Titre VO : Les chansons d'amour
Un film de Christophe Honoré avec Louis Garrel , Grégoire Leprince-Ringuet , Jean-Marie Winling , Yannick Renier , Esteban Carvajal Alegria
Genre : musical - Durée : 1h40 - Année de production : 2007
Date de sortie cinéma : 23 Mai 2007
Distributeur :
Toutes les chansons d'amour racontent la même histoire : Il y a trop de gens qui t'aiment... Je ne pourrais jamais vivre sans toi... Sorry Angel. Les chansons d'amour raconte aussi cette histoire là .
À la fin de Dans Paris, Christophe Honoré organisait les retrouvailles de Romain Duris et Joana Preiss sous la forme d'une courte scène chantée. Le morceau d'Alex Beupain, «Avant la haine», donnait à ce très grand film une dimension supérieure, une mélancolie teintée de surréalisme. La réussite de cette scène a sans doute conforté Honoré dans son envie de réaliser Les Chansons d'amour, comédie dramatique où les sentiments s'expriment en musique. Il faut bien l'avouer : la déception est grande. On sent d'entrée que la désinvolture désespérée de Dans Paris s'est transformée en un jem'enfoutisme latent. L'image est moche, les comédiens peu habités (sauf un), les chansons de qualité variable. Pourtant, les inconditionnels du travail d'Honoré savent bien qu'il est capable de préparer le meilleur des ragoûts en n'utilisant que des ingrédients quelconques. Ce n'est malheureusement pas le cas ici : jamais Les Chansons d'amour ne décollera vraiment, sauf peut-être au détour de quelques refrains bien trouvés. Le scénario est une juxtaposition de vignettes très (trop) inspirées par Truffaut, Demy, Bunuel. Film sur l'amour multiple? Sur la mort qui rôde? Sur la perte de repères? On ne sait pas. Honoré effleure chacun de ces sujets avant de s'en débarrasser promptement, visiblement pas plus intéressé que nous. À l'occasion des sorties des trois premiers longs du jeune metteur en scène, on a souvent entendu des critiques peu inspirés le qualifier de cinéaste bobo, faisant claquer ce dernier terme comme s'il s'agissait du pire des défauts. C'était à la fois faux (le cinéma d'Honoré est littéraire et torturé avant d'être bobo) et mal trouvé. Ici, pourtant, les détracteurs radoteurs du réalisateur auraient presque raison : Les Chansons d'amour est un film bobo dans le sens le plus cliché du terme (c'est-à -dire tel que le chante Renaud dans son pathétique dernier album). On navigue de lofts en endroits branchés, on s'habille décontracto-smart, on ne fait rien comme tout le monde, on chante comme Vincent Delerm (on pratique d'ailleurs le name-dropping). Tout cela situant au premier plan d'un film sans matière, voilà qui donne une piteuse image d'un cinéma d'auteur français souvent vilipendé à tort. Heureusement, il y a Louis Garrel : drôle, subtil, aérien, puis subitement grave, Loulou semble capable de faire vivre un film à lui tout seul. Le blanc de ses grands yeux et ses mimiques incessantes permettent de ne pas sortir totalement déprimé de ce concentré de talent gâché. Snif.
Les Chansons d’Amour est à l’année 2007 ce que Les Amitiés Maléfiques fut à l’année 2006. Certes l’an de grâce 2007 n’en est qu’à sa moitié, mais le film de Christophe Honoré est quand même un sérieux prétendant au titre de plus mauvais film français de l’année. Le scénario n’a aucun sens et guère plus d’intérêt. Il semblerait que le cinéaste ait voulu nous présenter la quête de l’équilibre d’un jeune trentenaire meurtri (mais ça, ce n’est pas évident si on s’en tient au seul jeu de Louis Garrel) dans un univers boboïsant plein de rapports familiaux aussi faussement heureux que douloureux, en faisant de nouvelles expériences sexuelles (avec le minimum syndical de complexes permettant d’être estampillé « vraiment ouvert d’esprit puisqu’il a su s’affranchir de ses principes »), en méprisant avec désinvolture l’argent ostensiblement « facile » (c’est classe), etc. Si on ajoute à ça des chansons d’une pauvreté musicale affligeante (ça, je vous accorde que c’est de ma faute : j’aurais dû lire que c’était Alex Beaupain qui les avaient écrites avant d’entrer dans la salle) et une mise en scène totalement transparente (sauf aux quelques moments où elle est dérangeante), admettez qu’on peut se demander ce qui se passe dans la tête des personnes chargées de la sélection au Festival de Cannes... A moins que ça soit dans la mienne que quelque chose ne tourne pas rond.... mais ceci est une autre histoire !
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