Titre VO : Les Lyonnais
Un film de Olivier Marchal avec Gérard Lanvin , Tchéky Karyo , Daniel Duval , Dimitri Storoge , Patrick Catalifo
Genre : Policier - Durée : 1h42 - Année de production : 2011
Date de sortie cinéma : 30 Novembre 2011
Distributeur :
De sa jeunesse passée dans la misère d'un camp de gitans, Edmond VIDAL, dit MOMON, a retenu le sens de la famille, une loyauté sans faille, et la fierté de ses origines.Il a surtout conservé l'amitié de Serge SUTTEL. L'ami d'enfance avec qui il a découvert la prison à cause d'un stupide vol de cerises. Avec lui, inexorablement il a plongé dans le Grand Banditisme, et connu l'apogée du GANG DES LYONNAIS, l'équipe qu'ils ont formée ensemble et qui a fait d'eux les plus célèbres braqueurs du début des années soixante dix.Leur irrésistible ascension prend fin en 1974, lors d'une arrestation spectaculaire. Aujourd'hui à l'approche de la soixantaine, MOMON tente d'oublier cette période de sa vie. Sa rédemption, il l'a trouvée en se retirant des affaires. En prenant soin de JANOU, son épouse, qui a tant souffert à l'époque et de ses enfants et petits enfants, tous respectueux, devant cet homme aux valeurs simples et universelles, lucide et pétri d'humanité.A l'inverse de Serge SUTTEL, qui malgré le temps n'a rien renié de son itinéraire...
Ne vous y trompez-pas ! L’actualité récente pourrait vous faire croire que Les Lyonnais est un biopic du commissaire Michel Neyret, ex-numéro 2 de la PJ lyonnaise, arrêté fin septembre et soupçonné de corruption, trafic international de stupéfiants et blanchiment d'argent. Mais non, pour son 4eme long métrage, Olivier Marchal, lui-même ancien policier, a décidé de passer pour la première fois du côté obscur de la force en prenant pour héros un voyou, un vrai (et pour cause), Edmond Vidal, dit Momon, qui a réellement fait partie du fameux Gang des Lyonnais qui a multiplié les braquages dans la région dans les années 70 – anecdote amusante, Marchal s’était d’abord intéressé au gang des postiches avant d’y renoncer, le sujet ayant finalement été traité par Ariel Zeitoun dans Le dernier gang.
Rangé des voitures, Momon, pourtant toujours beau à l’approche de la soixantaine, mène une vie tranquille entouré de sa femme, de sa famille et de ses amis. Sa loyauté et ses valeurs vont être mises à l’épreuve quand réapparait Serge Suttel (un personnage né, lui, de l’imaginaire de Marchal), son complice de toujours à nouveau dans de sales draps. Bien plus que de raconter l’épopée du Gang trente ans auparavant, évoquée finalement assez rapidement dans des flashbacks couleur sépia, ce qui intéresse bien plus le réalisateur, c’est de confronter ses (anti) héros à leurs démons du passé, de les plonger dans un drame sans âge où l’honneur et la parole donnée avaient encore un sens.
Sacrément buriné, assumant le côté populaire de son cinéma, Olivier Marchal lorgne aussi ostensiblement vers des références américaines écrasantes de la fresque familiale mafieuse. Sans arriver à la cheville de ses maitres (le film fait plus que friser la maladresse parfois, notamment dans une des dernières scènes du film qui ressemble à une longue bande-annonce !), cherchant parfois trop la punchline qui tue (il la trouve parfois !), Marchal filme tout de même avec lyrisme et une certaine ampleur son gang de gitans qui règlent leurs comptes dans le sang de la trahison en n’hésitant jamais à donner du poing ou à sortir les gros calibres.
Après avoir pensé à Alain Delon (qui avait déjà joué un Gitan pour José Giovanni) qui a quitté le projet en cours de développement, Olivier Marchal a heureusement trouvé un parfait remplaçant en la personne de Gérard Lanvin (les deux hommes jouaient ensemble dans le récent Fils à Jo) qui trouve là l’un de ses meilleurs rôles. Parfaitement dirigé, il est cet homme charismatique au bout du chemin de la rédemption qui doit affronter une dernière fois les fantômes de sa jeunesse. Face à lui aurait du se trouver Bernard Giraudeau (à qui le film est dédié) mais son état de santé l’a obligé à se faire remplacer par Tchéky Karyo qui en fait hélas, comme souvent, trop dans la manipulation perverse et retorse. Ils sont entourés de vraies gueules (Daniel Duval, François Levantal, Lionnel Astier,…) et de femmes (Valéria Cavalli, Estelle Skornik,…) qui, comme souvent chez Marchal, dévoilent la part d’humanité de ses voyous sans foi ni loi mais pas sans cœur.
Et si Marchal veut revenir côté flic, il sait ce qui lui reste à faire, la personnalité flamboyante de Neyret* pouvant parfaitement l’inspirer. Après Les Lyonnais, Le Lyonnais ?
Emmanuel Pujol
*NDLR : Pour être complet, il faut souligner que Neyret était consultant sur le film et qu’il a fortement inspiré le personnage de Max Brauner joué par Patrick Catalifo dont la ressemblance avec le vrai Neyret est d’ailleurs assez troublante. Il y avait aussi un autre consultant de luxe sur le plateau : Edmond Vidal en personne. Olivier Marchal raconte : « Un jour, je croise Roger Knobelspiess qui me parle du livre qu’avait écrit Edmond Vidal et me raconte que Momon lui a dit que s’il devait y avoir un film de sa vie, il voulait que ce soit moi qui le réalise. J'ai lu son bouquin en 3 heures puis j'ai rappelé Roger afin qu'il nous organise une rencontre ».
Un super bon film, l'histoire est très bien écrite et l'on sent vraiment qu'Olivier Marchal connait le dossier et sais de quoi il parle! Un film réussit.
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