Titre VO : Naissance des pieuvres
Un film avec Warren Jacquin , Serge Brincat , Christophe Van de Velde , Jérémie Steib
Genre : drame - Durée : 1h25 - Année de production : 2007
Date de sortie cinéma : 15 Août 2007
Distributeur :
L'été quand on a 15 ans. Rien à faire si ce n'est regarder le plafond. Elles sont trois : Marie, Anne, Floriane. Dans le secret des vestiaires leurs destins se croisent et le désir surgit. Si les premières fois sont inoubliables c'est parce qu'elles n'ont pas de lois.
Je dirais que ce film permet de passer un bon moment dans un quasi silence. En effet, les dialogues sont minimisés, ce qui rend ce film particulier car il limite les blablatages souvent trop présents durant cette période de la vie. L'adolescence est donc montré par les expressions du visage, ce qui permet au film de passer à côté des caricatures habituelles où tout va toujours trop vite. Notons tout de même que les actrices jouent bien ce rôle. Film sympa à aller voir entre amies...
C'est vrai que vu du dessous, on dirait une pieuvre qui fait sa gymnastique, ce ballet de nageuses qui ondulent de façon synchronisée. À l'autre bout de chaque paire de tentacules, une jeune fille en train de se construire. C'est notamment l'une d'elles qu'a choisi Céline Sciamma pour son Naissance des pieuvres, drame adolescent autour de la découverte du sexe (et de ce qui va avec). Rien n'est facile, tout est trouble, et la mise en scène de la réalisatrice colle parfaitement à cet état d'incertitude permanente, où oui veut dire non et vice-versa. Il y a des scènes juste magnifiques, qui mettent parfaitement en lumière le flottement qui s'opère lors du passage d'un état à un autre. De la petite fille à la femme. De la chasseuse à la proie. Naissance des pieuvres souffre malheureusement du fameux «syndrome du premier long», celui qui pousse les jeunes metteurs en scène à tout mettre dans leur premier film. Très vite, on croule sous l'excès de symbolisme (crachats en tous genres, symboles phalliques, hésitations à se jeter à l'eau). Sous les petits tics auteurisants, avec direction d'actrices bancale pour ne rien arranger. Finalement, à trop jouer la carte de la singularité, Naissance des pieuvres et ses héroïnes subissent le même sort, devenant terriblement prévisibles. Et que l'ensemble soit d'une vraie beauté formelle (la scène finale est à tomber) n'y change pas grand chose : étouffée par sa jolie technique, piégée par son sens de la psychologie, elle a juste oublié de mettre dans son film quelques louches d'elle-même. À la prochaine.
Naissance des pieuvres est un film particulièrement désarmant. Dans un décor aquatique et moite, mêlant la rigueur du sport (la natation synchronisée) à la confusion de l'adolescence, Céline Sciamma aborde son sujet de façon beaucoup trop galvaudée et caricaturale. Pourtant, au milieu des nombreuses scènes d'un ridicule achevé qui parsèment les 90 minutes du film, on assiste à quelques instants de grâce d'autant plus surprenants qu'ils sont d'une finesse et d'une justesse rare. Inutile d'indiquer ici en quoi ces moments sont saisissants, chacun y trouvera une résonance qui lui est propre. Toujours est-il que face à ce travail (mise en scène, scénario, dialogue, etc.) lourdingue et fastidieux, on peut parfois vibrer. Mais de façon trop fugitive pour que ça fasse un bon film.
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