Titre VO : La Pecora nera
Un film de Ascanio Celestini avec Ascanio Celestini , Giorgio Tirabassi , Nicola Rignanese , Adriano Pallotta , Alberto Paolini
Genre : Comédie dramatique - Durée : 1h33 - Année de production : 2010
Date de sortie cinéma : 20 Avril 2011
Distributeur :
Les souvenirs et les histoires de ceux qui vivaient dans un hôpital psychiatrique, un voyage à travers l'imagination la plus folle et la réalité des craintes indicibles.
La Pecora Nera est un projet que porte Ascanio Celestini, son réalisateur et acteur principal, depuis de longues années. D'abord pièce de théâtre, puis roman et aujourd'hui long métrage, le premier de fiction signé Celestini après deux documentaires, inédits en France.
La brebis galeuse du titre - et narrateur du film - c'est Nicola, 35 ans, homme qui vit depuis son enfance en institut psychiatrique pour de légers troubles de la personnalité, une sorte de schizophrénie paisible, un rêveur éternel enfant plus doux que dingue. Il raconte son parcours sur deux époques en parallèle, celle de sa jeunesse, les années '60, les " fabuleuses années '60 " comme il le dit avec beaucoup d'ironie, et l'époque actuelle où il aide les bonnes sœurs à la vie quotidienne de l'asile. C'est d'ailleurs lors d'une de ses sorties pour aller faire les courses qu'il recroise la route de Marinella (Maya Sensa au sourire lumineux), son amoureuse d'enfance qui travaille au supermarché. Cette rencontre va bouleverser l'équilibre de Nicola qui retombe immédiatement sous son charme mais qui est incapable de gérer et de contenir ses élans amoureux.
Très éprouvante, cette charge sans concession sur le traitement des aliénés en Italie mais qui se penche aussi sur le rapport à la normalité avec tendresse et un humour poétique fonctionne essentiellement grâce à la personnalité de son personnage principal. Même si Ascanio Celestini en mode one-man-show a parfois tendance à en rajouter dans la poésie décalée dans son commentaire en voix-off et la folie douce de ses comportements, il campe un Nicola bouleversant d'humanité, enfermé sans réel espoir de guérison par son esprit malade dans une logique qui le font passer pour un excentrique étrange aux yeux du monde extérieur, d'une société qui refuse ses marges, qui les rejette dans un oubli et un enfermement permanents par peur de se découvrir aussi folle qu'eux.
La Pecora Nera ne se donne certes pas facilement mais c'est un film fort et minimaliste, sans effets excessifs - ni cris hystériques, ni crise outrancière - qui diffuse une étrangeté tranquille assez fascinante. Sa noirceur lumineuse éclaire le chemin tortueux d'un homme au destin brisé mais à la lucidité parfois étonnamment intacte.
Emmanuel Pujol
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