L'exorciste (version intégrale)

Film mythique s'il en est, l'exorciste n'est pourtant pas à mettre entre toutes les mains. En effet, si celui-ci peut fortement marquer lorsque l'on est un jeune adolescent fragile, il peut tout aussi bien décevoir lorsque l'on est un adulte averti, pour ainsi dire blasé et nourri aux films d'horreur. Dès lors, comment juger une telle oeuvre ? Tout d'abord, l'Exorciste est un film profondémment psychologique. Le caractère mystique du récit est pour ainsi dire secondaire car ce qui intéresse Friedkin, ce sont les entrailles humaines et non le céleste. C'est en cela que Friedkin a réussit là où tant d'autres ont échoué, en pénétrant au plus profond des entrailles. Un prêtre psychiatre, une mère actrice... Autant de fils conducteurs qui nous mènent à cette figure diabolique incarnée par un petit ange. On ne peut qu'admirer la minutie avec laquelle Friedkin a parsemé son film de minuscules détails qui vous glacent le sang, comme cette fameuse image subliminale qui réussit à vous effrayer davantage que le reste du film... L'exorciste est une oeuvre magistrale, bien que trop copiée et trop adulée en un sens pour que l'on ne soit pas un tantinet déçu par le résultat final.

Attention, l'Exorciste est un de mes films préférés, quand on voit un tel film à 12 ans à la séance de minuit de C+, ça reste gravé à vie dans les nerfs. Mais cette version intégrale, qui ne compte que 12 minutes en plus, dont pas mal de longueurs et de plans traficotés (incrustations de figures du diable dans la porte de cuisine, bbbrrr, c'est terrifiant...) est une véritable insulte au film d'origine, et aux fans. Pour dire, lors de la séance ciné, la moitié de la salle riait à gorge déployée ! La faute à des rajouts peut-être impressionnants (l'araignée) mais en aucun cas légitimes. Et c'est là où l'on sent le coup marketing d'un Friedkin tellement à côté de ses pompes depuis longtemps qu'un lifting sur un de ses films les plus rentables de l'histoire lui permettrait de payer ses factures. Ne parlons même pas de l'épilogue qui sacrifie le flim sur l'autel du happy end. L'inverse complet de l'idée originelle. C'est la version voulue par l'auteur, Blatty : on aurait dû se douter du résultat, vu la piètre qualité de son L'Exorciste 3.

Le film d'horreur culte par exellence. Chaques scenes sont connues mais on prend un vrai plaisir a les revoir. De plus, la version integrale propose la scene de «l'araignée» toute aussi effrayante.