Titre VO : The Curious Case of Benjamin Button
Un film de David Fincher avec Brad Pitt , Jason Flemyng , Jared Harris , Elias Koteas , Mahershalalhashbaz Ali
Genre : thriller - Durée : 2h35 - Année de production : 2008
Date de sortie cinéma : 04 Février 2009
Distributeur :
"Curieux destin que le mien...» Ainsi commence l'étrange histoire de Benjamin Button, cet homme qui naquit à 80 ans et vécut sa vie à l'envers, sans pouvoir arrêter le cours du temps. Situé à La Nouvelle-Orléans et adapté d'une nouvelle de F. Scott Fitzgerald, le film suit ses tribulations de 1918 à nos jours. L'étrange histoire de Benjamin Button : l'histoire d'un homme hors du commun. Ses rencontres et ses découvertes, ses amours, ses joies et ses drames. Et ce qui survivra toujours à l'emprise du temps...
Une vieille dame tient par la main un jeune enfant à qui elle donne avec une tendresse infinie un baiser sur la bouche, s'éloignant doucement dans le cadre, de dos, entouré d'arbres atemporels :en un plan, dont la splendeur n'a d'égale que sa discrétion et sa pudeur, Fincher résume les enjeux d'un film magnifique, la vie, la mort, l'amour, le temps qui passe. Des thèmes universels rabattus, mais perçus sous le prisme du pitch novateur de la nouvelle de Scott Fitzgerald.
C'est l'histoire d'un homme né vieux dont l'existence se déroulera à contre-courant de la normalité, ne pouvant de fait jouir de l'amour qui le lie à Daisy, son amour de toujours. Pendant un laps de temps relativement court, les deux auront le même âge que leurs artères. Le temps ravage tout. En qualifiant le film d'ennuyeux, certains n'ont semble-t-il pas compris la thématique du film : le temps, justement, et le besoin qu'ont ces personnages de se donner du temps. Fincher, à qui l'on a reproché depuis ses débuts un trop grand formalisme, n'est pas cinéaste à vouloir donner du rythme là où il n'y en a pas besoin. Le réalisateur de Seven a toujours adapté sa mise en scène pour les besoins du scénario, sans pour autant renoncer à un style immédiatement reconnaissable (les fameuses scènes de dialogue pendant un repas, par exemple). Oui, Benjamin Button est lent, mais pas nécessairement trop long. Oui, il ne raconte rien, mais les personnages prennent alors une ampleur qu'un excédent d'aventures inutiles aurait gâchée. En somme, David Fincher laisse le temps aux amants de vivre leur passion impossible, ce qui explique d'ailleurs la construction en flashbacks qui donne un second souffle à une Daisy mourante et une signification à 'l'étrange histoire' de Benjamin. Une deuxième vie avant d'être balayé par le temps qui court (habile métaphore autour de l'ouragan Katrina dont certains auraient voulu voir des images spectaculaires, vainement).
Conscient de sa forte thématique, Fincher tend sa mise en scène dans ce sens, mêlant avec grâce et sans ostentation effets du cinéma primitif et effets spéciaux de pointe qui ne sauraient constituer l'intérêt majeur du film (mais incroyablement bluffants tout de même). Le prologue, dans cette optique, révèle à la fois la puissance conjuguée de la narration et des enjeux de la fable. On pourra certes regretter qu'Eric Roth , scénariste, appuie un peu trop la filiation de son travail avec celui effectué sur Forrest Gump (jusqu'à reprendre quasiment textuellement la séquence où le héros craint que sa tare soit héréditaire et confiée comme telle à sa progéniture), cependant il n'a pas cédé à la tentation de faire participer Benjamin à de grands événements (hormis la guerre) qui auraient détourné le film de son objectif. Et puis, nul besoin de recourir à une temporalité signalée par l'actualité, alors que les décorateurs et autres techniciens proposent une somme de travail colossale pour dater imperceptiblement chaque époque traversée. En outre, cela permet justement de rendre le temps fluctuant (jeu également sur les répétitions) et d'en amoindrir le caractère inéluctable.
