Titre VO : The Adjustment Bureau
Un film de George Nolfi avec Matt Damon , Michael Kelly , Anthony Mackie , Terence Stamp , John Slattery
Genre : Comédie - Durée : 1h47 - Année de production : 2011
Date de sortie cinéma : 23 Mars 2011
Distributeur :
Sommes-nous maîtres de notre destin ? Ou sommes-nous manipulés par des forces invisibles ? David Norris entrevoit l'avenir que le Sort lui réserve et se rend compte qu'il aspire à une autre vie que celle qui lui a été tracée. Pour y parvenir, il va devoir poursuivre la femme dont il est tombé follement amoureux, à travers les rues de New York et ses réseaux souterrains.David Norris est un homme politique ambitieux qui s'apprête à siéger au Sénat quand il fait la connaissance d'une éblouissante danseuse étoile, Elise Sellas. C'est le coup de foudre, mais David s'aperçoit rapidement que de mystérieux hommes conspirent à le séparer de l'objet de son affection.Il prend conscience que ses adversaires ne sont autres que les agents du Sort lui-même - les hommes de L'Agence - qui feront tout ce qui est en leur pouvoir pour empêcher son union avec Elise. Face à une adversité écrasante, David doit choisir entre perdre l'être aimé et accepter le destin qui lui est dicté ou tout risquer pour défier le Sort et conquérir Elise.
Philip K. Dick est un auteur de science-fiction très prisé des scénaristes hollywoodiens. Pour n’en citer qu’un, Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques a ainsi inspiré l’un des chefs d’œuvre du genre, le Blade Runner de Ridley Scott. Dernière adaptation en date, cette Agence donc qui vient malheureusement se ranger au côté de Next et de Paycheck dans les adaptations assez mineures de l’écrivain américain malgré un casting convaincant.
Pour son premier film en tant que réalisateur, George Nolfi retrouve un acteur qu’il connait bien puisqu’il était à l’affiche de deux films qu’il a scénarisés (Ocean’s Twelve et La Vengeance dans la Peau) : le décidément omniprésent Matt Damon. Le comédien joue ici David Norris, un jeune homme politique promis à un brillant avenir qui le soir de sa défaite aux élections sénatoriales de New-York va croiser Elise (mais qu’est il arrivé à la charmante Emily Blunt qui semble déjà être passé sous le bistouri à même pas 30 ans ?!? Son sourire, notamment, n’a plus rien de naturel) dont il tombe immédiatement sous le charme. Mais, bien vite, il va comprendre que sa rencontre avec la charmante danseuse ne devait rien au hasard.
Fable sur le libre-arbitre et le destin, L’Agence avait tout pour séduire l’amateur de science-fiction : un pitch ambitieux, une atmosphère mêlant paranoïa, complot politique et histoire d’amour dans une ville aussi cinématographique que New-York et une ambiance très fifties – notamment via les costumes croisés assez old-school et les feutres mous des agents du destin (si Terrence Stamp a toujours l’œil qui frise, le « Mad Man » John Slattery a le rictus un peu figé et Anthony Mackie manque de présence). Las, le réalisateur choisit trop rapidement de délaisser ses réflexions philosophiques sur les choix de vie de chacun pour se focaliser presque uniquement sur l’histoire d’amour impossible entre David et Elise. Et d’enchainer assez platement les courses poursuites (généralement à pied), les explications de texte assez nébuleuses sur les activités occultes de cet étrange « adjustement bureau » (le titre en VO) et les rebondissements sentimentaux « je t’aime, moi non plus ». C’est d’autant plus dommage que l’on sent tout le potentiel non-exploité avec d’excellentes idées à peine esquissées ou reléguées au simple rang de dispositifs finalement assez anecdotiques (les sauts « spatiaux » à travers les portes, le grand livre du destin aux lignes étranges et mouvantes,…) qui laisse le spectateur frustré devant cette bluette bien innocente.
George Nolfi transforme donc l’univers généralement assez sombre et désespéré de K. Dick (quoique, précision utile, je n’ai pas lu l’œuvre originale dans le cas présent) en comédie romantique assez convenue. En quelque sorte, il fait de l’inquiétant bureau d’ajustement une banale agence… matrimoniale! Pas sur qu’on y trouve son âme sœur cinématographique…
Emmanuel Pujol
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