Titre VO : La Yuma
Un film avec Alma Blanco , Gabriel Benavides , Rigoberto Mayorga , Guillermo Martinez , Juan Carlos GarcÃa-Sampedro
Genre : Drame - Durée : 1h24 - Année de production : 2009
Date de sortie cinéma : 29 Septembre 2010
Distributeur :
Managua, aujourd'hui. Yuma veut être boxeuse. Dans son quartier pauvre, les gangs luttent pour le contrôle de la rue. Chez elle le manque d'amour dicte sa loi. Le ring, l'énergie, l'agilité des pieds et des mains, sont ses rêves et sa seule option.Une rue, un vol, une rencontre, Yuma connaît Ernesto étudiant en journalisme. Un garçon qui vient de l'autre côté de la ville. Ils sont différents mais tombent amoureux, attirés l'un par l'autre comme deux pôles opposés. Cependant, les inégalités qui les séparent les transforment rapidement en adversaires. Le crime et la pauvreté les mettent face à un Nicaragua divisé en classes sociales violemment contrastées.
Au sous-sol de l'institut hongrois de Paris se cache une petite salle de projection. Et un étrange hasard a voulu que ce soit là que je découvre le premier film de fiction produit au … Nicaragua depuis 20 ans!
La Yuma, c'est une petite bonne femme qui refuse la fatalité d'être née dans un quartier populaire – pour ne pas dire pauvre - de Managua et qui décide de s'en sortir à force de volonté et à la force de ses poings. Car la Yuma, regard fier, épaules carrées, démarche assurée, se rêve boxeuse. Vendeuse dans une boutique de vêtements, elle ne met pas bien longtemps à convaincre sa patronne de la laisser partir plus tôt s'entrainer.
Chronique d'une grande tendresse de la vie quotidienne au Nicaragua, ce film a été réalisé par une française installée dans ce pays d'Amérique du Sud depuis de longues années et documentariste de son état. Florence Jaugey livre ici un beau portrait de femme, sans concessions mais avec beaucoup de pudeur et parfois un brin de naïveté – notamment dans son traitement de la violence des gangs presque édulcorée. Mais Florence Jaugey n'a pas voulu noircir le tableau d'une misère déjà palpable et s'est focalisée à faire passer un message d'espoir et de joie de vivre.
Elle est bien aidée dans son travail par une Alma Blanco, danseuse de formation, totalement investie dans son rôle. Elle est une Yuma attendrissante et attachante. Les acteurs qui l'entourent sont pour la plupart des amateurs, qui des policiers, qui des soldats, qui d'anciens délinquants qui tous apportent une touche de crédibilité supplémentaire à la pellicule.
Car, hormis une amourette à l'issue inéluctable entre Yuma et Ernesto, un jeune et beau étudiant en journalisme qui a eu la chance de naitre du bon côté de la barrière, le film s'attache surtout à peindre différents moments de vie, tous inspirés d'anecdotes réelles. Le film, trépidant, sautant parfois du coq à l'âne, épouse le rythme de la Yuma qui n'a pas le luxe de se permettre des états d'âme ou de s'arrêter pour penser à elle. Entre ses petits frère et sœur sur lesquels elle doit veiller, ses entrainements de boxe, ses relations avec un chef de gang bien amateur ou sa complicité avec un prostitué travesti – personnage tout droit sorti de l'univers d'Almodovar -, sa vie trépidante se déroule sans temps mort.
Sur une bande-son locale de rap et de rock aussi jouissive qu'inédite de ce côté de l'Atlantique, ce voyage dépaysant dans un pays où il existe des commissariats des femmes est une invitation à la découverte sans misérabilisme d'un pays méconnu et de ses habitants à la soif de vivre apparemment immense. La féline Yuma laisse difficilement insensible dans un film aux accents de jolie fable optimiste.
Emmanuel Pujol
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