Titre VO : The Killers
Un film de Robert Siodmak avec Burt Lancaster , Edmond O'Brien , Albert Dekker , Sam Levene , Vince Barnett
Genre : policier - Durée : 1h45 - Année de production : 1946
Date de sortie cinéma : 03 Avril 1947
Distributeur :
Un soir, dans une petite ville qui traverse la route nationale, arrivent deux inconnus. Ils cherchent quelqu'un. Ce sont des tueurs à gages. Leur victime sera un autre inconnu, Pete Lunn, installé depuis quelque temps dans cette modeste bourgade et qui tient un poste d'essence. Pete Lunn, prévenu de leur arrivée, ne chercher cependant pas à s'enfuir et attend avec fatalisme qu'ils l'abattent. Mais Lunn avait souscrit à une assurance sur la vie.
La compagnie d'assurance désigne l'un de ses détectives, James Reardon, pour enquêter sur cette affaire. Interrogeant les témoins et ceux qui ont connu Pete Lunn, Reardon reconstitue le puzzle mystérieux... la vie de Lunn, dit le «Suédois". Cet ancien boxeur a participé au hold-up d'une usine, avec des gangsters. Pourquoi ? Par amour. Mais en faisant connaissance de la trop belle Kitty, Pete Lunn s'est perdu. «Roulé» par les gangsters et par Kitty, il était déjà un mort en sursis après la trahison de celle qu'il aimait. Voilà pourquoi il a attendu la mort avec résignation.
 le 01 Mai 2007 par zzougga
Avec « Les tueurs » Robert Siodmak signe un film noir ensorceleur. Adaptation pour le cinéma d’une nouvelle écrite par Ernest Hemingway, l’histoire est racontée sous la forme d’une enquête captivante pour reconstituer le passé d’un ancien boxeur assassiné par des tueurs à gages. « Les tueurs » permet à deux monstres de Hollywood de se voir proposer un premier vrai rôle : Burt Lancaster incarne l’homme exécuté, une force de la nature mais aussi et surtout un perdant né qui s’amourache aveuglément d’une femme acoquinée avec un gangster, une créature aussi belle en apparence que sa moralité et ses motivations sont douteuses (Ava Gardner). Si les deux acteurs ne jouent pas de façon brillante, leur présence est toutefois mise en valeur par une photographie lumineuse. Pour l’époque, le film bénéficie d’un soin esthétique alliant contrastes noir et blanc inspirés de l’expressionnisme allemand et cadrage judicieux qui prend toute son importance lors du plan séquence du hold-up. La bande originale concoctée par Miklos Rozsa agit comme un narrateur externe, traduisant tantôt l’ambiance violente et désespérée de l’œuvre tantôt une fausse légèreté teintée d’érotisme palpable dans les scènes intimistes. Avec son scénario implacable, sa tension à fleur de peau, ses nombreux personnages et son style narratif séduisant, « Les tueurs » est un long-métrage de bout en bout captivant qui traduit aussi une vision bien pessimiste de l’Amérique.
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