Nymphomaniac - Volume 1

Gisant salement amochée dans la rue, une femme est recueillie par un homme d'âge mûr qui l'emmène chez lui après qu'elle ait refusé l'appel d'une ambulance. Allongée sur un lit, elle devait visiblement avoir besoin de parler et se confie alors tout de go à son bienveillant sauveteur qui prête une oreille plus qu'attentive à son histoire. Notre héroïne est nymphomane et va raconter par le menu toute son adolescence et ses rapports, au sens « propre » si je puis m'exprimer ainsi, avec les hommes. Entraînée par une amie sur la même longueur d'onde qu'elle, elle va multiplier les aventures sexuelles sans savoir exactement ce qu'elle recherche, tantôt honteuse, tantôt confuse. Assis à son chevet, son auditeur agrémente ça et là le récit de la belle de réflexions philosophiques, osant des parallèles entre les accouplements de celle-ci et la pêche à la mouche ou encore la musique de JS Bach.

Comme tous les films précédents de Lars von Trier, c'est à la fois chaotique et sulfureux ; on suit cette première partie jusqu'au bout par curiosité plus que par réelle passion. Parsemée d'images pseudo-pornographiques, cette oeuvre avance à coup de chapitres dont la cohérence dans le séquençage n'est pas des plus évidentes, même si les flash-back sont heureusement dans l'ordre chronologique, ce qui permet de garder un peu pied dans ce long portrait de femme torturée par ses pulsions érotiques permanentes, et encore, nous n'en sommes qu'au premier volume et le deuxième, qui semble être dans la même lignée, risque de ne s'en avérer pas moins tumultueux.