Titre VO : Letters from Iwo Jima
Un film de Clint Eastwood avec Ken Watanabe , Kazunari Ninomiya , Shido Nakamura , Tsuyoshi Ihara , Ryo Kase
Genre : guerre - Durée : 2h19 - Année de production : 2006
Date de sortie cinéma : 21 Février 2007
Distributeur :
La bataille d'Iwo Jima entre les Etats Unis et le Japon, vue du camp japonais.
Peut-on se lasser de voir une nouvelle dénonciation des méfaits de la guerre quand le discours se fait aussi limpide, touchant, lyrique, direct et, osons l'écrire, d'une aussi grande beauté formelle ? Une fois de plus, en revenant aux principes fondateurs du cinéma par une simplicité et une frontalité de la mise en scène époustouflante (même si, cette fois ci, la sophistication de certains plans ou mouvements de caméra surprennent de la part de ce metteur en scène) ou en utilisant des héros archétypaux non pas dans l'acception négative du terme mais plutôt dans ce qu'ils ont de plus représentatifs de leur société trés codifiée, Clint Eastwood frappe au coeur. Tout à la fois poème élégiaque et dénonciation d'une beauté crépusculaire, «Lettres d'Iwo Jima» bouleverse comme a pu le faire en son temps un film comme «Dear America - Lettres du Vietnam» : la pudeur de la mise en scène s'efface totalement derrière les mots qui sont dits, lus ou écrits pour atteindre la plus totale des universalités. Et là , nous sommes tous confrontés à nos limites, à nos contradictions, à nos faiblesses. Bouleversant et essentiel...
La guerre n'a jamais vraiment été quelque chose de joli. Elle tue, blesse, fait des victimes sans que le sang coule forcément. Elle n'attire que le malheur et la colère. Pourtant, de temps à autres, un artiste arrive et propose une oeuvre si belle qu'on en oublie presque qu'elle parle de la guerre. «Lettres d'Iwo Jima» est de celles-là . Après un «Mémoires de nos pères» pas tout à fait réussi, Clint Eastwood revient avec la deuxième partie de son oeuvre sur Iwo Jima, et frappe très fort. Si le versant américain de l'histoire montrait qu'être un héros n'empêche pas d'être malheureux ou égoïste et que mille honneurs ne peuvent panser la moindre plaie, «Lettres d'Iwo Jima» se tourne vers les destins d'hommes irrémédiablement condamnés à mourir. Ou en tout cas à perdre. Conscients de cela avant même le début des opérations militaires, ils vont tenter de faire face. Pas forcément grâce à leurs armes, mais plutôt en se fabricant une carapace intérieure capable de les protéger des mauvais vents. Eastwood s'interroge sur la définition du mot 'dignité', sur l'honneur du vaincu. Que faire quand on est acculé pour ne pas perdre la face? Se rendre? Se donner la mort? Ou aller jusqu'au bout? À ces questions désarmantes, le metteur en scène apporte d'impeccables éléments de réponse. Monument d'émotion, sommet d'intelligence, «Lettres d'Iwo Jima» est également une vraie leçon de beauté formelle. On a rarement vu un noir et blanc aussi parfaitement imparfait, comme si les plans, un à un, étaient dessinés à l'encre de Chine. Le visage de Ken Watanabe est à lui seul une oeuvre d'art. La caméra d'Eastwood le transcende. Et au gré de scènes toutes plus bouleversantes les unes que les autres (la caverne, le chien, les lettres), il livre un film d'une force incroyable, qui donne à la guerre une couleur presque admirable. Sans jamais oublier que la guerre, indubitablement, est une chose vraiment laide.
Dans «Mémoires de nos pères», Clint Eastwood observait la tristement célèbre bataille d’Iwo Jima du point de vue des Américains. Ici, il déplace sa caméra pour la poser dans le camp des militaires japonais. « Lettres d’Iwo Jima » se distingue du premier volet du diptyque du cinéaste en ce sens qu’il constitue cette fois-ci un véritable film de guerre et non une sorte de satire du culte des héros. On y voit des soldats affaiblis et vaincus planqués dans des boyaux à même la roche. Le réalisateur rappelle avant tout que derrière chaque ennemi se cache un être humain qui a abandonné sa famille et ses amis pour défendre sa patrie. Il dénonce aussi l’horreur de la guerre avec force et réalisme. A travers le général humain et tolérant interprété par le comédien Ken Watanabe, il prend le contre-pied de cette idée reçue qui veut qu’on assimile forcément le Pays du Soleil Levant à une nation violente et fanatique. Grâce à une superbe photographie signée Tom Stern, ce métrage filmé en noir et blanc retranscrit de façon réaliste l’environnement poisseux des combats et le désespoir qui habite les soldats. Avec « Lettres d’Iwo Jima », Clint Eastwood signe une œuvre à dimension humaine qui raconte avec talent et émotion le quotidien de ces soldats condamnés dans le huis-clos de leur tombeau.
Ce film est le chef d'oeuvre de l'année. Jamais un film ne m'aura autant touché dans toute sa continuité, une pure merveille ! Clint Eastwood nous offre ici le deuxième volet de son dyptique sur la bataille d'Iwo Jima, filmant encore une fois avec son talent incontesté. Cette «deuxième partie» nous montre vraiment ce que peuvent ressentir les soldats dans leur quotidien, notament grâce à des flash-backs. C'est plus qu'un simple film de guerre, c'est un film centré sur l'être humain, au plus profond de lui-même. Les précédents films de guerre sur le même sujet nous présentaient les Japonais comme des barbares, mais qui sont les vrais barbares ? Ceux qui exécutant les leurs au sabre pour manque d'indiscipline, ou ceux tuant les ennemis qui se rendent, comme on tue un animal ? La prestation des acteurs est à l'image de la perfection de ce film. Ken Watanabe et Kazunari Ninomiya sont tout simplement époustouflant ! Monsieur Eastwood signe donc ici une nouvelle prouesse, mais bien au dessus des autres, et nous ouvre les yeux sur le sens même de la guerre. Un bijoux à ne pas manquer
d'une profonde humanité,une vision rare de l'ennemi.Suite et fin d'un projet à saluer .Une réalisation remarquable du bon Clint Eastwood.
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