La Cité de Dieu

Sous l’objectif de la caméra virtuose du réalisateur Fernando Meirelles, « La Cité de Dieu » raconte la vie d’un ghetto pauvre de la banlieue de Rio de Janeiro. On y découvre bouche bée le quotidien incroyablement vivant mais aussi très violent des habitants de la favela. La narration s’effectue à travers les yeux de Fusée, jeune adolescent qui rêve de devenir photographe. Ce dernier possède un rôle très important dans le film puisqu’il sert de guide au spectateur pour l’éclairer sur la vie du quartier, sur ses habitants, sur ses us et coutumes. La réalisation résolument moderne et dynamique signée Fernando Meirelles a beau être très spectaculaire, elle se fait surtout le miroir de la pauvreté, de la violence, des trafics en tous genres ou encore de la lutte de pouvoir entre les gangs. Car « La Cité de Dieu » ne reste pas à la surface des choses, il montre, il dénonce, il explique. Grâce à un récit extrêmement riche et fouillé ponctué d’une multitude de flash-backs toujours judicieux et animé par des personnages forts, ce petit bijou du septième art en provenance du Brésil est un véritable tourbillon d’émotions, à la fois glaçant et bouillonnant, émouvant et révoltant, spectaculaire et intimiste. Oui, « La Cité de Dieu » est une véritable tuerie cinématographique, une œuvre coup de poing qui ne laissera pas personne indemne.

Réalisation moderne, mise en scène grandiose, sens de la narration indéniable, personnages travaillés, scènes dramatiques intenses et scènes d'action calibrées et survitaminées, tels sont les ingrédients qu'a su savamment mélanger le réalisateur brésilen Fernando Meirelles pour illustrer le cercle vicieux de la pauvreté et de la violence dans un favela de Rio de Janeiro à travers le destin d'un jeune noir pauvre et fragile qui rêve de devenir photographe. Mention spéciale à tous les acteurs du film qui sont amateurs et qui jouent fort bien. Un film coup de poing, une grosse claque émotionnelle qui prend aux tripes de la première à la dernière minute.