Titre VO : The Last House on the Left
Un film de Dennis Iliadis avec Garret Dillahunt , Michael Bowen , Joshua Cox , Tony Goldwyn , Spencer Treat Clark
Genre : épouvante - Durée : 1h40 - Année de production : 2009
Date de sortie cinéma : 22 Avril 2009
Distributeur :
L'histoire de deux amies kidnappées, violées et assassinées par une bande de voyous. Les coupables se réfugient par hasard dans la maison des victimes, et lorsque leurs parents découvrent qui sont leurs hôtes et ce qu'ils ont fait, ils organisent une violente vengeance.
On a beau dire, on a beau faire, Wes Craven n'est plus cet étudiant parvenu au cinéma par hasard et par nécessité : exit cette rage qui imprégnait ses premières oeuvres devenues des classiques de l'horreur ; exit ce discours politique en filigrane qui frappait l'Amérique guerrière en plein coeur. Aujourd'hui, l'homme se repose sur ses lauriers,entre bouses infâmes - Cursed, Red eye - et remakes confiés à de jeunes loups qui sauront donner un bon coup de lifting à des films jugés obsolètes - dans la forme certainement, dans le propos, toujours d'actualité, certainement pas. Après donc Aja pour La Colline a des Yeux, voici Dennis Iliadis aux commandes d'une nouvelle version de La Dernière maison sur la gauche. La relève est-elle assurée ?
S'il faut bien reconnaître une qualité à cette mouture, et qu'il manquait sans que cela ne gêne ni la progression ni la compréhension des enjeux de l'original, c'est sa capacité à cerner des personnages dans leur complexité, que ce soit dans la relation entre Krug et son fils, ou encore par rapport à la tragédie familiale qui a touché les Collingwood. Impossible dès lors de ne pas être touché par cette séquence où Mari nage contre la mort personnifiée par Krug.
Autre qualité essentielle découlant de la première, le réalisme brut de décoffrage de la mise en scène, malgré une économie de sadisme, de gore ; de sang tout simplement. En bref de ce qui a fait la brûlante réputation du Craven. Nous ne sommes plus ici dans un catalogue "gratuit" de sévices corporelles et psychologiques, en dépit de toute cohérence et progression narrative ; au contraire, Iliadis emboîte les séquences de telle sorte que l'on a l'impression de suivre, tel Dante aux côtés de Virgile, une descente aux Enfers, qui mènera à la destruction d'une famille par une autre, les deux faces d'un même miroir, le Bien contre le Mal, et vice-versa (quoique l'idée originelle de la violence inhérente à l'Homme chère à Wes Craven soit ici largement atténuée).
Pourtant, malgré ces qualités relativement rares dans le genre, Last House 2009 ne parvient jamais à embarquer le spectateur dans ce qui, sur le papier, ressemble à un pur cauchemar. Paradoxalement, à trop vouloir jouer la carte du réalisme, le réalisateur échoue à rendre prégnante la menace : Krug n'a pas d'aura inquiétante, et Garrett Dillahunt se contente de sa gueule patibulaire pour effrayer les âme sensibles. L'objet reste froid, distant, l'occasion pour nous de cerner ce qu'est véritablement cette Dernière maison : une série B comme on peut en voir des tas, mieux troussée quand même, bénéficiant du parfum de scandale du film de 1972 pour se promouvoir.
A titre de comparaison, La source (le chef-d'oeuvre de Bergman détourné par Craven, issu lui-même d'un sordide fait divers) proposait une réflexion mystique ; La dernière...1972 stigmatisait un pays se gangrénant de l'intérieur ; le cru 2009 n'apporte rien, s'avère creux et déjà vu, défauts symbolisés par une dernière scène aussi grotesque qu'inutile. Certains éclats épars ne peuvent maintenir au loin cette impression générale de ratage.
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