Titre VO : A Nightmare on Elm Street
Un film de Wes Craven avec John Saxon , Robert Englund , Johnny Depp , Joseph Whipp , Joe Unger
Genre : épouvante - Durée : 1h31 - Année de production : 1984
Date de sortie cinéma : 06 Mars 1985
Distributeur :
La jeune Nancy est victime d'un cauchemar atroce où un être au visage brûlé armé de griffes de métal la poursuit. Elle en informe ses camarades, qui avouent être victimes des mêmes cauchemars. Deux d'entre eux en périssent réellement. Nancy décide d'expulser le criminel de son sommeil, afin de le neutraliser dans la réalité...
Hormis ses deux premiers films, objets d'un scandale en France typique de la société post-mai 68, Wes Craven n'a rien fait de fameux jusqu'à cette année 1984. Entre téléfilms fauchés et séries B mineures et inoffensives, l'ancien professeur de sciences humaines semble se chercher une voie dans les limbes de l'horreur. C'est encore une fois un fait divers, raconté dans un journal californien, et la montée en puissance des croquemitaines, qui lui remettent le pied à l'étrier, pour son film le plus mémorable et le moins vieillissant. Une réussite totale, aussi bien visuelle que dans son discours visant toujours l'American Way of Life.
La plus grande force de Craven aura été d'avoir su composer avec une économie de moyens et d'informations un mythe effrayant, incarné par un père fouettard aussi vulgos que sacrément méchant. Freddy Krueger est un tueur d'enfants qui a subi la loi du Talion dans une expédition punitive menée par des parents, brûlé vif dans une chaufferie. Toujours avec son chapeau mou et ses griffes d'acier, mais portant désormais sur tout le corps les stigmates de sa mise à mort, il revient hanter les rêves de la progénitures de ses assassins. Avec lui, mourir en rêve, c'est crever pour de bon. L'occasion pour le futur réalisateur de Scream de jouer des frontières entre onirisme et réalité, dans un glissement quasi imperceptible qui permet des séquences spectaculaires où l'horreur peut surgir de l'eau d'un bain, où un collège peut abriter un véritable enfer, où un lit peut vomir des torrents de sang.
Si Freddy sait amener ses proies sur son territoire, il préfère avant tout investir le quotidien mental de ses victimes et se présente alors comme une entité fantastique venue du passé "chatouiller" les pieds d'une normalité bâtie sur une monstruosité. Comme dans La Dernière Maison sur la Gauche et La Colline a des Yeux, une famille doit faire face aux conséquences de ses actes, liés à l'histoire de tout un pays. Les Etats-Unis sont passés au crible par Wes Craven qui met en lumière les errements des derniers administrations et le passage délicat entre deux décennies embourbées dans les conflits et les scandales politiques. Le cinéaste va même plus loin en situant le cauchemar du titre VO à Elm Street, avenue où JFK fut abattu dans la ville de Dallas. Kennedy = Krueger ? Fitzgerald = Freddy ? une coïncidence plus que troublante destinée, semble-t-il, à questionner l'Histoire américaine et ses secrets d'état. Le retour du refoulé, en somme.
Pour une fois, pour soutenir un discours aussi fort, le metteur en scène a su s'entourer d'un casting crédible, autorisé par la présence rassurante du briscard John Saxon, et les débuts prometteurs d'un Johnny Depp, imberbe et pubère. Et la révélation Heather Langerkamp qui aura réussi à s'imposer en rivale sérieuse de Krueger (à l'instar d'Ellen Sigourney Weaver Ripley), au point de revenir s'y frotter à deux reprises, bizarrement dans les seuls autres volets valables. Tous sont autant les jouets de Krueger que de Craven, mâitre d'une mise en scène où l'illusion, la malléabilité des univers et l'outrance trouant l'ordinaire sont les principales armes. On regrettera juste la sempiternelle séquence de piège self-defense, peu crédible dans sa relation au temps et à la psychologie du moment.
Wes Craven est parvenu avec Les griffes de la nuit à proposer un croquemitaine parmi les plis mémorables du cinéma d'épouvante, un mythe soutenu par une idée de la religion (à peine dévoilée, on ne la comprend qu'au détour d'une image saisissante) et des références culturelles (Shakespeare - Hamlet, asseyant sans mal le statut d'icône du septième art de Fred Krueger. Mais alors que le film tente une approche métaphorique de la politique US, les séquelles ne retiendront que l'onirisme tout-puissant, permettant les plus grands excès en matière de meurtres, et feront de Freddy un bouffon ridicule exsangue. Craven lui-même remettra les pendules à l'heure avec son formidable Freddy sort de la Nuit, avant d'abandonner de nouveau son bébé aux mains de producteurs peu scrupuleux qui donneront naissance à un piètre reboot. Il y a des croquemitaines qui ne méritent de mourir qu'une fois...
Bon ce film a bien veilli, les jeunes se jettent dans ls griffes du méchant...,mais on trouve quand même un petit qqch qui nous fait frémir. Le film est assez original et l'horreur y prend plein de visage. Bref un vieux film mais culte.
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