Titre VO : Marley & Me
Un film de David Frankel avec Owen Wilson , Eric Dane , Alan Arkin , Nathan Gamble , Clarke Peters
Genre : comédie - Durée : 1h40 - Année de production : 2008
Date de sortie cinéma : 04 Mars 2009
Distributeur :
Jeunes mariés, John et Jenny viennent de s'installer en Floride, où chacun a trouvé un emploi de journaliste dans des journaux concurrents. Alors que l'idée d'avoir leur premier enfant se profile, John offre un adorable chiot à sa femme, espérant retarder l'échéance...
C'est ainsi que Marley entre en piste. En grandissant, l'animal se révèle aussi craquant que dévastateur et la maison devient son terrain de jeu. Le canapé, les livreurs, les poubelles, la dinde traditionnelle et même l'école de dressage ne lui résistent pas. Rien n'échappe à sa voracité, pas même le nouveau collier de Jenny...
Au rythme des années et des catastrophes qu'il provoque, Marley voit Jenny et John vivre les hauts et les bas d'une vie de famille, d'une carrière, les changements de maison et surtout, les innombrables défis d'une famille qui s'agrandit...
Pour John et Jenny, Marley est définitivement le pire chien du monde. Pourtant, cette tornade d'énergie poilue va leur enseigner la plus grande leçon de leur vie...
Pour une fois, je l’avoue sans honte, je ne serais pas objectif. J’emprunte à John Grogan, le personnage du film, incarné par Owen Wilson, son métier : columnist (un mélange de chroniqueur et d’éditorialiste) et je m’autorise donc de parler pour une fois à la première personne du singulier et d’écrire ainsi plus un billet d’humeur qu’une véritable critique ciné…
Revenons à nos moutons, façon de parler bien sur. Problème : je n’ai pas de chien, je n’en ai jamais eu et pire, je préfère les chats (indépendants, capricieux, rusés…) Alors forcément suivre les tribulations de Marley pendant près de 2h m’ont laissé de marbre. Heureusement, le film ne fait pas que raconter les mésaventure du chien, sa vie, son œuvre… Et ses bêtises que le scénario ne trouve rien de mieux que de répéter inlassablement. On a compris, merci, que ce chien est très… agité ! Même Kathleen Turner, dans un caméo réjouissant, n’y pourra rien.
Dernière réflexion en sortant de la salle : plus de 700 films sortent sur nos écrans chaque année, il est impossible pour la plupart de se faire une place au soleil (ou pour être exact dans l’obscurité… des salles). Pourquoi et comment un film comme Marley & Moi parvient à être aussi bien diffusé (348 copies) alors qu’un Rachel se marie a mis plus d’un an à trouver un distributeur ou qu’un Morse (certes un film de genre suédois mais quand même) se débat péniblement avec … 23 copies ? Sans doute les distributeurs n’osent plus prendre de risque et préfèrent sortir des films consensuels et sans véritables ambitions cinématographiques. Manqueraient-ils de flair à ce point là ? Ce serait un comble !
Emmanuel Pujol
Le Chien est le meilleur ami de l'homme, et le cinéma tient en ce premier trimestre à nous le faire savoir, quitte à entériner un nouveau genre, le film canin. Point commun entre Volt, Palace pour chiens, Le chihuahua de Beverly Hills, et Marley et moi ? la médiocrité, un manque d'originalité frappant jusqu'aux titres français ; plus encore, concernant le métrage de David Frankel, une idéologie douteuse (un bien grand mot, me direz-vous) et parfaitement dans l'air du temps : le repli sur soi et une misanthropie galopante.
En soi, Marley et moi ne fera de mal à personne. Défini comme une comédie, le film ne fait sourire qu'à de rares moments, à l'instar du précédent travail de Frankel, Le Diable s'habille en Prada. Forcément, les gags (si on peut appeler ça ainsi) mettant en scène des humains confrontés à un chien sont légions et c'est sans vergogne mais surtout sans vitalité que le réalisateur se jette sur ces 'passages obligés' (Marley est incontrôlable en promenade, casse tout par peur de l'orage, mange tout ce qui se passe près de sa gueule). Ce n'est peut-être pas l'intérêt majeur du film, le chien faisant surtout figure de catalyseur des relations humaines, cependant voilà déjà un aspect passablement raté.
Ce qui sauve Marley et moi du naufrage, c'est la place accordée à l'humain, Frankel choisissant de faire du labrador l'élément déclencheur d'une vie, professionnelle, amoureuse, familiale. Le couple formé par un Owen Wilson toujours aussi chien battu ou ahuri et une Jennifer Aniston qui devrait attaquer en justice son chirurgien plastique pour malfaçon, fonctionne plus ou moins bien, mais leurs pérégrinations du quotidien manquent cruellement d'originalité, d'où la question : quel est l'intérêt de l'article, du bouquin, appelons-le comme on voudra, à l'origine de ce film. Pas un fait divers, pas de rebondissements fracassants, juste une vie tournant autour d'un clebs faisant ce que tous les autres clebs du monde ont fait avant lui. Le regard de l'homme sur la bête et ses conséquences, me direz-vous ? parlons-en.
Cinématographiquement parlant, Marley et moi est ce qu'il peut se faire de plus simple, de plus rapide à la production, à Hollywood. Un produit calibré, prévendu, comme certains ne passent même pas les portes des salles obscures. Ce qu'il propose comme fond de pensée est assez inédit pour un film aussi anodin et inoffensif : car la morale de cette histoire canine consiste en une idéologie communautaire, où l'homme se replie sur lui-même, avec sa famille, pour fuir la masse informe de l'humanité. La palme de la démagogie revient à ce comparatif hallucinant et nauséeux entre Marley et le meilleur ami du héros, ce dernier l'ayant 'abandonné' au profit de sa carrière et de la gent féminine alors que le premier aura été d'une fidélité légendaire, et au détour d'une courte séquence de retrouvailles, on touche du doigt l'incroyable mépris soudain du réalisateur pour les relations humaines, mettant à bas la psychologie complexe qui fait notre être pour ériger en modèle le comportement du chien à l'égard de son maître. Quant à la dernière partie, insidieusement lacrymo-tractée, elle met un point final à cette leçon de misanthropie, à cette nouvelle ode au chacun pour soi et nos amis les bêtes.
Nul doute que Marley et moi rencontrera un franc succès, le marché de l'émotion animalière étant florissant, le public se contrefoutant de la mort d'un SDF au bas de leur immeuble, s'émouvant de celle d'un animal sur grand écran. Quoi, ça aussi, c'est démago ?? oui, mais moi, je l'assume. Parler de cynisme pour ce film, un drôle de paradoxe...
Fan de Cinéma est enregistré à la C.N.I.L. sous le n° 1143859 - Copyright © 2005-2023 LS Project Tous droits réservés. Scruteweb - community management. Voyance sérieuse .