Titre VO : Neds
Un film de Peter Mullan avec Conor McCarron , Gregg Forrest , Joe Szula , Gary Milligan , John Joe Hay
Genre : Drame - Durée : 1h58 - Année de production : 2010
Date de sortie cinéma : 31 Août 2011
Distributeur :
Si vous voulez un NED, vous allez avoir un putain de NED ! Glasgow, 1973.Le jeune John McGill est sur le point d'entrer au collège. Garçon brillant, la voie est cependant loin d'être toute tracée pour lui, entre un père violent et les préjugés de ses professeurs qui n'ont pas oublié son frère aîné irrécupérable , Benny, devenu membre des NEDS.Les NEDS (Non Educational Delinquents), dangereuses petites frappes, font régner la terreur dans les quartiers.La réputation de Benny vaut à John d'être protégé et lui ouvre très vite les portes du gang.
Non-Educated Deliquent, voilà ce qu’est Benny McGill, une petite frappe violente et teigneuse d’un quartier populaire de Glasgow. Entre ce frère délinquant et un père alcoolique, difficile à priori de s’en sortir pour John McGill. Mais John a de la volonté et de l’ambition, c’est un élève brillant qui veut faire des études et ne pas suivre la voie toute tracée que semble lui réserver le destin et l’apriori négatif de ses professeurs qui n’ont pas oublié son grand frère. Hélas, à force de brimades et d’intimidations, il va lui aussi basculer du mauvais côté de la loi et se faire sa place parmi le gang des NEDS. Sa descente aux enfers ne fait que commencer…
Chômage, grisaille, avenir incertain dans l’Ecosse de 1973, il est hélas facile de se laisser entrainer sur une pente dangereuse et de se retrouver bien vite mal embarqué dans une spirale infernale. Ce portrait poignant d’un destin absurdement brisé qu’a choisi de dresser l’acteur Peter Mullan pour son troisième long-métrage en tant que réalisateur (après Orphans et The Magdalene Sisters sorti il y a plus de huit ans déjà ) est saisissant de vérité grâce à l’interprétation brûlante et habitée d’un débutant absolu, Conor McCarron - qui ne devrait pas tarder à crouler sous les propositions après cette grande première des plus remarquables. Entouré d’un solide casting constitué pour la plupart d’inconnus – sauf Gary Lewis à ranger dans la catégorie des acteurs dont on ne se souvient jamais du nom mais dont le visage et familier et, bien sur, Peter Mullan himself qui s’est donné le rôle du père alcoolique qu’il n’interprète pas avec une grande sobriété -, le réalisateur s’est inspiré en partie de ses souvenirs d’enfance pour écrire le scénario de Neds.
Sombre et désespéré, n’étant pas sans rappeler le cinéma d’un certain Shane Meadows par son aspect presque documentaire et radioscopique d’une époque et d’un lieu précisément définis, l’histoire de John, l’agneau innocent qui se transforme en bête féroce (la métaphore n’est pas innocente), laissera difficilement indifférent. Dans cet univers asphyxiant où la violence semble être la seule issue pour être respecté et surtout craint, il est difficile d’entre-apercevoir une lueur d’espoir et d’optimisme, un chemin vers une quelconque rédemption salvatrice. Et qu’il semble difficile d’échapper à son destin et à ce que la société avait prévu pour vous !
Malgré un final certes coup de poing mais au symbolisme un peu trop appuyé, Neds est un film sombre, sans lyrisme ni concession, une claque de rentrée assez magistrale.
Emmanuel Pujol
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