Titre VO : Ô Jérusalem
Un film de Elie Chouraqui avec Saïd Taghmaoui , JJ Field (JJ Feild) , Patrick Bruel , Ian Holm , Peter Polycarpou
Genre : drame - Durée : 2h08 - Année de production : 2005
Date de sortie cinéma : 18 Octobre 2006
Distributeur :
Novembre 1947, l'ONU vote le partage de la Palestine. A New-York, deux amis de 27 ans, Bobby, juif new-yorkais, et Saïd, arabe de Jérusalem, s'embarquent pour la Terre Sainte. Ils ne réalisent pas encore que leur destin commun vient de prendre un tournant dramatique et que, frères devenus ennemis, ils vont se déchirer comme leurs deux mondes...
Ô Jérusalem est ambitieux. Il s'agit en effet de relater la création de l'Etat d'Israël et la guerre qui s'en suivit d'un point de vue qui soit le plus objectif possible. Ainsi Chouraqui montre à la fois le massacre du village arabe de Deir Yassine par l'Irgun, et l'assaut des retranchements juifs de Jérusalem par les palestiniens, assistés par l'armée régulière Jordanienne.
Ô Jérusalem est rempli de bonnes intentions. On y fait la dénonciation de l'extrémisme, de la violence aveugle, et ceci dans les deux camps. On relate la passivité des anglais, on met en évidence la souffrance des deux peuples, et on traduit le traumatisme tout récent de la Shoah.
Mais tout cela ne suffit pas pour faire un très grand film.
Ô Jérusalem essaie également de montrer que la guerre n'est pas qu'une opposition de peuple ou de leader politique, mais aussi une histoire d'individus. Mais c'est là que les choses se corsent. Les personnages ont un réel potentiel de cinéma. D'ailleurs le thème de l'amitié est largement abordé à travers l'histoire de Said et Bobby, deux amis que la guerre oppose , l'un juif , l'autre arabe. Mais l'histoire joue trop sur le registre tragique et mélodramatique, comme le reste du film et notamment les scènes d'amour. On ressort de ce film avec un goût d'inachevé tant il s'avère romancé, simpliste , à la limite de l'utopique en voulant jouer la surenchère de la bienpensance.
Certes on voit de belles images et les décors soignés reflètent bien la réalité régionale. Mais le rythme est assez lent et au deux tiers du film on regarde la montre. La faute à une réalisation trop classique et à une musique qui ne nous emporte pas. La bande son aurait dû véhiculer un sentiment de gloire et de tragédie, et presque de lyrisme, et la présence de l'hymne national israélien "Hatikva" aurait pu aider. En tout cas on est loin du brio musical d'Exodus.
Côté acteur, Bruel s'en tire moyennement et il est surtout affligeant dans les mimiques dramatiques , sans parler de son accent français horrible quand il parle hébreu. Elie Chouraqui n'apporte pas grand chose au film en tant qu'acteur. Pour les satisfactions Saïd Taghmaoui s'en tire plutôt pas mal même s'il se sent parfois obligé de surjouer aussi. On peut noter la très bonne performance de JJ Field dans le rôle de Bobby et la composition que Ian Holm fait de Ben Gourion.
En conclusion, malgré son courage, Elie Chouraqui obtient une œuvre poussive qui ne transpose pas l'exhaustivité du livre de Lapierre et Collins sur la genèse de l’Etat d’Israël. En voulant éviter le manichéisme, en insistant avec moult violons sur une amitié mise à mal par la cruauté de la grande Histoire, Chouraqui passe à côté du réel.
Patrick Bruel joue a merveille et c'est une page essentielle de l'histoire qui est tracé,un film a voir absolument
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