Jarhead - la fin de l'innocence

Une véritable claque!!! On est accroché à notre fauteuil du début à la fin en vivant le moindre fait et gestes de ses soldats du désert. Les images sont tout bonnement splendides ce qui rend l'immersion totale. Aucun temps mort, c'est un véritable chef d'oeuvre. D'autre part c'est un portrait social très intéressant sur les jeunes soldats et leurs convictions, mode de pensée, façon de vivre, idéologie (qui fait peur d'ailleurs). Enfin voilà je pourrais continuer ce portrait très élogieux mais je vous laisse découvrir ce petit bijou

il s’agit d’un grand vide auquel Sam Mendès nous livre. Alors comment interpréter ce vide ? Un indice : un musique des DOORS vient un moment rappeler les années 70 et la guerre du Vietnam. Sam Mendès a-t-il voulu modestement s'inspirer des grands films de guerre pour ensuite en prendre le contre-pied parfait : Full Metal Jacket, Apocalypse Now, Platoon, La ligne rouge ? Se disant qu’il ne pourrait jamais rivaliser ? Ou a-t-il voulu ambitieusement adapter ce genre cinématographique à la guerre actuelle : celle des puits de pétrole, des frappes chirurgicales, des largages de bombes, des attaques massives au gaz, de l’ennemi invisible, de l’inutilité des fantassins ? Parce que Jarhead laisse perplexe. Même si on s’approprie mal les personnages (manque de caractère), j’ai eu le sentiment d’être plongé avec ces marines dans un vide duquel je ne suis jamais sorti, tout comme eux. Ce qui me laisse un goût d’inachevé. Il manque quelque chose à ce film. Que font ces marines dans le Golfe ? Pourquoi les regarder ? Pourquoi regarder ce film ? C’est tellement frustrant de voir un film qui avance à pas chaloupés, et de voir un Sam Mendès refuser d’aller droit au but... Le film partait tellement bien......

S'il est vrai que la guerre est une chose bien moche, il est une vérité qu'il convient également d'énoncer : les soldats ne sont pas toujours des gens très malins. Une belle bande de cons, même. Loin de moi l'idée de vouloir généraliser, mais peu s'en faut. C'est pourquoi, plus que l'absurdité de la guerre, Jarhead entend dénoncer la bêtise de ceux qui la font. Le film suit une bande de jarheads (tête de jarre, oui oui, ça veut dire marine) dans leur préparation à la première guerre en Irak. Vie spartiate, odeur de pet et de chaussette sale, rituels stupides, bizutages à la con : Sam Mendes livre un constat édifiant sur... mais attendez... ça me dit quelque chose... ah oui. Bon, alors, Jarhead est un bon film en soi, d'abord drôle puis plus grave. Mais n'aurait-on pas déjà vu ça ailleurs? Si, mes braves gens. Jarhead n'est finalement qu'un savant alliage de Full metal jacket et Les rois du désert. Deux films double effet qui dénonçaient les mêmes absurdités avec la même recette : une face blanche pour les attaques acides, une face bleue pour le drame anti-militariste. Mendes a beau avoir très bien fait son boulot, force est de constater qu'il n'apporte absolument rien de nouveau au genre. Dommage, car son image est belle, et son casting (Gyllenhaal-Sarsgaard-Foxx) étincelant.