Titre VO : Sleepwalkers
Un film de Mick Garris avec Brian Krause , Jim Haynie , Ron Perlman , Lyman Ward , Dan Martin
Genre : épouvante - Durée : 1h31 - Année de production : 1992
Date de sortie en salle : inconnue
Mary Brady et son fils Charles sont les derniers survivants d'une race de felides se cachant sous une apparence humaine. Pour rester en vie, il leur faut absorber la force vitale d'une jeune vierge. C'est ainsi que Charles seduit la charmante Tanya, mais cette derniere parvient a lui echapper lorsqu'il lui devoile sa veritable nature.
En 1992, j'ai 13 ans, une époque où je me nourris de films d'horreur là où d'autres pré-ados s'épanouissent avec leur découverte du BigMac. Même forme de préparation pour carnivores peu regardants, me direz-vous. Oui, sauf que concernant mon éducation à une certaine forme de cinéma, il existait (avant la chute du cinéma gore avec Braindead) une variation infinie de mets, certains inspides, d'autres succulents. La nuit déchirée fait incontestablement partie de la première catégorie: il est mon BigMac à moi, un mauvais film (hamburger) que l'on a déjà vu (mangé) maintes et maintes fois, que l'on regarde (mange) quand même, par habitude, par la reconnaissance d'un canevas (d'un goût) qui attire déraisonnablement.
Pourtant, tous les ingrédients étaient réunis pour proposer autre chose que la vulgaire série B de vidéo-clubs (aaaaaaaaaah ! les pochettes suggestives, colorées, et souvent mensongères de l'avant-dernier rayon, celui juste avant les films doublement interdits !) qu'est La nuit déchirée : Stephen King pour adapter sa propre nouvelle, la bénédiction par guest apparitions interposées de chantres de l'horreur (Dante, Landis, Hooper, Clive Barker), et un réalisateur méconnu mais rôdé (Critters 2, Freddy la série, Psychose IV pour la TV). Simplement voilà : si Garris se fait plaisir en invitant ses idoles et amis, ceux-ci ne parviennent pas à lui donner un peu de leur talent. Par comparaison, si la seule présence de stars du sport jouaient pour la qualité du film, Astérix aux JO serait un chef-d'oeuvre.
La nouvelle du King, pour mineure soit-elle, bénéficie de l'habituelle recherche de la mythification de l'horreur au sein du quotidien. Ces félidés ne craignant que les chats, devant se nourrir de la force vitale de jeunes vierges, avaient de la gueule sur le papier. Mais la mise en scène 'old school' et même parfois 'cheap' de Garris empêche une quelconque élévation : les chats surgissent en crachant des placards, les fenêtres s'illuminent lors d'accouplements inhumains, les coutures sont quasiment visibles sur les costumes de monstres,...manquerait plus que les chats soient des peluches animés à la Fulci !
Et puis, on s'ennuie ferme, une fois que l'on a compris le découpage tripartite du film (c'est-à -dire assez vite) : une fois passée l'exposition, la chasse et le siège seront le coeur de 'l'intrigue', Garris essayant de le faire battre à l'aide de quelques effets chocs gratuits. Autant dire qu'on tourne vite en rond, et que dans ce cadre, les acteurs jouent leurs personnages figés avec un sérieux et un manque de finesse inaltérables. Dommage pour Mädchen Amick, bien plus à l'aise dans l'univers de David Lynch que dans une série B alimentaire.
Ce qui devait donc être un film hommage à un certain cinéma n'est au final qu'un petit film qu'on regarde en souvenir du 'Bon Temps', en se disant que merde ! il était pas si bon... Où l'on se rend compte qu'adapter Stephen King n'est pas chose aisée (même pour lui-même !!). Où l'on se dit que Garris est un bon rassembleur (preuve en est avec l'anthologie Masters of horror) mais un piètre metteur en scène. Quand même, convier Bocuse, Ducasse et Loiseau au McDo !!
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