Côté casting, c'est un sans faute, avec un petit bémol pour un Brad Pitt qui marque ses limites dans le jeu dramatique, avec un gros dièse pour Cate Blanchett qui apparaît comme la seule héritière valable des grandes classiques, Garbo et Katherine Hepburn en tête.
Mine de rien, alors que la déception s'empoigne à chagriner une partie du public, L'Etrange histoire de Benjamin Button prend la route du chef-d'oeuvre en devenir. Il ne l'est pas aujourd'hui, mais le temps, encore lui, fera le travail. L'émotion que suscite le film, pudiquement, au travers d'une mise en scène perfectionniste, trop contrôlée pour certains, est véritable, prégnante, à l'image de ce plan d'une vieille dame qui tient pas la main un jeune enfant à qui elle donne avec une tendresse infinie un baiser...
Juste retour des choses contre le temps qui passe...
Tout d'abord je tiens à dire que j'ai réussi à lire ta critique entièrement Dnlx, et j'ai fais de même pour "L'Etrange histoire de Benjamin Button" ( tout ça, dans la même journée et sans cligner de l'oeil une seule fois ). Comme beaucoup, je me suis installé dans le siège assez confortable du cinéma, les yeux fixés devant moi, les lumières s'éteignent et c'est parti pour 2H35 de film ! Que le spectacle commence, après tout, c'est du Fincher et le bouche à oreille à très très bien fonctionné, j'en ai entendu que du bien, du super bien même, et puis n'oublions pas cet espoir d'originalité que l'on avait tous : Un enfant qui naît vieux pour terminer sa vie en bébé. Incroyable histoire tout de même, une histoire qui fait rêver, digne des contes de fées, mais est-ce que ce cher David Fincher arrivera à s'en sortir dans ce genre de film plutôt branché à la Burton. Oui, donc, ou est-ce que j'en étais déjà ... ? Ah oui, les lumières s'éteignent et le film commence enfin ( sans oublier les pop corn au caramel en main comme pour tout bon film qui se respecte ). Tout d'abord, une vieille femme qui raconte sa vie pendant un bon quinze minutes ( si ce n'est pas plus ) au point où, une dame à côté de moi me regarde étrangement avant de me demander le nom du film, si si, c'est bien Benjamin Button ! Un début étrangement long, mais après tout il ne reste que 2h20 de film... On avance dans l'histoire, euh quelle histoire ? Parce que oui, il y a bien une histoire derrière cet ennui certain, celle d'un homme qui ne cesse de rajeunir ne l'oublions pas ! Pour moi, "L'Etrange histoire de Benjamin Button" ça serait plutôt le fait que l'histoire très longue et plate, mais vraiment très plate arrive tout de même à passer rapidement, et ça c'est une histoire étrange. Dans ce film qui paraissait si palpitant, ni Brad Pitt, ni Cate Blanchett n'a réussi à me captiver plus que ça, et pourtant, je ne suis pas mauvais public. Fincher a trop essayé de se rapprocher du monde Burtonnien et cela sans aucune réussite. Pour bien montrer que la réussite n'était pas présente, il suffit juste de voir à la fin du film, si l'on éprouve une quelconque compassion pour le personnage central. Et ici, ce n'est pas le cas, on sort de la salle non en se disant "ohh le pauvre", mais plutôt en se disant " arf j'espère qu'il ne fait pas trop froid dehors ". Cependant, dans ce film tout n'est pas à jeter bien évidemment ! On retrouve assez souvent de magnifiques plans, qui donnent soudainement une beauté incroyable au film, et tant mieux ! Bilan : "L'Etrange histoire de Benjamin Button" est un film comme on en a de plus en plus souvent l'habitude de voir, un film bien, mais sur lequel il ne faut pas parler autant sinon la déception sera inévitablement au rendez-vous ! On se retrouve finalement avec 2h35 de film, mais si quelqu'un vous demandez le résumé, que diriez-vous ? Pas grand chose au final...
