Titre VO : Hellraiser
Un film de Clive Barker avec Andrew Robinson , Sean Chapman , Doug Bradley , Oliver Smith , Robert Hines
Genre : fantastique - Durée : 1h34 - Année de production : 1987
Date de sortie cinéma : 24 Février 1988
Larry et sa femme Julia emmenagent dans une nouvelle maison ou est mort quelques annees plus tot le frere de Larry, pour qui Julia eprouvait une violente passion. Une goutte de sang reveille le mort qui hantait le grenier sous une forme embryonnaire. Mais pour se reconstituer, il faut que la jeune femme lui fournisse du sang...
Tout vieillit. Les modes passent, les jambes ramollissent, nous comptons nos cheveux blancs et "Hellraiser" a 20 ans pile poil en cet an de grâce (?) 2008. 20 ans, le plus bel âge en théorie. Mais d'accorte donzelle laissant deviner par la silhouette de ses hanches l'entrée du paradis, il n'est point question ici : "Hellraiser" premier du nom a 20 ans, mais il sent d'ores et déjà le sapin, il est cloué, embaumé et naphtalisé. Ce n'est plus un film, c'est une relique de musée.
Tout vieillit. Les brushing, les attitudes, même le jeu des acteurs : on navigue bien plus près du clip mythique de Patti Guesch (Etienne Etienne Etienne, tiens-le bien !) que des standards de l'horreur. Photo vaporeuse et approximative, angles de caméra poseurs et un certain sens du dérisoire dans les répliques toutes moins crédibles les unes que les autres, le film réussit l'exploit de ressembler aux soap opéra à succès qu'étaient "Les feux de l'amour" ou "Dynasty". On lui prête un parfum sulfureux, il ne sent que la vieille eau de cologne. On lui loue des vertus perverses (l'enfer en cuir et clous, l'absence de morale, le "gore" adulte, comme si le style n'avait jamais avant quitté l'adolescence) et on se retrouve avec une bouillie d'imagerie toc en location au kilo. "Hellraiser" ne soulève rien, ni l'enfer ni l'intérêt.
A qui la faute ? Au temps qui passe ? Ou plus certainement à son démiurge, l'auteur/réalisateur/c'est-pas-l'tout-mais-t'as-vu-l'heure Clive Barker, qui de toute évidence a sur son oeuvre un regard émerveillé et autosatisfait. Très convaincu de son talent d'auteur de romans à succès, il nous le lance dès les premières images : il va ridiculiser Stephen King, renvoyer Lovecraft au placard, bref après lui Satan sera tout juste bon à jouer au caps avec des bouteilles de cacolac consignées. Pari foiré dans les grandes largeurs, cher Claïve : le sérieux du film en devient presque parodique. Tes plans de Chirico de bazar, ton décorum monté en kit par Kinder surprise et ton joli gogo démoniaque en pelote d'épingles sont restés à la porte du XXIème siècle et le réveillon bat son plein sans toi. Des "Hellraiser", il y en a eu 8, avec des noms qu'on jurerait tirés d'une mauvaise playlist de Slayer, et ils sortent depuis presque 20 ans en direct to video. Quant à ton Pinehead, il ne vaut plus un clou, même au mont de piété. O tempora o mores, je vous le dis : tout vieillit...
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