Titre VO : Secuestrados
Un film de Miguel Angel Vivas avec Fernando Cayo , Guillermo Barrientos , Martijn Kuiper , Dritan Biba , Xoel Yáñez
Genre : Thriller - Durée : 1h22 - Année de production : 2010
Date de sortie cinéma : 30 Novembre 2011
Distributeur :
Pour fêter l'emménagement dans leur nouvelle maison, une sympathique famille madrilène pensait passer une soirée bien pépère avec champagne et petits tapas. C'était sans compter sur l'irruption de trois brigands cagoulés et pas franchement relax.
Premier long-métrage d’un réalisateur espagnol, Miguel Angel Vivas, Kidnappés est un film éprouvant (son interdiction aux moins de 16 ans a fait beaucoup de moins de bruit que celle du récent Sleeping Beauty !) qui porte bien son titre. Kidnappés, c’est l’histoire d’un couple et de leur fille agressés et séquestrés chez eux par trois hommes cagoulés déterminés et particulièrement violents.
Le parti-pris du scénario est de ne jamais en dévoiler plus aux spectateurs que n’en savent les trois victimes sur les motivations et les raisons de cet enlèvement - comme si le public dans la salle était lui aussi une victime de ce home-jacking. Pour accentuer encore le réalisme du film (qui a tout de même ses limites vu l’incohérence navrante et le manque de crédibilité de bien des situations), le réalisateur a d’ailleurs fait le choix de tourner en lumières naturelles et de garder le son brut du tournage. Mais la vraie originalité de Kidnappés réside dans son dispositif de mise en scène : le film est composé de 12 plans séquences successifs dont certains se rejoignent après deux plans en split-screen, pour un résultat formel assez bluffant où, après avoir pendant longtemps joué avec le hors champ, la violence explose littéralement à la gueule du spectateur dans un dernier acte d’une barbarie phénoménale et parfois insoutenable.
Oui mais voilà Kidnappés est en réalité une véritable arnaque qui se vautre dans une complaisance absolue car la maitrise technique de son réalisateur n’est au service de rien si ce n’est d’elle-même. Servis par des acteurs plus que médiocres (les cris hystériques deviennent à la longue purement et simplement insupportables et le spectateur en vient presque à avoir l’envie malsaine et sadique que les agresseurs en finissent une bonne fois pour toutes avec leurs victimes pour que cesse ce bruit), le film est profondément malhonnête, parfaitement vain et surtout au discours plus que borderline. Quand le réalisateur explique qu’il a voulu faire un film différent des thrillers conventionnels et qu’il a préféré construire une « allégorie politique » sur la peur et l'insécurité, sur la « profanation du lieu intime, sacré, qu’est la maison », on ne peut qu’être très mal à l’aise et assez choqué au vu du résultat et du message distillé plutôt nauséabond.
Kidnappés étant tout sauf un Funny Game, le film prouve que n'est pas Michael Haneke qui veut…
Emmanuel Pujol
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