Titre VO : Largo Winch II
Un film de Jérôme Salle avec Tomer Sisley , Ulrich Tukur , Olivier Barthelemy , Laurent Terzieff , Nicolas Vaude
Genre : aventures - Durée : 1h59 - Année de production : 2011
Date de sortie cinéma : 16 Février 2011
Distributeur :
Propulsé à la tête du groupe W après le décès de son père adoptif, Largo Winch décide, à la surprise générale, de le mettre en vente afin de créer une ambitieuse fondation humanitaire. Mais le jour de la signature, il se retrouve accusé de crimes contre l'humanité par un mystérieux témoin. Pour prouver son innocence, Largo devra retourner sur les traces de sa vie passée, au coeur de la jungle birmane.
On prend les mêmes et on recommence : Jérôme Salle derrière la caméra, Tomer Sisley dans la peau du bel héritier et c’est reparti pour un tour. Sur le papier, il y avait de quoi se réjouir, le premier opus posant les bases d’une franchise à la française de facture plus qu’honnête, un blockbuster pop corn qui n’avait pas foncièrement à rougir de la concurrence des mastodontes américains. Que se passe-t-il donc pour que la suite laisse un tel goût d’inachevé ?
Le réalisateur maitrise pourtant globalement toujours son sujet avec une photo assez splendide (quoiqu’un peu trop lisse): la scène d’ouverture, une belle poursuite en bagnoles avec un placement de marque bien visible, n’a rien à rougir à l’introduction d’un James Bond. Les 3 autres scènes d’action du film (oui, c’est tout !) confirment la bonne disposition de Jérôme Salle à la chorégraphie de bastons bien burnés et d’explosions en tout genre.
Non, le problème se situe ailleurs… Dans un scénario faussement alambiqué et dans un ton d’ensemble qui semble indiquer que tout ce joli monde s’est pris bien trop au sérieux avec un budget revu à la hausse - pour preuve, de très très beaux décors aux quatre coins de la planète. L’histoire peine à garder en haleine : très vite, on se désintéresse et du sort du Groupe W (il n’est presque plus question de finance dans ce volet) et même des péripéties du play-boy milliardaire. La faute aussi à un rythme décousu et à une narration qui ne sait pas doser les rebondissements. Le spectateur a l’impression, à quelques détails près, de se voir refourguer plus ou moins un calque du premier épisode, la quête identitaire en moins (dommage, c’est ce qu’il y avait de plus intéressant).
Un élément pourtant réjouissait les fans de la BD, l’apparition annoncée d’un personnage haut en couleur, le compagnon de Largo, Simon Ovronnaz. Las, l’interprétation d’Olivier Barthelemy le rend immédiatement profondément antipathique. Et s’il n’y avait que lui qui jouait mal ! Hormis le regretté Laurent Terzieff et l’hilarant Nicolas Vaude (il a les seules scènes drôles du film et il s’en régale manifestement), le casting peine à convaincre : les méchants en font des tonnes dans le vicieux et la grimace sadique, Sharon Stone cabotine – et le clin d’œil à sa scène culte dans Basic Instinct est bien maladroit, il ne suffit pas de porter une robe blanche et de croiser et décroiser les jambes de profil ( !!!) pour raviver des souvenirs ô combien troublants chez le spectateur lambda – et Tomer Sisley au charisme indéniable est sur courant alternatif : efficace dans l’action, son permanent sourire en coin passe plus difficilement dans les scènes de jeu. Presque paradoxalement, il semble plus à l’aise en anglais qu’en français.
Alors qu’il y a 2 ans, Largo Winch avait séduit son monde par surprise, la suite ne répond malheureusement pas aux attentes suscitées par ce succès précédent. Toutefois, n’enterrons pas le héros milliardaire trop vite, l’agent 007 a bien lui aussi eu des ratés (et tout récemment avec le décevant Quantum of Solace succédant au brutal Casino Royale!)
Emmanuel Pujol
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