Titre VO : The Squid and the Whale
Un film de Noah Baumbach avec Peter Newman , Michael Countryman , Ken Leung , Jo Yang , James Hamilton (V)
Genre : comédie dramatique - Durée : 1h21 - Année de production : 2005
Date de sortie cinéma : 12 Juillet 2006
Distributeur :
Brooklyn, 1986. Ecrivains tous les deux Bernard et Joan ont décidé de divorcer. C'est une catastrophe pour leurs fils, Walt, 16 ans et Frank, 12 ans, qui perdent leurs repères et sombrent en pleine confusion des sentiments. Entre tendresse et rage, remises en question et émotion, la famille va peu à peu apprendre à se redéfinir...
En 1 heure et 20 minutes, Les Berkman se séparent nous présente un des tableaux les plus complets et les plus jutes que je connaisse représentant la fragile frontière qui sépare la responsabilité de l'irresponsabilité, l'amour du caprice, l'adolescence de l'âge adulte. Les 4 acteurs principaux (le père, la mère et les 2 fils) se partagent à la fois les mauvais et les beaux rôles. Noah Baumbach ne nous épargne aucune des maladresses, ni aucune des bassesses, ni aucun des aveuglements résultant d'une rupture difficile même lorsque les personnes qui se séparent sont aimantes et intelligentes. Ici, tout le monde se perd entre mensonge et vérité (vis à vis de soi comme vis à vis des autres), tout le monde s'aime, tout le monde se blesse, personne n'est vraiment heureux...
Ça se produit tous les jours, un peu partout dans le monde : un couple annonce à ses enfants qu'il se sépare. Évènement ordinaire d'un point de vue extérieur, mais chamboulement total pour celui qui le vit. «The squid and the whale» (non, pardon, «Les Berkman se séparent», encore une magnifique trouvaille que ce titre français) conte cette séparation en épousant la plupart du temps les regards des deux garçons du couple. Il y a Walt, l'aîné, qui sort avec une «moche» juste pour coucher mais qui fantasme sur une élève de son père ; et il y a Frank, tête d'ange mais perversions bien présentes (son passe-temps favori : étaler sa semence un peu partout dans les lieux publics). Dit comme ça, ça ressemble au résumé d'un teen movie pour ados stupides. Il n'en est rien : le quatrième film de Noah Baumbach (le premier à sortir sur nos écrans) est une chronique douce-amère alliant spleen cotonneux et humour grinçant. On serait bien en peine de décrire le style Baumbach : un peu de Wes Anderson (il a d'ailleurs coécrit «La vie aquatique»), un zeste de Woody Allen, un poil des frères Weitz. C'est la description la plus fidèle que l'on puisse faire, et c'est pourtant très loin de la réalité. Le film possède un ton bien à lui, les scènes de «comédie» pouvant filer le bourdon et les scènes graves donner gentiment la pêche. Écriture ciselée, cadres discrets, Baumbach fait preuve d'une économie de moyens vraiment appréciables. Et montre un réel talent de directeur d'acteurs, offrant à Jeff Daniels un rôle en or, et au jeune Owen Kline (oui, le fils de) des premiers pas brillants et un avenir tout tracé. Il faut vraiment voir «Le calamar et la baleine» (titre qui colle bien à l'esprit du film) pour se faire sa propre idée, mais nul doute que ce film ne laissera personne indifférent.
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