Chacun a ses petits problèmes de sommeil. Certains par cause de stress, d’autres souffrent d’insomnies pathologiques ou encore subissent un matelas mal rembourré. La solution miracle pour ces personnes a enfin été trouvée, et elle s’appelle « l’étrange histoire de Benjamin Button ». Un film qui a battu le record mondial en taux d’endormissement par salle. Hélas, tout le monde ne souhaite pas tomber dans les bras de Morphée en se rendant dans une salle obscure et n’étant pas prévenu on peut trouver que les 155 minutes de projections sont interminables. Car au-delà de la longueur, c’est la lenteur insufflée dans chaque scène qui nous met à l’épreuve.
Mais puisqu’il faut parler du film, ou plutôt de ce qu’on en a vu, disons d’emblée qu’il en ressort un constat mi-figue mi-raisi. Il a tellement été attendu, eu égard à l’originalité du propos et à l’identité du réalisateur (David Fincher), que ses imperfections engendrent forcément une déception plus forte. Certes l’histoire adaptée de la nouvelle de Francis Scott Fitzgerald, était déjà digne d’intérêt et le fait qu’elle se trouve moyennement respectée dans l’adaptation n’en fait qu’un sujet de meilleure qualité. En effet le Button de Fincher est davantage embourbé dans des conflits existentiels que celui de Fitzgerald, dont la nouvelle ne faisait que 25 pages. De plus, on remarque les prouesses du maquillage et de l’interprétation, qui mettent Brad Pitt dans une position d’oscarisable très enviée. Mais on sent un peu trop le calibrage à la Forrest Gump, Eric Roth au scénario oblige. La volonté de suivre une épopée qui s’étale sur un siècle en commençant par la fin de la première guerre et en se terminant par l’ouragan Katrina, témoigne de cette volontaire association. Les costumes choisis ne sont pas non plus anodins et montrent que l’équipe du film a voulu coller à chaque période, mais pour autant la partie historique reste du domaine du détail et passe complètement au second plan, là ou un Forrest Gump savait rentrer dans ce souffle épique indescriptible. Pourquoi, par exemple, ne montrer que la pluie sur les carreaux pour évoquer l’ouragan qui a dévasté la Nouvelle Orléans ? Pourquoi passer sous silence tant d’événements des années 60-70 comme par exemple la guerre du Vietnam ?
On assiste certes à une véritable histoire d’amour impossible, mais même dans ce style c’est beaucoup trop classique voir trop sage pour qu’on s’y attache. L’impression de fadeur est encore renforcée par la personnalité laiteuse de Cate Blanchett, peu amène à déclencher les passions. C’est un beau film, mais d’une beauté froide qui ne déclenche pas l’émotion espérée. Par ailleurs il y a des passages qui n’ont pas leur utilité dans cette romance fantastique, ce qui rappelle un peu la purge ressentie devant Zodiac. Fincher a voulu faire dans la grande fresque en empruntant à Zemeckis et Burton, et il s’est un peu endormi, lui aussi, sur les avantages procurés par l’idée de départ. Seules les transformations de Brad Pitt parviennent à nous détourner de la linéarité du contenu et, brièvement, au détour d’un palace russe, la maturité classieuse d’une Tilda Swinton vient nous faire rouvrir les paupières.
Oui cette critique commence à être longue, et certains commencent déjà à piquer du nez. Mais il fallait bien coller à l’effet produit. Une sorte de référence au sujet qui a valeur de test. Si vous avez tenu jusque là alors vous tiendrez peut être devant le défi « LEHDBB ». Dans ce cas débrouillez vous, dites à votre côté terre à terre de se taire et laisser vous bercer par cette rêverie. Tendez les bras à la fable et au diable les poncifs. Un bon petit coucher de soleil et des bons sentiments à revendre ça fait parfois du bien aussi.
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