Titre VO : El laberinto del fauno
Un film de Guillermo Del Toro avec Sergi Lopez , Doug Jones , Alex Angulo , Roger Casamajor , Cesar Bea
Genre : fantastique - Durée : 1h52 - Année de production : 2006
Date de sortie cinéma : 01 Novembre 2006
Distributeur :
Au coeur de l'Espagne franquiste, une jeune fille rencontre une créature magique au centre d'un labyrinthe.
Le Labyrinthe de Pan est un film vraiment osé mais très réussi. La vraie idée du film est de partager le film en deux parties: Le conte et la guerre. On peut croire que ces deux genres ne collent pas du tout mais Guillermo Del Toro réussit pourtant à les fusionner parfaitement. Artistiquement, le film est vraiment extraordinaire!!! Les créatures sont très bien faites et ont un design très appliqué, les effets spéciaux sont très bons et la photo est superbe!!! La musique de Javier Navarette est très réussie, la mélodie colle très bien avec l'ambiance du film. Les actrices sont très attachantes et charismatiques. Le scénario est très osé et malgré que le film soit très particulier, on ne s'ennuie jamais. Par contre, le film peut tantôt se montrer assez violent et gore c'est pourquoi il n'est pas vraiment destiné aux enfants mais ça ne fait rien. Un super film!!!!
»Réenchanter le monde» : la formule est si connue qu'on en a oublié l'inventeur. Il s'agit, pour être capable de passer outre les filtres que nous renvoie la société, de distinguer différents niveaux de réalité comme autant de portes de sortie. La jeune fille du film, Ofélia, va trouver cette porte de sortie et ce moyen de réenchanter le monde au coeur d'un labyrinthe de pierre et de lierre, perdu en pleine forêt non loin des sombes heures de l'Espagne et de la guerre civile qui pousse ses derniers grondements. Ofélia, Ophélie : le premier symbole d'un film qui jongle avec les allégories. «Le Labyrinthe de Pan» emprunte aux contes, avec cette maturité du film qui s'adresse bien à des adultes : ici, le conte de fées est mis en bascule, presque poussé à son propre précipice par la réalité. Le beau-père d'Ofélia (terrifiant Sergi Lopez) est un militaire, un gradé sous Franco. L'oeil vissé sur sa montre-gousset, il rejoue Alice au pays des tortures. Il incarne tout entier ce monde violent et trop adulte auquel Ofélia, déjà trop grande pour rester dans le pur imaginaire, souhaite échapper. La confrontation génère cette zone de frottement et de contamination propre au fantastique sud-européen (Fulci, Argento, De Iglesia...) : l'épisode de la mandragore montre comment la frontière entre le réel et le fantastique se rétrécit, jusqu'au sacrifice final. Ultime astuce et grande ambiguïté d'un film-tiroirs : la fin ne résout rien. Elle vous mettera juste dans la catégorie des optimistes (le triomphe du conte) ou des pessimistes (le règne du réel). Dominé par une photographie sombre et profonde, bercé par l'élégance de la caméra de Del Toro (l'ouverture du film obéit à la rythmique d'un ballet), «Le Labyrinthe de Pan» déploit des trésors de finesse et de fragilité sous les ors consacrés d'une grosse production. Il donne envie d'y croire, tout simplement.
Le Labyrinthe de Pan est bel et bien un conte (réservé aux personnes de plus de 12 ans) et un film de Guillermo Del Toro. Le réalisateur arrive à mélanger un univers fantastique dans un monde réel basé sur l’Histoire d’Espagne et à faire en sorte qu’à certains moments la frontière entre ces deux mondes est très fine. Dans le monde fantastique, ne comptez pas y rencontrer de belles fées. Elles ressemblent plutôt à des insectes. Cet univers est merveilleux bien sûr mais il est surtout très sombre, baroque et souvent très brutal. Un univers à la Burton mais sans le second degré. Un univers très riche magnifié par une mise en scène envoûtante. L’interprétation est vraiment de qualité. Mention spéciale à Sergi Lopez comme on l’avait jamais vu. Il était déjà inquiétant dans HARRY mais ici sa performance rend son personnage encore plus cruel qui commet atrocités sur atrocités. Au final, Le Labyrinthe de Pan nous entraîne dans un univers où se mélangent beaucoup d’émotions (frayeur, merveilleux, envoûtant, cruel, sombre, pessimiste, …..). Guillermo Del Toro confirme, après BLADE 2, L’ECHINE DU DIABLE et HELLBOY, qu’il peut réaliser un film à gros budget tout en le parsemant d’éléments qui lui sont propres. Ce film s’ajoute à une filmographie quasi irréprochable.
Film ambitieux autant dans la forme que dans le fond, par le biais d'un habile lien métaphorique entre l'enfance et la guerre civile. Très intelligent, le film mérite et doit se revoir pour en épuiser toutes les ressources et les sources d'inspiration (nombreuses, autant cinématographiques que pluri-culturelles : barbe-bleue, Cronos et donc Goya, irréversible(!!)). Seulement voilà, mais c'est purement subjectif, je n'ai pas été accroché, il manque un élément qui m'aurait permis d'être submergé à la vision du film. c'est une habitude avec Del Toro puisque ni Hellboy ni Blade 2 ne m'ont plu. j'en suis presque désolé tant les critiques sont élogieuses.
