Titre VO : The Help
Un film de Tate Taylor avec Chris Lowell , Mike Vogel , Brian Kerwin , David Oyelowo , Wes Chatham
Genre : Drame - Durée : 2h26 - Année de production : 2011
Date de sortie cinéma : 26 Octobre 2011
Distributeur :
Évocation de la vie des domestiques et serviteurs afro-américains chez une riche famille dans le Mississippi d'avant la lutte pour les droits civils.
Jacksonville, Mississippi, dans les années 60, la ségrégation raciale fait encore rage. Les dames patronnesses de la bourgeoisie blanche confient les tâches ménagères et l’éducation de leurs progénitures à des bonnes (« The Help » en anglais ce qui donne son titre original au film) noires. Bonnes qu’elles exploitent en les sous-payant et pour qui elles n’ont que condescendance et mépris. Mais le vent du changement commence à souffler et avec l’aide d’une jeune journaliste qui se rêve grand écrivain, les bonnes vont oser raconter leurs histoires, leurs humiliations quotidiennes mais aussi l’amour profond qu’elles portent à ces enfants qu’elles élèvent comme de secondes mères.
Adaptée du best-seller de Kathryn Stockett*, La couleur des sentiments en déborde, de (bons) sentiments. D’un académisme suranné, calibré pour les cérémonies de remise de prix – Oscars en tête -, le film de Tate Taylor (acteur dont le premier long-métrage en tant que réalisateur « Pretty Ugly People » est resté inédit en France) regorge évidemment d’intentions nobles et plus que louables. Mais le résultat est tellement typiquement américain dans sa forme, résiliente, que cette longue fresque de 2h30 sagement balisée ne réserve aucune surprise. Non que le spectateur s’ennuie véritablement ou ne soit jamais ému mais tout est trop manichéen et schématique : seules la gentille idéaliste qui a bien du mérite parce que même sa mère est raciste – jouée par Emma « je n’arrive pas à jouer sans faire de mimiques » Stone – et la blonde écervelée sont ouvertes d’esprit, tous les autres petits blancs sont obtus et confits dans leurs certitudes tandis que l’ensemble des bonnes, sans exception, sont des crèmes de femmes - même celle qui se venge de son employeuse, la pire de toutes les garces.
Reste heureusement une reconstitution soignée et un casting prestigieux et convaincant : Viola Davis et Octavia Spencer en bonnes fières et courageuses, Jessica Chastain et Bryce Dalla Howard – dont la ressemblance physique est plus que troublante – en les deux illustrations de bourgeoises rednecks, la première blonde incendiaire pulpeuse ingénue, la seconde rousse flamboyante peste affectée.
Même si l’exploration de ce côté sombre de l’histoire encore récente de l’Amérique n’est jamais inutile, ce qui gêne le plus dans cette Couleur des sentiments, c’est l’invention romanesque de cette journaliste-écrivain blanche qui vient en aide aux Noires – comme si les Américains devaient réécrire les vrais évènements de l’insupportable ségrégation raciale pour se donner meilleure conscience, pour se convaincre que si les Noirs se sont libérés de leurs chaînes, ils ont forcément été aidés par des bonnes âmes blanches. En étant indulgent, on pourrait parler de maladresse mais, devant cet exemple de révisionnisme peut-être léger mais certainement pas innocent et surtout bien commode, faut-il l’être ou devenir rouge de colère et vert de rage?
Emmanuel Pujol
*NDLR : Pour la petite anecdote, l’auteure du livre et le réalisateur du film sont très amis dans la vie – et ce depuis leur enfance ! Tate Taylor s’était engagé bien avant la publication du livre de l’adapter au cinéma. Et comme la vie est parfois bien faite, les deux complices avaient aussi dans leur cercle de connaissances communes un producteur, Brunson Green, qui a négocié les droits du livre directement auprès de l’éditeur. Pour boucler la boucle, l’actrice Octavia Spencer a été la colocataire pendant 4 ans de Tate Taylor et une source d’inspiration pour le personnage de Minny qu’elle incarne finalement à l’écran ! Enfin, Tate Taylor a offert des caméos à Carol Lee, la bonne afro-américaine qui l’a élevé, ainsi qu’à sa mère et à celles de Brunson Green et de Kathryn Stockett. Une affaire d’amitié et de famille que ce film…
Â
Un excellent film américain traitant du racisme et de la discrimination dans les années 60. Les acteurs sont épatants et tout particulièrement Viola Davis qui est émouvante dans son rôle de domestique. Le film comporte également quelques scènes comiques et cela est très bien venu.
Excellent film, Ã propos d'esclavage "moderne" et de racisme sous toutes ses formes ; un chef d'oeuvre !
Une belle surprise que ce film, j'en avais entendu beaucoup de bien et je n'ai pas été déçu. Un très bon casting avec des actrices au top. Le film dure plus de deux heures et je n'ai pas vu le temps passé. La discrimination il y a seulement 50 ans aux Etats-Unis est assez effrayante. Je dois aussi dire que j'ai vraiment énorme coup de coeur pour Jessica Chastain qui vole la vedette Emma Stone dans ce film, Bryce Dallas Howard joue à la perfection la BCBG raciste que ça fait limite peur. Viola Davis est émouvante et Octavia Spencer très drôle, bref un bon film. En revanche j'ai été un peu déçu par le manque de rebondissements dans le film donc je ne mets pas une note plus haute, ça manquait parfois de dramaturgie surtout à la fin.
Ce film est comme le livre : un petit bijou. Sans jamais être pesant, ennuyeux ou encore moralisateur, le film traite du racisme incroyable aux Etats Unis en 1960 et la vie des domestiques noires. Le mélange de scènes dramatiques et de scènes humoristiques apportent un réel relief à l'histoire et une authenticité aux personnages et différentes péripéties. C'est un film que je recommande, car il est sans complaisance.
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