui, s’ancre beaucoup plus dans une réalité sociale et quotidienne… Katarina, la vingtaine, est une jeune femme à la dérive, à l’avenir plus qu’incertain, habitant un quartier défavorisé de Göteborg où elle est connue pour s’offrir facilement aux garçons. Sa vie va basculer le jour où, par erreur, elle tombe sur YouTube sur le requiem de Mozart. Fascinée, hypnotisée même, par cette musique dont elle ignore pourtant tout, elle réussit à se faire engager comme réceptionniste à l’auditorium de sa ville, reconnu pour la qualité de son orchestre symphonique dirigé par un chef d’orchestre exigeant, passionné et épicurien qui remarque bien vite le charme et la fraicheur de la jeune fille. Katarina va rapidement se retrouver écartelée entre deux mondes qui ne se rencontrent pas même si ceux qui les composent vivent côté à côté, en se frôlant mais en prenant bien garde de ne jamais se mélanger.
Drame psychologique et social jouant sur les ressorts et le rythme d’un thriller, passionnant de bout en bout et d'une grande intensité émotionnelle, Pure est d’une noirceur amorale pourtant éclairée par l’espoir d’échapper à sa condition et à son destin chevillée au cœur et au corps d’une héroïne en perpétuelle rébellion. Grâce à une écriture assez fine avec des personnages complexes et des situations évitant la caricature et le pathos, le film est une vraie réussite portée par des acteurs sobres et justes, en premier lieu desquels la charismatique Alicia Vikander qui dégage à la fois une sensualité sauvage et une rage de survivre d’une violence inouïe. Et dire que c’est là la toute première apparition de cette jeune actrice à l’écran, rôle qui lui a valu de remporter le César suédois de la meilleure actrice.
Pure, dont le titre français peut intriguer au premier abord mais qui prend tout son sens à la vision du film. La musique classique comme une forme de pureté mais aussi comme une drogue dure qui va entrainer Katarina bien plus loin que ce qu’elle n’aurait jamais pu imaginer…
Il n’appartient plus qu’à vous de la suivre au rythme envoutant des partitions de Mozart !
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Emmanuel Pujol
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