Avec Le Labyrinthe de Pan, Guillermo Del Toro a choisi de réaliser un projet extrêmement ambitieux puisqu’il mélange réalité crue et monde fantastique. Le Labyrinthe de Pan, c’est l’histoire d’une jeune fille, Ofélia, contrainte d’accompagner sa mère Carmen, récemment remariée, chez son nouvel époux, le très autoritaire Vidal, capitaine de l’armée franquiste qui commande une base reculée dans les montagnes pour massacrer les résistants au nouveau régime en place. Alors que la jeune fille se fait difficilement à sa nouvelle vie, elle découvre près de la grande maison familiale un mystérieux labyrinthe. Pan, le gardien des lieux, une étrange créature magique et démoniaque, va lui révéler qu’elle n’est autre que la princesse disparue d’un royaume enchanté. Afin de découvrir la vérité, Ofélia devra accomplir trois dangereuses épreuves, que rien ne l’a préparé à affronter... Quelques années après une escapade hollywoodienne décevante, Guillermo Del Toro revient à un cinéma de genre plus noble. Pour cela, il emprunte allégrement au cinéma fantastique et au film d’horreur, ce qui lui permet de créer un univers unique ou l’inquiétant côtoie le merveilleux. La jeune Ofélia (incarnée par la très prometteuse Ivana Baquero) sert de lien entre le monde réel, un monde cru et violent dirigé localement par son cruel beau-père de capitaine (campé par un Sergi Lopez glacial et véritablement inquiétant en militaire fasciste) et le monde magique du Pan. En effet, elle demeure la seule personne humaine à pouvoir percevoir cet univers onirique peuplé d’êtres magiques composé de fées, faune, animaux et autres créatures surnaturelles et a la lourde de charge de devoir survivre dans deux mondes différents : celui du néo-fascisme d’une part et celui des défis « imposés » par le Pan d’autre part. Ofélia avide de lecture propice au rêve et prise en otage, décide d’opter pour le monde magique, celui qui la fera princesse d’un royaume peuplé de créatures improbables et, inquiète à juste titre, débute les épreuves. Pour le côté fantastique du métrage, Guillermo Del Toro s’est appuyé sur des références connues de chacun. En effet, les clins d’œil à Alice au pays des merveilles ou à Barbe Bleue sont évidents de même que l’allusion au fruit défendu de l’histoire mondialement connue d’Adam et Eve. La présence de ces éléments universels permet au spectateur de ne pas être totalement perdu dans ce dédale de faits dont il s’agit de saisir la symbolique mais lui permet aussi de s’identifier davantage à Ofélia en retombant temporairement en enfance. Le Labyrinthe de Pan n’est pas seulement un conte fantastique, c’est aussi un moyen pour le cinéaste de pointer le doigt sur l’extrémisme en vigueur en Espagne à la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Pour ce faire, il a choisi de faire du capitaine Vidal le mal incarné. Fasciste, misogyne, brutal, dénué de toute sensibilité hormis peut-être celle d’engendrer un enfant de sexe mâle indispensable à la reproduction de sa descendance, le militaire, joué par un Sergi Lopez véritablement détestable et bluffant de crédibilité, symbolise parfaitement l’inhumanité propre à tout mouvement extrémisme qui attise la haine et prône une idéologie négative. Guillermo Del Toro a entièrement réussi son objectif en symbolisant à l’écran le franquisme par la bestialité de tous les instants dont fait preuve le capitaine Vidal. Visuellement, Le Labyrinthe de Pan ne souffre d’aucune contestation possible : le film est beau, parfois sublime, aidé en cela d’effets numériques d’excellente facture, de mouvements de caméras virtuoses et d’une utilisation parcimonieuse des filtres qui permettent de retranscrire à l’écran l’atmosphère souvent étouffante des trépidantes tribulations d’Ofélia. Il est cependant regrettable que Del Toro se soit parfois laisser aller à une surenchère d’effets gore ou de violence gratuite pour visiblement satisfaire un public demandeur d’hémoglobine. Il faut aussi dire un mot sur la bande originale du film qui revêt une importance capitale : tantôt lyrique, tantôt mélancolique, elle accompagne efficacement le dénouement de l’histoire et permet d’accentuer, s’il en était besoin, les émotions ressenties tout au long du film. Le Labyrinthe de Pan est une indéniable réussite esthétique doublé d’un conte pour adulte d’une noirceur et d’une tristesse inouïes. Guillermo Del Toro prouve qu’on peut combiner cinéma populaire à gros budget et réflexion sur les problèmes de nos sociétés. Il a réussi à accoucher d’une œuvre maîtresse qui ne peut que marquer les esprits tant la morale si crue de l’histoire ne peut que toucher chaque être au plus profond de son cœur.
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